Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a défendu dimanche le scrutin proportionnel dans le cadre du débat autour de l'adoption d'une nouvelle loi électorale dans la perspective des législatives en mai prochain.
Evoquant plusieurs dossiers libanais et la question du conflit en Syrie, dans un discours particulièrement offensif prononcé à l'occasion des funérailles du cheikh Hussein Obeid, membre du comité central et l'un des fondateurs du parti, organisées à Baalbeck, dans la Békaa, le leader du parti chiite a notamment demandé au gouvernement libanais d'engager avec le régime de Bachar el-Assad des discussions sur le dossier des réfugiés syriens installés au Liban.
"La proportionnelle n'élimine personne"
Concernant le débat sur la loi électorale, le chef du Hezbollah a déclaré : "Le scrutin majoritaire élimine les minorités qui représentent pourtant une partie de la population. La proportionnelle corrige cet état de fait. C'est pour cela que nous nous sommes prononcés en faveur de la proportionnelle".
"Je tiens à m'adresser à la communauté druze : la proportionnelle ne vous élimine pas. Elle n'élimine aucun parti, aucune communauté", a affirmé Nasrallah, en référence aux réserves exprimées par le PSP du leader druze Walid Joumblatt sur le scrutin proportionnel.
M. Joumblatt s'est exprimé pour une version amendée de la loi électorale actuelle, basée sur la majoritaire plurinominale mais critiquée par de nombreuses formations, dont le Hezbollah.
"Aucune discussion sérieuse n'a eu lieu jusque là. Faire plonger le pays dans l'inconnu est dangereux", a mis en garde le chef du Hezbollah, se déclarant ouvert à tout dialogue. Le président libanais Michel Aoun a tenu des propos similaires dans une interview publiée dans la journée par le quotidien égyptien al-Ahram.
"Attitude hautaine"
Par ailleurs, Hassan Nasrallah a appelé le gouvernement libanais à engager des discussions avec le régime syrien pour régler la question des réfugiés syriens installés au Liban.
"Le dossier des réfugiés syriens a des conséquences sur l'ensemble des Libanais. Il est temps qu'une grande partie des réfugiés syriens reviennent chez eux, a déclaré le leader du parti chiite. Le gouvernement libanais doit dépasser son attitude hautaine et engager des discussions avec le gouvernement syrien", a-t-il ajouté.
Ajoutant que "les réfugiés syriens doivent être rassurés afin qu'ils puissent revenir dans leur pays", le leader chiite a déclaré que "l'ensemble des formations politiques doivent traiter la question des réfugiés sous l'angle humanitaire". On estime à plus d'un million le nombre de déplacés syriens présents au Liban.
Sur le plan sécuritaire, Hassan Nasrallah a salué l'action de l'armée libanaise et des forces de sécurité. Evoquant la question du budget de l'Etat libanais, le chef du Hezbollah s'est prononcé contre toute hausse des taxes et des impôts, estimant que "les familles pauvres en payeraient le prix. Il a dans ce cadre appelé les responsables à prendre "la décision courageuse de mettre fin aux gaspillages des deniers publics et à la corruption".
Pour un cessez-le-feu en Syrie
Le secrétaire général du Hezbollah s'est prononcé par ailleurs en faveur de tout accord de cessez-le-feu en Syrie. "Le Hezbollah et l'Iran soutiennent tout accord de cessez-le-feu, toute réconciliation interne et solution politique en Syrie", soulignant que "les victoires militaires, notamment à Alep, ont restauré la stabilité dans certaines régions".
Dénonçant les "mensonges" de certains médias arabes, Hassan Nasrallah a déclaré que des pays occidentaux et du Golfe entravent les solutions au conflit syrien, démentant en outre les intentions qui lui sont prêtées de vouloir modifier l'équilibre démographique en Syrie.
Par ailleurs, le leader du parti chiite a ironisé sur l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis. "Le précédent président portait un masque agréable mais menait une politique destructice. Nous remercions Trump pour avoir dévoilé le vrai visage des Etats-Unis", a déclaré le leader du parti chiite, en référence aux propos récents du guide suprême de la Révolution islamique, Ali Khamenei.
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19 h 47, le 15 février 2017