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Nos Lecteurs ont la Parole - Luciana BERNABEI COLLOMBY

Réponse et variations... sur « la grandeur de la France au Levant »

Chère Madame Élisa Marie Darvish, votre croisade verbale dans L'Orient-Le Jour du 18-19 mars 2017 – faite d'incantations et sous couvert de « grandeur de la France au Levant » et de « haute idée de la France, de ce que devrait être son rayonnement international » – pour la promotion d'un candidat (NDLR : François Fillon) à la prochaine présidentielle en France, est pour le moins paradoxale. Et emblématique d'une tromperie où votre champion est sans rival : parachevée par des photos suggérant une continuité de Louis IX jusqu'à lui, en passant par Jacques Chirac. Jacques Chirac, qui n'a jamais traîné la France dans le ridicule et l'indécence ; qui n'aurait jamais invité officiellement des personnages plus que douteux au défilé du 14-Juillet, ni permis à d'autres d'installer des tentes bédouines dans le parc de l'hôtel Marigny – ce dont s'est acquitté un autre personnage, au service duquel votre champion a parfait sa formation. Quand – alors qu'il l'a fait pour Alain Juppé – Jacques Chirac a-t-il jamais prononcé le moindre éloge de votre champion ?
Par qui le brave homme serait-il combattu « avec une férocité inouïe »? Crier – en vue de l'élection présidentielle – au cirque d'hiver à Paris « Nous sommes tous des chrétiens d'Orient ! » n'est pas plus risqué que se rendre, probablement pour la première fois en janvier, chez Emmaüs pour « faire la guerre contre la grande pauvreté » et rafistoler déjà sa crédibilité sociale. Le rouge ne vous monte-t-il pas au front en écrivant qu'un homme qualifié accusé pour le moins de tromperie, qui s'est publiquement déjugé à plusieurs reprises ; qui a montré le plus grand mépris pour le bon sens de l'électeur en débitant des explications extravagantes, variant au gré des jours ; qui promet carême en se réservant Mardi gras ; sur qui des considérations sévères ont été émises par des hommes d'État d'Europe et d'ailleurs ; qu'un tel homme puisse ne serait-ce que rêver de représenter la France ? Pour sa grandeur et son rayonnement au Levant ou partout ailleurs ? Carlo Strenger (cf. Le Point n° 2323 du 16 mars 2017), dans un article sur le vote populiste — à lire et méditer — explique que « le paramètre qui détermine le vote pour la droite populiste n'est pas lié aux difficultés économiques des électeurs, mais à leur sentiment que les valeurs culturelles traditionnelles sont mises à mal ». D'où l'aberration des catégories défavorisées américaines, poussées à voter pour les républicains alors même que cela dessert leurs intérêts économiques. Anne Sinclair aussi y faisait écho, dans une récente émission télévisée : des pauvres avaient élu un président qui fait une politique contre eux, en commençant par supprimer leur couverture santé minimale. Qu'espérez-vous en créant pathos et chatouillis sur une identité confessionnelle ?
Mésestimez-vous les Français et la droite française au point de les réduire à des bigots, oublieux de tout sens de l'honneur et soucieux seulement de confier leur identité à ce bon apôtre, paladin de votre identité religieuse ? Est-ce bien là votre idée de la France et du christianisme ? Espérons qu'il y aura encore assez d'esprits lucides pour déjouer votre savante imposture.

Luciana BERNABEI COLLOMBY

Chère Madame Élisa Marie Darvish, votre croisade verbale dans L'Orient-Le Jour du 18-19 mars 2017 – faite d'incantations et sous couvert de « grandeur de la France au Levant » et de « haute idée de la France, de ce que devrait être son rayonnement international » – pour la promotion d'un candidat (NDLR : François Fillon) à la prochaine présidentielle en France, est pour le...

commentaires (2)

Depuis le départ du général de Gaulle du pouvoir en 1969 jusqu'à aujourd'hui, il n'y a eu aucun homme d'Etat dans le sens le plus noble du terme parmi tous ceux qui lui avaient succédé. Ce n'est pas moi qui le dit. Dans "Le Point" du 23 février 2017 page 170, Kamel Daoud a écrit : "Vue d'ailleurs, la politique en France est soit gaullienne, soit inintéressante."

Un Libanais

16 h 07, le 27 mars 2017

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Commentaires (2)

  • Depuis le départ du général de Gaulle du pouvoir en 1969 jusqu'à aujourd'hui, il n'y a eu aucun homme d'Etat dans le sens le plus noble du terme parmi tous ceux qui lui avaient succédé. Ce n'est pas moi qui le dit. Dans "Le Point" du 23 février 2017 page 170, Kamel Daoud a écrit : "Vue d'ailleurs, la politique en France est soit gaullienne, soit inintéressante."

    Un Libanais

    16 h 07, le 27 mars 2017

  • C'est ce qui s'appelle reponse du berger à la bergère. Mais Fillon l'a dit hier ,il se serait retire de la course si quelqu'un de valable s'etait presente. On ne va quand meme pas confier les rênes de la France à ces blanc becs qui ont encore une goutte de lait au coin des levres.

    Marie-Hélène

    06 h 45, le 24 mars 2017

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