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À La Une - Conflit

Les attentats en Syrie fragilisent un peu plus le processus de Genève

L'opposition "condamne le terrorisme" mais sans explicitement mentionner l'attentat contre les services de renseignement syriens à Homs.

Le président de la délégation du Haut Comité de Négociations, qui rassemble des groupes clés de l'opposition syrienne, s'adressant aux médias le 25 février à Genève. Photo REUTERS/Pierre Albouy

Le chef de la délégation de l'opposition syrienne présente aux négociations sur la Syrie à Genève, Nasr al-Hariri, a condamné samedi "le terrorisme et les terroristes" mais sans explicitement mentionner l'attentat contre les services de renseignement syriens à Homs.

"Notre position est claire, nous condamnons le terrorisme et les terroristes, nous condamnons Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) et al-Nosra (ex-branche syrienne d'el-Qaëda)", a déclaré M. al-Hariri lors d'une conférence de presse à Genève. "Nous condamnons toutes les opérations terroristes, et si ce qui s'est passé à Homs est une opération terroriste, alors mes déclarations sont claires", a-t-il ajouté.

Lors de la même conférence de presse, un autre membre de la délégation du Haut comité des négociations (HCN, opposition), Fateh Hassoun, représentant d'un groupe armé, a lui accusé implicitement Damas d'avoir facilité l'attentat pour servir ses objectifs.

Quelques minutes auparavant, le représentant de Damas aux pourparlers de Genève, Bachar al-Jaafari, avait sommé l'Onu et l'opposition de condamner clairement "le terrorisme" et les attaques de Homs, qui ont fait samedi entre 30 et 42 morts, dont un proche du président syrien Bachar al-Assad. "La priorité numéro un à Genève est de discuter du terrorisme", a-t-il répété dans une conférence de presse particulièrement longue pour un responsable généralement avare de paroles.

Samedi matin, les services de renseignement syriens à Homs (centre) ont été la cible de plusieurs kamikazes du groupe Fateh el-Cham, l'ex branche syrienne d'el-Qaëda. Cette attaque contre un pilier du régime, sans précédent depuis 2012, a fait entre 30 et 42 morts selon les sources, parmi lesquels le chef du renseignement militaire de Homs, Hassan Daaboul, un proche du président Bachar el-Assad.

 

(Repère : Conflit syrien : qui sont les négociateurs aux pourparlers de Genève ?)


Menace sur les négociations
L'attentat de Homs vient fragiliser des discussions de paix déjà singulièrement mal engagées.
M. de Mistura, qui tente depuis jeudi de convaincre régime et opposition de s'engager dans des discussions directes pour discuter d'un règlement du conflit, a estimé samedi que l'attentat de Homs visait à faire "dérailler" les négociations de paix. "A chaque fois que nous avons des pourparlers, il y a toujours quelqu'un qui essaye de faire dérailler le processus. Nous nous y attendions", a-t-il déclaré à la presse.

Les négociations de Genève font suite à trois précédentes sessions qui s'étaient déroulées au premier semestre 2016. A chaque fois, elles avaient achoppé en raison de la reprise de la violence sur le terrain, et du fossé immense entre les belligérants. Comme samedi, Damas répétait que sa priorité était de lutter contre le terrorisme, quand l'opposition réclamait des négociations sur une transition politique.

 

(Lire aussi : Assad est-il réellement le moindre mal ?)

 

Attentats et bombardements
Les attaques de Homs se sont produites au lendemain d'un autre jour sanglant en Syrie, où des attentats revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) ont fait 77 morts, en majorité des civils, près d'al-Bab dans le nord du pays.

L'EI a été chassé jeudi d'al-Bab, dernière grande ville sous son contrôle dans la province septentrionale d'Alep, par une offensive de l'armée turque et des combattants rebelles syriens qui lui sont alliés.
Comme Fateh el-Cham, l'EI est aussi exclu des négociations et du cessez-le-feu parrainé par la Russie, alliée de Damas, et la Turquie, qui soutient les rebelles.
Ce cessez-le-feu, entré en vigueur fin décembre, est censé concerner uniquement le régime de Damas et l'opposition non jihadiste, mais il est constamment violé.

Au moins 13 civils ont ainsi été tués samedi dans des raids du régime syrien dans plusieurs régions du pays, dont les plus meurtrières près de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Jeudi, au moment où s'ouvraient les négociations de Genève, une trentaine de rebelles avaient été tués dans des raids aériens du régime syrien à l'ouest de la métropole d'Alep (nord), reconquise fin décembre par les forces de Damas.
Cette violence générale illustre la fragilité de toute "normalisation" dans un pays ravagé par six ans de guerre, où interviennent des acteurs multiples aux agendas différents. La guerre en Syrie, qui entrera dans quelques jours dans sa septième année, a fait plus de 300.000 morts et des millions de réfugiés.

 

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"Notre position est claire, nous condamnons le terrorisme et les terroristes, nous condamnons Daech (acronyme arabe du...

commentaires (7)

EXCELLENT.... Retour de bâton éhhh, éhhh Libanais ! Khâââï !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 21, le 26 février 2017

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • EXCELLENT.... Retour de bâton éhhh, éhhh Libanais ! Khâââï !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 21, le 26 février 2017

  • LES ATTENTATS ET LES BARILS D,EXPLOSIFS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 36, le 26 février 2017

  • Par ailleurs, nous ne doutons pas des bonnes et sincères intentions de M. de Mistura ! Mais il n'a manifestement pas compris la mentalité de toutes les personnes impliquées dans ce conflit tragique, y-compris Saint Bachar el Assad, pour qui ce n'est qu'un business "lucratif" à tous points de vue, et dans lequel l'être humain n'a plus aucune valeur... Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 32, le 26 février 2017

  • Faut pas croire que si les négociations n'aboutissent pas c'est forcément contre l'intérêt des résistants et de leur héros Bashar El ASSAD. Loin de là. De 13% les "opposants " pourraient passer à 5% avt de s'évaporer comme les evanescents du 14 mars au Liban.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 41, le 26 février 2017

  • "...il y a toujours quelqu'un qui essaye de faire dérailler le processus. Nous nous y attendions.." Alors...Monsieur de Mistura, pourquoi continuer ce "processus" qui n'a jamais amené de résultats ? Une autre question aussi...combien coûtent ces billets d'avion vers Genève, de même que les hôtels pour tout ce petit monde...inutile...en définitive ? Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 29, le 26 février 2017

  • "Cette violence générale illustre la fragilité de toute "normalisation" dans un pays ravagé par six ans de guerre, où interviennent des acteurs multiples aux agendas différents. La guerre en Syrie, qui entrera dans quelques jours dans sa septième année, a fait plus de 300.000 morts et des millions de réfugiés." ! La vengeance LIBANAISE est un plat qui se mange froid....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 12, le 26 février 2017

  • Donc , sur un vingtaine de groups djihadistes connu et/ou invisibles ..."l'opposition préfabriquée" condamne seulement Daech et Al Nosra filiale d'Al Qaïda , avec ca, ce n'est pas demain que les djihadistes terroristes vont déposer les armes...!et que le processus de Genève deviendra un éventuel consensus..

    M.V.

    06 h 58, le 26 février 2017

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