Efforts soutenus à Aïn el-Héloué pour livrer à l’armée les Libanais recherchés

Avec le calme précaire qui s'est installé hier dans le camp palestinien de Aïn el-Héloué, les négociations ont repris pour tenter de livrer à l'armée libanaise les personnes recherchées réfugiées dans le camp.
Selon l'agence al-Markaziya, le directeur des services de renseignements de l'armée au Liban-Sud, le général Khodr Hammoud, a exhorté la délégation palestinienne (issue de la réunion à l'ambassade de Palestine) qu'il avait reçue à Saïda de « livrer les Libanais recherchés par l'armée et réfugiés dans le camp palestinien, dont le nombre s'élève à 20 personnes, notamment Chadi Mawlaoui, en vertu de plusieurs mandats d'arrêt pour des crimes perpétrés à l'encontre de l'armée à Tripoli ». Il a insisté sur la nécessité de « livrer les Libanais en premier, avant les personnes palestiniennes recherchées, et ceci dans le but de calmer la tension et de préserver une certaine stabilité dans le camp ».
Toujours selon al-Markaziya, la force palestinienne conjointe est en train de préparer une liste des noms des Libanais recherchés pour leur demander de quitter le camp. Cependant, une source libanaise de Saïda a assuré à l'agence qu'« il existe des doutes sur les capacités des responsables palestiniens à livrer Bilal Badr en particulier, celui-ci se baladant avec une ceinture explosive dans les rues du camp ». « Il en est de même pour Mawlaoui qui habite à l'intérieur de la mosquée du Safsaf avec Badr, Chehabi, Hilal et Taha, ainsi qu'une dizaine d'autres individus recherchés ayant obtenu refuge dans un quartier contrôlé par Isbat al-Ansar.
Parallèlement, la délégation palestinienne s'est entretenue avec le mufti de Saïda, le cheikh Salim Soussan, et lui a fait part des résultats de la réunion à l'ambassade de Palestine et des dernières mesures prises pour calmer la tension dans le camp. À l'issue de la réunion, la délégation a assuré que « les Libanais recherchés seront livrés à l'armée coûte que coûte, même s'il faudra recourir à la force ».
La délégation s'est également réunie avec le président de la municipalité de Saïda, Mohammad Saoudi. Pour sa part, Sobhi Abou Arab, responsable de la sécurité nationale palestinienne au Liban au sein du Fateh, a affirmé : » Nous ne voulons pas d'accrochage dans le camp de Aïn el-Héloué. Les Libanais recherchés se sont réfugiés dans le camp sans notre consentement. Ils doivent en sortir comme ils sont entrés, sinon nous aurons recours à d'autres moyens. »
De son côté, le Rassemblement pour la République, présidé par l'ancien président Michel Sleiman, a appelé les habitants de Aïn el-Héloué ainsi que les forces palestiniennes à livrer les personnes recherchées à l'État libanais le plus tôt possible. Le Rassemblement a mis en garde contre le risque de voir Aïn el-Héloué se transformer en un nouveau Nahr el-Bared, à cause de certains terroristes qui font fi de la cause palestinienne et nuisent aux efforts déployés pour que les Palestiniens retournent dans leur pays.