Les Kataëb renouvellent leur foi en une « cause toujours aussi vivace »

14 mars 2005-14 mars 2017. Une douzaine d'années se sont écoulées depuis la révolution du Cèdre qui a donné naissance à l'alliance dite du 14 Mars, laquelle a raflé la mise lors des législatives de 2005 et de 2009. Si la longue et coûteuse vacance au niveau de la première magistrature de l'État et les accords politiques multipartites qui y ont mis fin ont redessiné en partie la carte politique, la cause que le 14 Mars a défendue reste omniprésente chez certains.

Sous la houlette de son chef, Samy Gemayel, le parti Kataëb n'a ainsi pas voulu que la journée du 14 mars 2017 soit ordinaire. Bien au contraire. Il en a profité pour renouveler sa foi dans les principes de la révolution du Cèdre et son engagement à poursuivre la lutte entamée il y a douze ans.
Une rencontre « spontanée », selon les mots de M. Gemayel, a donc été organisée hier au siège du parti à Saïfi. Étaient notamment présents les ministres d'État à la Planification, Michel Pharaon, et de l'Information, Melhem Riachi, ainsi que les députés Atef Majdalani, Ammar Houry, Boutros Harb et Dory Chamoun. Il y avait aussi les membres du bureau politique des Kataëb ainsi que plusieurs autres cadres du parti.

Si la plupart des personnalités présentes sont des figures de proue de la révolution du Cèdre, les Kataëb ont voulu rappeler aux participants l'atmosphère révolutionnaire de cette journée historique de 2005. C'est donc au rythme des chants galvanisants de l'époque et alors que les images de la grande manifestation étaient rediffusées sur les écrans du siège du parti que les participants ont échangé des souvenirs et discuté des questions d'actualité.

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« Nous y croyons toujours... »
Prenant la parole, Samy Gemayel a insisté sur l'importance de se rappeler les raisons pour lesquelles une immense foule a envahi la place des Martyrs. « Les Libanais rêvaient d'un État fort et moderne et d'un pays indépendant, souverain et libre », a dit le député du Metn, avant de poursuivre sur un ton déterminé : « Nous avons des partisans qui ont sacrifié leur vie pour cette cause noble. Devant leur martyre et celui de plusieurs indépendants, nous ne pouvons que renouveler notre engagement à cette cause toujours aussi vivace, dans la mesure où nous y croyons toujours. » « Nous sommes engagés et déterminés à édifier un État qui n'a qu'une seule armée, au sein duquel la décision n'appartient qu'au peuple, et où la Constitution, ses délais et ses échéances sont respectés », a lancé le chef des Kataëb.

« Nous promettons au peuple du 14 mars 2005, aux indépendants et aux jeunes qui ont fait le 14 Mars, de ne pas faire de concessions au détriment de l'indépendance et de la souveraineté », a encore dit Samy Gemayel avant d'assurer que sa formation poursuivra sa lutte, par tous les moyens, « pour contribuer au progrès de l'histoire du pays, en dépit de tous les problèmes qu'elle pourrait rencontrer ».
Il a enfin adressé un message émouvant à tous les martyrs du 14 Mars, dont notamment son frère, Pierre, assassiné en novembre 2006 : « Nous serons là pour faire en sorte que votre martyre ne soit pas vain. »
Même son de cloche chez Boutros Harb, député de Batroun et un des piliers de la coalition du 14 Mars : « Nous sommes là pour rappeler à tout le monde que certains ont sacrifié leur sang pour cette cause, en dépit des "étranges" alignements que l'on observe aujourd'hui sur la scène politique. »

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« Le réveil du peuple »
Interrogé par L'Orient-Le Jour en marge de la rencontre, Samy Gemayel a réitéré son attachement aux principes de la révolution du Cèdre, affirmant qu'il n'est pas seul à y croire toujours aussi farouchement.
De son côté, Serge TerSarkissian, député de Beyrouth, a souligné à L'OLJ qu'il a voulu participer à la commémoration du 14 Mars pour renouveler sa foi dans ce projet dont les principes devraient être la base de l'édification de l'État au Liban. M. TerSarkissian s'est toutefois dit « désolé de constater qu'après tous les sacrifices, le projet de la coalition souverainiste a dérapé ». Selon lui, « le seul moyen de remédier à ce problème est le réveil du peuple... un jour ».

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