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Moyen Orient et Monde - Conflit israélo-palestinien

Trump et l’ouverture des options : une stratégie incertaine

Les récents propos du président américain sur la solution à un État changent la position traditionnelle adoptée jusque-là par les États-Unis, ouvrant une voie alternative.

Le président Donald Trump et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors d’une conférence de presse à Washington, mercredi. Saul Loeb/AFP

« Je regarde deux États et un État, et si Israël et les Palestiniens sont contents, je suis content avec la solution qu'ils préfèrent. Les deux me conviennent », a déclaré le président américain Donald Trump lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le 15 février à Washington. En faisant désormais de la solution d'une paix à deux États une des solutions possibles et non plus la seule, le président américain s'est ainsi distancié de ses prédécesseurs qui ont défendu exclusivement l'option de la création de deux États distincts.

La communauté internationale, elle, continue de promouvoir la création d'un État israélien et d'un État palestinien sur la base des frontières de 1967. Ainsi, sans surprise, la réponse du côté des pays arabes ne s'est pas fait attendre. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, s'est opposé hier à la proposition : le conflit nécessite « une paix juste et globale fondée sur une solution à deux États avec un État palestinien indépendant », a-t-il insisté dans un communiqué. Cette déclaration faisait suite à sa rencontre au Caire avec le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres. « Il n'y a pas de plan B, à part la solution à deux États », avait déjà insisté M. Guterres lors d'un discours mardi à l'Université du Caire.

 

(Repère : La solution à deux Etats, qu'est-ce que c'est?)

 

Une prise de position à nuancer
Pour autant, peut-on véritablement parler de revirement diplomatique du côté américain ? « Donald Trump a démontré qu'il n'est pas absolument attaché à une solution à deux États. Seulement, il faut souligner qu'il renvoie tout de même à un accord entre les parties concernées », explique François Dubuisson, chercheur au Centre de droit international de l'Université libre de Bruxelles et président du Réseau francophone de droit international. « Sur cette dernière partie, le président américain reste plutôt conforme à la position de la communauté internationale sur le plan déclaratif, ajoute-t-il. Parler de continuité serait faux mais parler de revirement le serait également. »

La rhétorique du nouveau président américain ne s'avère pas si innovante. « On voit une certaine réminiscence dans la dialectique de M. Trump de celle de George W. Bush en 2004 qui considérait déjà que les colonies devaient être incluses dans les frontières israéliennes, balayant les frontières de 1967, observe le chercheur. Mais contrairement à son prédécesseur, M. Trump laisse le champ des possibilités ouvert en ne conditionnant pas l'accord de paix à la création de deux États. »

Par conséquent, la stratégie de Donald Trump sur le dossier israélo-palestinien reste floue. Hier, l'ambassadrice des États-Unis à l'Onu, Nikki Haley, a ajouté à la confusion en affirmant que Washington soutenait « absolument » à la solution à deux États pour régler le conflit entre Israéliens et Palestiniens... Sans écarter des « alternatives ». M. Trump a apporté différents éléments contradictoires. « Pendant sa campagne, ses propos laissaient penser qu'il se rapprochait de l'extrême droite israélienne, souligne François Dubuisson. Pour autant, depuis son entrée à la Maison- Blanche, sa politique à l'égard de Benjamin Netanyahu est plus prudente. Pour l'instant, le statu quo ne semble pas menacé. La majorité des financements de l'Autorité palestinienne provient des États-Unis afin d'acheter une certaine paix avec l'aide de la communauté internationale, déclare-t-il. S'ils en venaient à réduire ou suspendre leur participation, les objectifs de Donald Trump seraient plus clairs. »

 

(Lire aussi : Transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem: Trump semble reculer)

 

L'État binational : une solution alternative ?
En tout cas, les déclarations de Donald Trump rappellent que la ligne traditionnelle de la création de deux États n'est pas la seule possible. « Si les parties parvenaient à un accord de paix à un seul État, cela serait conforme au droit international », note François Dubuisson. Se pose néanmoins la question de la faisabilité de son application concrète. Pour M. Dubuisson, « tout dépend de quelle version de la paix à un État nous parlons : on peut imaginer voir naître un État confédéral comme en Belgique, par exemple ».« Cette option ne supprime pas les problèmes à la base du conflit qui dure depuis près de 70 ans : les questions des frontières et de Jérusalem, du partage des ressources naturelles et de l'éventuel retour des réfugiés palestiniens. Elle demande aussi l'abandon du projet sioniste d'Israël, à savoir l'abandon de l'idée d'un État juif, et donc une véritable révolution mentale à laquelle la société israélienne ne semble pas prête. La mise en place d'un État binational paraît donc aussi compliquée que celle à deux États », conclut le chercheur.

 

 

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« Je regarde deux États et un État, et si Israël et les Palestiniens sont contents, je suis content avec la solution qu'ils préfèrent. Les deux me conviennent », a déclaré le président américain Donald Trump lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le 15 février à Washington. En faisant désormais de la solution d'une paix à deux États une des...

commentaires (4)

Et c'est ce genre de bonhomme qu'on attend avec impatience pour le voir venir nous régler nos problèmes au moyen orient ? Et paraît il entre janvier et mars ?????? SVP publiez , je n'insulte personne et loin de moi l'idée de manquer de respect à qui que se soit.

FRIK-A-FRAK

16 h 22, le 17 février 2017

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Commentaires (4)

  • Et c'est ce genre de bonhomme qu'on attend avec impatience pour le voir venir nous régler nos problèmes au moyen orient ? Et paraît il entre janvier et mars ?????? SVP publiez , je n'insulte personne et loin de moi l'idée de manquer de respect à qui que se soit.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 22, le 17 février 2017

  • En réalité Donald Trump n'a aucune stratégie et ne connaît pas grand chose sur la région, ses propos flous sur le sujet en attestent !

    Coeckelenbergh Cartenian

    10 h 52, le 17 février 2017

  • L,ON DIRAIT UN SAOULARD QUE L,ALCOOL TRAVAILLE ET FAIT SAUTER D,AVIS EN AVIS AU FUR ET A MESURE DES ENGORGEMENTS ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 46, le 17 février 2017

  • Yâ M. le professeur de l'ULB ! Donald Duck-Trump dit, texto : " Je regarde deux États et un État." ! Donc deux palestiniens : L'un, ce qui resterait de la Cisjordanie et l'autre, Gaza-bidonville. Et UN äsraëlien , l'actuel! C'était pas très difficile à saisir....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 25, le 17 février 2017

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