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À La Une - Liban

Aïn el-Héloué, entre combats et médiation

Les écoles seront fermées lundi à Saïda.

Une maison criblée de balles dans le camp de réfugiés palestiniens à Aïn el-Héloué, à la lisière de Saïda, au Liban-sud, le 8 avril 2017. REUTERS/Ali Hashisho

Les affrontements armés dans le camp de Aïn el-Héloué, à la lisière de Saïda, au Liban-Sud, opposant sans arrêt depuis vendredi des membres du comité conjoint de sécurité et du mouvement Fateh à des partisans de Bilal Badr, un responsable du groupuscule terroriste Fateh el-Islam, ont repris dimanche soir après avoir temporairement cessé dans la journée pour laisser une chance à une médiation.

Badr prêt à se retirer, mais pas à se rendre
Plus tôt dans la soirée, Bilal Badr avait indiqué à des médiateurs dépêchés par les forces islamiques chargées de la sécurité du camp que lui et ses partisans, retranchés dans un réduit situé autour du secteur de Tiré, à l'intérieur du camp, refusaient de se rendre, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Néanmoins, il s'est déclaré prêt à disparaître, ouvert au retrait de ses troupes et au déploiement des combattants du comité conjoint dans le secteur qu'il contrôle, quelles que soient leurs affiliations. La balle est maintenant dans le camp des responsables du Fateh et des groupes composant le comité de sécurité.

Le Fateh s'est de son côté dit déterminé à poursuivre les combats afin de mettre un terme aux îlots sécuritaires à l'intérieur du camp et pour que Bilal Badr lui soit livré.

Il y aurait plusieurs initiatives de médiation en cours. L'une d'entre elles prévoyait la prise du contrôle d'un quartier par le mouvement islamiste Isbat al-Ansar qui se chargerait de superviser Bilal Badr. Toutefois, le Fateh aurait refusé cet accord, affirmant vouloir le déploiement des forces du comité conjoint de sécurité de sorte à mettre un terme au contrôle exercé par Bilal Badr à l'intérieur du camp.

 

Nouveaux blessés
Sur le terrain, les affrontements se sont poursuivis en faisant plusieurs nouveaux blessés, portant le bilan à six tués et une trentaine de blessés depuis vendredi.

Trois des personnes tuées ont été identifiées. Il s'agit de Mohammad Jamal Hamad, Mamdouh Sawi, un civil Palestinien, et Amer Alaëddine, membre du Fateh. Le chef de la Brigade Fateh, Jamal Kodsieh, fait, lui, partie des blessés.

Dans la soirée, Abed Sleiman, garde du corps du général Mahmoud Issa, mieux connu sous le nom de Lino, a été blessé. Un ressortissant palestinien, dont l'identité est inconnue, a été blessé par une balle tirée par un franc-tireur. En fin d'après-midi, un enfant de quatre ans a été également touché par une balle perdue près du sérail de Saïda.

Les combats de dimanche ont eu lieu dans la rue Fouqani, où des détonations de roquettes ont été entendues. Trois de ces roquettes sont tombées à l'extérieur du camp. L'une d'entre elles a touché l'hôpital gouvernemental de Saïda. Une autre est tombée sur le quartier Taamir. Ces tirs n'ont fait aucune victime. Face à ces développements, l'armée libanaise a renforcé ses positions aux abords du camp.

En réaction à ces combats, le campus de l'Université libanaise de Saïda et les écoles de la ville ont annoncé qu'ils seront fermés lundi.

 

La colère de Berry
Réagissant aux événements, le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a dit "avoir toujours été confiant que la sagesse du peuple et des leaders palestiniens sauvera les camps des tentatives qui visent à y semer le chaos". "Le seul bénéficiaire de cela est Israël", a estimé le chef du Législatif. "Est-il demandé de faire saigner sans arrêt le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban de manière à détourner notre attention de la cause palestinienne et spolier les Palestiniens des droits qui leur restent?", s'est interrogé M. Berry.

Fin février, Aïn el-Héloué avait déjà été le théâtre d'affrontements meurtriers entre des combattants du Fateh et des groupes islamistes. Les accrochages avaient éclaté après le retrait du Fateh du comité conjoint chargé de la sécurité à l'intérieur du camp. Depuis, les accrochages sont devenus récurrents.

Aïn el-Héloué est le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban. L'armée libanaise n'y entre jamais et la sécurité y est assurée par les factions palestiniennes, conformément à un accord remontant à 1969.

Environ 450.000 Palestiniens sont inscrits au Liban auprès de l'Unrwa. La plupart vivent dans des conditions difficiles, répartis dans les 12 camps du pays.

 

 

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commentaires (6)

DECLAREZ LES MAUDITS ACCORDS DU CAIRE CADUCS... DESARMEZ TOUS LES CAMPS ET QUE L,ETAT LIBANAIS S,Y IMPOSE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 43, le 10 avril 2017

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • DECLAREZ LES MAUDITS ACCORDS DU CAIRE CADUCS... DESARMEZ TOUS LES CAMPS ET QUE L,ETAT LIBANAIS S,Y IMPOSE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 43, le 10 avril 2017

  • Mr Berry a parfaitement raison qui est le gagnant quand un palestinien tue ou blesse un palestinien? Seul Israël peut applodir. Et avec tout ça est ce que Ain el Helwé est un territoire libanais? Si oui, je ne vois pas pourquoi ce n'est pas l'état libanais qui administre ce territoire! A moins que les dirigeants considèrent que ces camps remplacent la Palestine ! Et je parle des dirigeants palestiniens eux même.

    Alexandre Hage

    23 h 02, le 09 avril 2017

  • QUE L'ARMEE LIBANAISE SEUL RENTRE DANS TOUS LES CAMPS AU LIBAN ET BASTA BA2A COMME DIRAIT UN COLLEGUE EL3AMA !!

    Bery tus

    19 h 32, le 09 avril 2017

  • au Karsher tout ca

    Khalil S.

    16 h 51, le 09 avril 2017

  • Plus que temps d'en finir , avec les sanctuaires des bandes armées de tous bords...

    M.V.

    15 h 57, le 09 avril 2017

  • Il serait temps de foutre l'accord du Caire dans le panier a ordure et demander a l'armee de nettoyer ces camps

    IMB a SPO

    15 h 20, le 09 avril 2017

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