Saydet el-Jabal dénonce « un alignement clair » de Baabda en faveur des armes du Hezbollah

Le Rassemblement de Saydet el-Jabal a exprimé hier, dans un communiqué, son étonnement face à la position « dangereuse » du président de la République, Michel Aoun, concernant la légitimité des armes du Hezbollah, rappelant que, de par leur nature, « ces armes représentent l'antithèse de l'État libanais ».
« Cette position expose le pays à des dangers certains de deux natures : sur le terrain d'abord, et au niveau du champ politique ensuite, face à la légalité internationale et plus particulièrement aux résolutions 1559 et 1701. Il est du devoir du président, qui a prêté serment sur la Constitution, de veiller à appliquer cette dernière à la lettre, de manière à étendre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais par le biais des seules forces légales », a indiqué le Rassemblement, qui est dirigé par l'ancien député Farès Souhaid.
Et le communiqué de poursuivre : « Le Rassemblement appelle les forces politiques qui ont contribué au compromis pour l'élection du président de la République et la formation du gouvernement à assumer leurs responsabilités et à prendre l'initiative d'un débat franc à l'intérieur des institutions de l'État sur les dangers de cet alignement clair en faveur des armes du Hezbollah et les réactions qu'il suscite aux plans national, arabe et international, et qui pourraient être coûteuses, surtout pour notre armée. »
Saydet el-Jabal a par ailleurs fait assumer aux différentes forces politiques « la responsabilité du non-respect des délais constitutionnels pour la tenue des législatives, ainsi que le manque d'entrain dans l'adoption d'une nouvelle loi électorale, moderne, juste, équitable et garantissant une saine représentation ». Le Rassemblement a mis en garde, dans ce cadre, contre « le fait de prendre à la légère tout vide au sein du pouvoir législatif, toute chute vers une nouvelle prorogation du Parlement, ou tout maintien de la loi de 1960 ».
Le Rassemblement a enfin mis en garde contre « l'excès d'indulgence perpétuel des responsables vis-à-vis des affaires financières et monétaires du pays, qui conduit inéluctablement à renforcer le danger sur la situation économique ». « Le projet de budget 2017 s'inscrit dans la même optique, dans la mesure où l'augmentation importante des taxes provoque une augmentation importante du déficit et de la dette », a indiqué Saydet el-Jabal. « Or le budget devrait contribuer à baisser le déficit et à provoquer une relance économique et une croissance, tandis qu'un budget de taxe et d'augmentation des fonctionnaires dans tous les ministères aura pour effet de renforcer le poids du secteur public, non pour des raisons administratives, mais à des fins politiques et personnelles, aux dépens du citoyen », note le communiqué.
Le Rassemblement a appelé, partant, le gouvernement « à demander des comptes avec minutie à la politique financière et monétaire, dans la mesure où le maintien de celle-ci au même rythme menace non pas la stabilité économique simplement, mais politique et sociale aussi ».
Saydet el-Jabal a enfin mis en exergue la nécessité d'œuvrer pour la création d'un courant national ouvert sur l'ensemble des composantes nationales.