Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui s'est exprimé jeudi à l'occasion de la "commémoration annuelle des grands martyrs du parti", Ragheb Harb, Abbas Moussaoui et Imad Moghnié, s'est lancé dans une longue diatribe contre Israël.
Au début de son intervention retransmise en direct par la chaîne de télévision al-Manar, Hassan Nasrallah a félicité l'Iran et ses responsables, notamment le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, à l'occasion du 38e anniversaire de la révolution islamique de 1979.
Il a ensuite dénoncé les "intimidations continues, les articles et les discours menaçants selon lesquels une troisième guerre (israélienne) contre le Liban pourrait avoir lieu"."Ces menaces ne sont pas nouvelles, a affirmé le leader chiite. Il semble qu'Israël a la volonté de mettre la pression sur le Liban et ses habitants. J'appelle les Libanais et tous ceux qui vivent au Liban, qu'ils soient réfugiés ou autre, et leur demande d'avoir une approche différente sur la question : nous entendons ces menaces depuis 2006. Nous n'avons cessé d'entendre des propos sur la revanche qui approche mais, onze ans plus tard, rien ne s'est passé et le Liban est sûr, même si il y a de temps en temps des violations".
Il a ensuite abordé le probable soutien que pourrait apporter le président des États-Unis, Donald Trump, au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qu'il a reçu mercredi. "Certains disent que Trump pourrait autoriser Israël à déclarer une guerre contre le Liban ou qu'il pourrait l'encourager. Est-ce que déclencher la guerre contre le Liban ne tient qu'à l'autorisation des États-Unis ? La protection américaine existe mais la protection arabe existe aussi, malheureusement", a déploré le chef du Hezbollah. "Il n'est pas question de protection américaine. Après la guerre de 2006 et après la dernière guerre contre Gaza (2014), est-ce qu'Israël pourrait gagner une nouvelle guerre? s'est interrogé M. Nasrallah. Là est la véritable question".
"Pour Israël, il ne s'agit pas d'obtenir une autorisation américaine ou arabe, a-t-il poursuivi. En fait, Israël n'est pas sûr de remporter une victoire dans le cas d'une guerre contre le Liban. Cela veut dire que la force de la Résistance (le Hezbollah, ndlr) et de ses soutiens est l'atout principal aux côtés de l'armée libanaise. Et je rappelle aujourd'hui à cet effet la position constante du président Michel Aoun. Voilà où réside la force du Liban".
Quelque jours auparavant, le président libanais, Michel Aoun, avait déclaré dans un entretien à la chaîne égyptienne CBC que les armes du Hezbollah devraient être maintenues tant que des terres libanaises restent occupées par Israël.
Par ailleurs, concernant la décision mercredi d'un tribunal israélien de reporter la fermeture d'un réservoir à Haïfa pouvant stocker 12.000 tonnes d'ammoniaque, Hassan Nasrallah a appelé Israël à vider le réservoir mais aussi à démanteler la centrale nucléaire de Dimona. "Où qu'ils cachent ce réservoir nous pourrons l'atteindre", a-t-il menacé. Israël possède l'arme nucléaire mais nous pouvons transformer cette arme en menace contre Israël" ."L'ennemi connaît la force et la capacité de la résistance au Liban", a-t-il ajouté.
"Tout le monde sait aujourd'hui qu'une guerre aérienne ne suffit pas. Lorsque Israël menace de mener une guerre contre le Liban, est-ce que cela veut dire qu''il enverra une armée terrestre au Liban ? a-t-il ironisé. "Les gens peuvent rester tranquilles, mais la résistance doit demeurer prête pour affronter l'ennemi", a-t-il ajouté avant de s'adresser à Israël. "Vous seriez surpris de ce que nous cachons, a-t-il dit. Nous pouvons changer le cours d'une guerre et ce serait idiot de votre part d'y aller".
"Aux portes de la victoire"
Le secrétaire général du Hezbollah s'est ensuite lancé dans une diatribe contre les pays arabes affirmant que ces derniers "tentent de normaliser les relations avec Israël, que ce soit officiellement ou officieusement". Il a ainsi appelé le peuple palestinien "à ne pas abandonner" et à "poursuivre sa résistance". Il a toutefois jugé que les propos entendus à Washington, à l'issue de la rencontre entre M.Trump et M. Netanyahu, sonnaient le glas du processus de paix israélo-palestinien. Le nouveau président des États-Unis a en effet rompu avec un des principes de base de la politique américaine au Moyen-Orient, à savoir celui d'une solution à deux États au conflit israélo-palestinien. "Je n'exagère pas si je dis qu'hier on a eu l'annonce officieuse de la mort du processus de négociations", a commenté à ce sujet Hassan Nasrallah.
"Nous continuerons à faire face aux projets qui nous prennent pour cible, a-t-il promis. Nous sommes aux portes de la victoire contre le projet américain, saoudien et israélien qui s'appelle Daech (acronyme arabe du groupe État islamique)". "Les véritables créateurs de Daech ce sont les États-Unis et l'Arabie et leur but est de détruire des pays tels que l'Irak, la Syrie et l’Égypte", a-t-il encore dit.
Dans son discours, Hassan Nasrallah n'a pas abordé la politique interne libanaise. Il avait déjà prononcé un discours dimanche et avait défendu le mode de scrutin proportionnel dans le cadre du débat autour de l'adoption d'une nouvelle loi électorale dans la perspective des législatives en mai prochain. Il avait aussi appelé le gouvernement libanais à engager des discussions avec le régime syrien pour régler la question des réfugiés syriens installés au Liban et s'était en outre prononcé en faveur de tout accord de cessez-le-feu en Syrie.
Lire aussi
Pour le Financial Times, le Hezbollah sortira renforcé du conflit syrien
Au début de son intervention retransmise en direct par la chaîne de télévision al-Manar, Hassan Nasrallah a félicité l'Iran et ses...
la guerre sera gagnee par celui qui dominera l'autre. moins que cela, n'est que destruction et malheur sans resultats. puisque cela ne sera jamais resolu, il fera mieux d'eviter des guerres pareilles qui n'aboutiront qu'a la mort des gens et la destruction totale des pays... sans qu'aucun ne gagne.
02 h 44, le 22 juin 2017