Philippe Letayf pur jus et pur sourire

C'est parce qu'il avait lui-même perdu son énergie, tant personnelle que professionnelle, que Philippe Letayf a shifté vers le jus. Et c'est réussi, puisqu'il a su créer et mettre sur pied non seulement un produit, mais une façon d'être, « un peu happy, comme moi » !
« Tout est dans la proportion et le dosage », aime-t-il répéter pour mieux se démarquer de la concurrence et définir son produit. « Notre objectif est un peu d'être le Starbucks du jus, de proposer un lieu et une marque sains, sans être ennuyeux. Que les gens sourient, sans savoir pourquoi, après avoir consommé leur bouteille de Juice Up... »

L'instinct du changement
Philippe Letayf ne sait toujours pas précisément ce qui l'a poussé, du jour au lendemain, à quitter le monde des finances dans lequel il travaillait bien, plier bagage avec un billet aller simple pour Beyrouth, en laissant boulot, voiture et carrière derrière lui pour un lendemain qu'il espérait chantant, certes, mais inconnu. « J'ai commencé à perdre l'entrain des débuts. J'avais presque tout appris et surtout, confie-t-il en parlant très vite, je m'étais personnellement essoufflé. » Sans doute la solitude de l'Arabie saoudite, ce temps qui passe sans réel épanouissement, la nécessité de rompre la routine, ne pas « se laisser prendre au piège d'un certain confort », lâcher la proie pour l'ombre, mais dans une quête de bonheurs rafraîchissants.

Pendant deux mois, il passe tous les jours devant une ancienne petite épicerie située à Sodeco et un panneau sur lequel il peut lire : « À louer ». Comme dans une évidence pour celui qui sait aussi lire les signes, il prend le local sans trop savoir encore quoi en faire. Et c'est au cours d'un voyage à Londres qu'il découvre ce nouveau marché de bars à jus qui s'adresse aux enfants, aux jeunes et à toutes personnes qui ont envie d'être bien dans leur peau. Il apprend, revient, fait des essais de recettes, de mélanges et de goûts différents, tous sans additifs, chez lui à la maison, alors que les travaux sont lancés dans ce local alors en mauvais état. Très vite, il fournit du jus de grenade aux restaurants Paul et la Mie Dorée. Puis il trouve un nom, Juice Up, qui signifie un peu, selon lui, « levez-vous, bougez, soyez heureux », et un logo accrocheur auquel peuvent s'identifier un public jeune, les enfants et les sportifs.

En avril 2014, Philippe Letayf ouvre la fenêtre de ce kiosque-espace intime sur une gamme de jus et des petits déjeuners à emporter ou consommer sur place. Petit à petit, il plante ses repères dans un marché concurrentiel – la mode est plus que jamais au healthy – et des envies d'encore plus. « Mon cheval de bataille, précise-t-il, c'est l'expérience. » Fort de sa carte, 18 à 20 smoothies, des jus de fruits simples, des mélanges, « bref, tout ce qui passe par un blender », sûr de la qualité de son produit, il le décline en différents chapitres de cette nouvelle existence.

Élixirs de bonheur
Proposer des détox à base de cocktails de jus, sur un ou plusieurs jours, était la suite logique. « Un programme nettoyant, plus qu'un régime pour maigrir », précise-t-il, il s'associe à la nutritionniste Mira Tueny. Ensemble, dans le laboratoire de 120 m2 de Juice Up, ils concoctent des jus, dans un premier temps, auxquels sont venus s'ajouter des soupes, des salades et des snacks, pour ceux qui restaient sur leur faim ! Le tout sous le label LiV. Plein d'énergie, justement, plein d'idées, Philippe Letayf, qui carbure au bien-être, propose actuellement de délicieux fruits secs également healthy ainsi qu'une gamme de energy balls à la noix de coco et datte, chocolat et peanut butter et amandes-canneberge. Quatre parfums de glace à l'eau ont aussi rejoint le menu.

Présents dans la plupart des événements ludiques, outdoor et sportifs, les Juice Up se sont également fait remarquer à l'ESA où un charmant petit bar à jus mobile attend les permissions qu'il faut pour pouvoir circuler dans les rues de la ville et les égayer de sa bonne humeur. Deux nouvelles adresses, aussi, dans les projets à venir : la première ouvrira le 30 mars à Hazmieh et l'autre dans quelques mois à Bayada, signée par l'architecte Bernard Khoury. De plus, les jus sont présents dans plusieurs restaurants, hôtels et surtout écoles libanaises.

« Trois ans plus tard, il était important pour moi de développer et de ressentir l'attachement à la marque ; ce sentiment qui lie tous nos clients et qui me stimule. » Après avoir semé les graines de ces élixirs de bien-être, Philippe Letayf peut à présent en récolter les résultats et les infinies possibilités.

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