Le président libanais Michel Aoun a une nouvelle fois évoqué via les médias égyptiens la question de l'arsenal du Hezbollah, cette fois lors de deux entretiens télévisés : l'un accordé à la chaîne d'information Nile TV, et l'autre à ONTV, dans le cadre de sa visite officielle de deux jours en Égypte.
La question des armes du Hezbollah "dépend de la stratégie de défense nationale que nous essayons de mettre en place, mais nous avons été débordés par les événements", a déclaré M. Aoun dans l'entretien diffusé lundi soir, sans donner plus de précisions sur ce qu'il entendait par "événements". "Le Liban, de par ses capacités humaines et économiques, ne peut pas mettre en place une force armée capable de faire face à l'ennemi" israélien, a fait valoir le chef de l’État libanais. "Pour cela, il doit employer des moyens militaires spéciaux pour le combat, en ayant recours aux forces armées régulières et populaires. Voilà l'idée qui peut aboutir à un plan réaliste".
Samedi, le président Aoun avait tenu des propos similaires, provoquant une polémique dans les milieux libanais hostiles au parti chiite. "Les armes du Hezbollah n'affaiblissent en aucun cas l'État. Elles représentent l'un des piliers essentiels de la stratégie de défense du pays", avait ainsi dit le président dans un entretien accordé à la chaîne égyptienne CBC. Au début du mois, M. Aoun avait également estimé que "construire un État implique la mise en place d'une stratégie de défense et la solution serait d'inclure la résistance (le Hezbollah) dans ce plan".
Dans un autre entretien accordé à la chaîne égyptienne ONTV et diffusé lundi soir, Michel Aoun a toutefois adopté des propos plus nuancés. "Le Hezbollah a combattu au Liban-Sud pour libérer nos terres occupées par les Israéliens. Une partie de ces terres a été libérée, une autre est toujours sous occupation. Pour ce qui est de la politique intérieure libanaise, le parti ne la traite pas en usant de ses armes. La question de l'arsenal du Hezbollah est examinée dans le cadre de l'élaboration d'une stratégie de défense nationale. Ces armes pourraient en faire partie, comme elles pourraient en être exclues, cela en fonction des besoins".
Le 7 mai 2008, des affrontements armés avaient opposés le Hezbollah à ses opposants, notamment les partisans du Courant du Futur et du Parti socialiste progressiste. Les combats avaient pris fin grâce à un accord politique signé à Doha.
Voir l'intégralité de l'entretien accordé par le président Aoun à Nile TV ici
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commentaires (8)
MAIS ELLE OFFENSE... QUI ? LES LIBANAIS !
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 32, le 15 février 2017