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Liban - Polémique

Nouvelle vague de réactions à la position de Aoun sur les armes du Hezbollah

« Pas d'armes hors du contrôle de l'État », rappelle Kaag dans un tweet, citant la résolution 1701.

Les réactions à la prise de position du président de la République Michel Aoun, samedi, sur les armes du Hezbollah se sont partagées hier entre l'hostilité franche d'anciens adversaires politiques, la pondération embarrassée des nouveaux alliés et la justification des proches. M. Aoun avait, rappelons-le, répondu à une question sur les armes du Hezbollah au cours d'une interview accordée à la chaîne égyptienne CBC, estimant que ces armes devraient être maintenues tant que des terres libanaises sont occupées par Israël.
Une réaction qui a fait beaucoup de bruit hier a été celle exprimée par la représentante du secrétaire général de l'Onu au Liban, Sigrid Kaag, dans un tweet qui a mis en lumière les répercussions internationales d'une telle position : « Rappel de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, vitale pour la stabilité et la sécurité du Liban. Cette résolution appelle au désarmement de tous les groupes armés. Pas d'armes hors du contrôle de l'État. » Ce tweet a provoqué une réponse cinglante de l'ancien député Wi'am Wahhab qui, également sur Twitter, a appelé « le ministre des AE Gebran Bassil à convoquer Sigrid Kaag et lui rappeler la nécessité de respecter les règles de la diplomatie qui ne lui permettent pas, en tant que fonctionnaire d'une organisation internationale, de critiquer le président ».
Parmi les réactions hostiles aux propos de M. Aoun, celle du parti Kataëb à l'issue de sa réunion hebdomadaire. Celui-ci assure que « toutes les armes hors des institutions légales sont en contradiction avec le projet de construction de l'État, légalement et constitutionnellement ». « Seules l'armée et les forces de l'ordre légales doivent être chargées de défendre le pays », ajoute le communiqué, qui souligne l'importance du respect de toutes les résolutions internationales ayant trait à ce sujet, comme la 1701. Toutefois, des sources du parti Kataëb, qui se trouve actuellement dans l'opposition, assurent à l'agence al-Markaziya que la position exprimée par le parti est une position de principe et nullement dirigée personnellement contre le président de la République.
D'autres réactions du même acabit ont été exprimées par des personnalités proches ou affiliées au courant du Futur, notamment le ministre du Travail Mohammad Kabbara. Celui-ci a estimé que « le document d'entente de Mar Mikhaël (NDLR : signé en 2006 par Michel Aoun et le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah) ne sera pas transféré au palais de Baabda ». Pour sa part, le député Amine Wehbé, du bloc parlementaire du Futur, a estimé que la prise de position du président « affaiblit la souveraineté nationale ainsi que la neutralité de la présidence, et par conséquent réduit la portée des sacrifices de l'armée, de son courage et de son efficacité ».
Le Premier ministre Saad Hariri, président du courant du Futur, a pour sa part choisi le silence. Des milieux qui lui sont proches ont d'ailleurs indiqué à l'agence al-Markaziya que ce parti ne compte pas demander des comptes à Baabda à ce propos, estimant que « les nouveaux alliés peuvent comprendre les motivations du président qui cherche à éviter une nouvelle crise politique ouverte dans le pays, dont les signes ne trompent personne, que ce soit au niveau de la loi électorale ou d'autres dossiers ».
De même, les Forces libanaises (FL) n'ont pas pris position officiellement vis-à-vis des propos du président. Leurs milieux ont cependant rappelé « la position de principe du parti concernant les armes, qui prône exclusivement les armes aux mains des institutions légales », assurant que « l'armée est plus que capable » de défendre le pays.
Du côté des partisans et des alliés de longue date du président, notamment le député Simon Abiramia (Courant patriotique libre, CPL) et le député Émile Rahmé, on rappelle que cette prise de position n'est pas nouvelle. « Le sujet des armes a été abordé dans le document d'entente entre le CPL et le Hezbollah », a souligné M. Abiramia, ajoutant que « tous les Libanais sont d'accord pour admettre que ces armes doivent être dirigées vers l'ennemi israélien ».

Les réactions à la prise de position du président de la République Michel Aoun, samedi, sur les armes du Hezbollah se sont partagées hier entre l'hostilité franche d'anciens adversaires politiques, la pondération embarrassée des nouveaux alliés et la justification des proches. M. Aoun avait, rappelons-le, répondu à une question sur les armes du Hezbollah au cours d'une interview...

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