Le président de la République Michel Aoun a déclaré hier à la chaîne de télévision égyptienne CBC que « du moment qu'Israël occupe toujours le territoire libanais et continue à avoir des vues sur ses ressources naturelles, et tant que l'armée ne détient pas la force nécessaire pour faire face à Israël, nous sentons que les armes du Hezbollah sont nécessaires. Elles viennent compléter la force de l'armée et ne la contredisent pas. Preuve en est, il n'existe pas de résistance armée à l'intérieur du territoire (...) ceux qui composent le Hezbollah sont les habitants du Sud, ils se défendent lorsque Israël les attaque ou s'il tente d'envahir leurs terres. Il ne s'agit pas d'une armée importée. Il n'est pas possible de demander à des citoyens libanais de remettre leurs armes lorsque leur terre a été occupée plus d'une fois depuis 1978. Israël ne s'est retiré des territoires libanais que sous la pression de la résistance (...) ». « Les armes du Hezbollah ne sont pas en contradiction avec le projet d'édification de l'État que je soutiens et pour lequel je suis en train d'œuvrer, sinon il aurait été impossible de coexister avec ce projet. Le fait que le Hezbollah n'utilise pas ses armes à l'intérieur du territoire ne constitue pas seulement une garantie donnée, mais elle est aussi un état de fait, le Hezbollah connaît les limites de l'utilisation des armes et nous lui faisons pleinement confiance. De plus, nous n'accepterons pas que cet état de fait constitue une menace à la sécurité au Liban. »
Ces propos du président de la République sont intervenus dans le cadre d'un entretien accordé à la chaîne CBC. Répondant à une question concernant la présence du Hezbollah en Syrie, Michel Aoun a tenu à préciser que la milice chiite n'est intervenue dans le combat en Syrie que lorsque le Liban s'est trouvé confronté avec la menace terroriste : infiltrations notamment à Ersal et Wadi Khaled. « La présence du Hezbollah en Syrie est dirigée contre les organisations terroristes présentes sur place comme Daech et le Front al-Nosra », a-t-il souligné. Et d'ajouter que le Hezbollah n'interfère pas « dans la lutte régionale ».
Dans le cadre d'un autre entretien accordé cette fois au journal al-Ahram, le président de la République s'est également étendu sur le Hezbollah en notant dans un premier temps que la milice chiite avait été visée par la résolution onusienne 1559 pour plus d'une raison, mais principalement « à cause de la résistance qu'elle oppose à Israël ». Il a ajouté que l'accord conclu avec le Hezbollah lui a permis de ne plus simplement être cantonné à une communauté précise et de se muer en « résistance nationale ». À la question de savoir si, durant sa visite en Arabie saoudite, le dossier du Hezbollah en tant qu'organisation terroriste a été abordé, le président a dit que ce sujet n'avait pas été abordé car les membres du Hezbollah « sont principalement les habitants du Sud et ne sont pas des mercenaires à l'instar de ceux qui sont venus de tous les pays combattre en Syrie ». Interrogé par ailleurs sur le point de savoir comment il a réussi à convaincre le Hezbollah à accepter le retour de Saad Hariri à la tête du gouvernement, il a confié avoir posé aux deux parties la même question : « Voulez-vous annihiler l'autre ? » Question à laquelle le Hezbollah et le courant du Futur ont tous deux répondu par la négative, ce à quoi il a ajouté qu'il ne voulait, lui non plus, annihiler personne.
Liban - Interview
Aoun à la télé égyptienne : Les armes du Hezbollah complètent la force de l’armée et ne la contredisent pas
Le président de la République entame aujourd'hui une visite officielle au Caire.
OLJ / le 13 février 2017 à 00h00
commentaires (11)
Un certain "raisonnement" est, certes ; d'une certaine façon présent ; mais Nullement d’une façon rationnelle évidemment.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
18 h 54, le 13 février 2017