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Liban - Décryptage

Les tensions régionales et leurs répercussions au Liban

À mesure que l'équipe du nouveau président américain Donald Trump se complète, les tensions au Moyen-Orient s'exacerbent. Brusquement, toutes les cartes semblent à nouveau se mélanger dans la région, et les différents protagonistes reprennent du poil de la bête. En principe, c'est surtout entre les États-Unis et l'Iran que les relations se compliquent, avec la volonté déclarée du nouveau président américain de remettre en question l'accord sur le nucléaire conclu en juillet 2014 entre la République islamique et les 5 pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu plus l'Allemagne, ainsi que le choix de ses plus proches collaborateurs qui s'est porté sur des personnalités connues pour leur hostilité à l'Iran.

Mais avec l'enchevêtrement des intérêts dans la région, cette nouvelle tendance américaine a des conséquences sur la plupart des dossiers brûlants. D'une part, la République islamique d'Iran a placé la célébration de la victoire de la révolution islamique en Iran, en février 1979, sous le signe des menaces contre l'administration américaine, mais aussi de tous ses adversaires dans la région. Discours enflammés, démonstrations de force, tout le paquet a été mis pour s'assurer que les messages dissuasifs parviennent à leurs nombreux destinataires. Mais la riposte iranienne n'en est pas restée là. Alors que la guerre au Yémen, suite à l'offensive saoudienne appelée « tempête décisive » en mars 2015, dure depuis bientôt deux ans, les houthis et leurs alliés ont franchi il y a quelques jours un nouveau palier dans leur riposte, d'abord en bombardant un vaisseau saoudien au large des côtes yéménites, puis en lançant un missile contre un poste militaire près de la capitale saoudienne, Riyad.

Même si, officiellement, l'Iran n'est pas directement impliqué dans ce conflit qui s'éternise, sur le plan géostratégique, il est clair que ce sont les deux puissances régionales, à savoir le royaume wahhabite et la République islamique, qui s'affrontent sur le terrain yéménite.

 

(Lire aussi : Spéculations sur l'impact sur le Liban de l'ère Trump)

 

En Syrie, s'il est clair que le départ du président Bachar el-Assad n'est pas envisagé pour l'instant et que la Russie continue à avoir la haute main sur le dossier, l'appel de Donald Trump à créer des « zones sûres » en territoire syrien a créé un malaise. S'agit-il d'une partition déguisée ou bien d'un partage clair des influences ? Est-ce le début de nouveaux rounds de violences pour arracher totalement la zone est du pays à l'influence syro-russe ? La Turquie qui semble désormais plus proche de Moscou que de Washington parviendra-t-elle à renvoyer les déplacés syriens qu'elle a reçus sur son territoire, dans une des zones sûres qui sera ainsi sous son influence directe ? Les questions sont multiples et, pour l'instant, nul ne possède les réponses.

Ce climat de tension régionale et internationale se répercute toutefois au Liban, où l'on croyait pourtant avoir réussi à mettre le pays à l'abri des tempêtes régionales. Des sources proches du Hezbollah estiment ainsi que la tension entre l'Iran et la nouvelle administration américaine pourrait avoir des conséquences au Liban. Selon ces mêmes sources, l'inquiétude provient du fait qu'en dépit de ses menaces, le président américain ne prendra pas le risque de lancer une opération militaire contre l'Iran. Par contre, il pourrait bien laisser les Israéliens mener une opération contre le Hezbollah, directement ou par le biais des factions de l'opposition syrienne dans le Sud syrien. De la sorte, il s'agirait de faire d'une pierre deux coups : frapper le Hezbollah que les Israéliens considèrent comme la plus grande menace pour eux et, en même temps, affaiblir l'Iran en portant un coup décisif à un de ses bras les plus puissants dans la région.

Mais pour qu'une opération militaire israélienne contre le Hezbollah puisse atteindre ses objectifs, il faudrait commencer par détruire le climat d'entente qui semble régner entre la majorité des composantes politiques et confessionnelles du pays depuis l'élection du général Michel Aoun à la présidence de la République. Les divergences sur la loi électorale pourraient constituer un point de départ pour susciter de nouvelles tensions, notamment confessionnelles, entre les différentes composantes du pays. D'éventuels incidents sécuritaires dans certains lieux sensibles pourraient faire le reste et le Hezbollah serait ainsi de nouveau isolé sur la scène locale libanaise.

Les sources proches du parti chiite précisent que les guerres et les opérations militaires sont toujours un objectif. Au cours des années précédentes, la stabilité au Liban était une nécessité car une déstabilisation n'aurait fait qu'ajouter un problème aux nombreux autres qui existaient déjà. Mais aujourd'hui, une tentative de déstabilisation du Liban aurait une fonction précise : modifier les rapports de force actuels et affaiblir l'axe dit de la résistance. Cela ne signifie certes pas que la guerre va éclater, s'empressent de préciser les responsables militaires. Mais la vigilance doit rester de mise. Les services de sécurité font leur travail. Aux hommes politiques de faire le leur en gardant en tête le fait que les discours enflammés ont une influence directe sur le terrain et que le Liban n'est pas un îlot coupé des remous dans la région... Dans ce contexte, il est clair que la recherche d'un consensus sur une nouvelle loi électorale devient une priorité.

 

Pour mémoire

Le Hezbollah scrute avec inquiétude la nouvelle politique américaine au Moyen-Orient

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commentaires (3)

Faut même plus donner de l'importance à ce qui est écrit ici dans les sections décryptage

Bery tus

15 h 47, le 11 février 2017

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Commentaires (3)

  • Faut même plus donner de l'importance à ce qui est écrit ici dans les sections décryptage

    Bery tus

    15 h 47, le 11 février 2017

  • A quoi ça sert de présenter des programmes en période électorale, et qu'une fois élu président on fait le contraire . Pour la Chine, trump-pète à fait un 360° , pour la loi immigration des muslims elle est morte née, pour le mur mexicain c'est un flop total. Concernant l'Iran et l'accord sur le nuke, il n'arrive pas à entraîner les 4 autres dans son délire, il peut pas attaquer l'Iran, cela coûterait cher aux alliés larbins des usa. Pour la Corée du Nord c'est pareil, il va aboyer et repartir la queue-de-cheval entre les jambes . Pour l'usurpie et le Hezb résistant, bcp d'esbrouffe, mais les prédateurs n'oseront pas s'y frotter , on sait pourquoi . Alors il ne reste à cette alliance que des propagandes d'images mensongers qui traduisent la frustration de ne pouvoir faire aboutir leurs objectifs. Ajouté à tout ça le fait que les résistants ne dorment pas , ou alors que d'un oeil, on voit bien les progrès presque quotidien de l'armée du HÉROS BASHAR SUR LE TERRAIN MILITAIRE SYRIEN , on dira avec Scarlett que nos hommes politiques devraient garder les yeux rivés dans leur guidon électoral, sous la supervision des forces de la résistance.

    FRIK-A-FRAK

    08 h 59, le 11 février 2017

  • SANS LES EXACTIONS ET LES INTERVENTIONS POUR COMPTE DES ACCESSOIRES IRANIENS, A L,APPARTENANCE NON NATIONALE, CHERE MADAME, LE PAYS SERAIT UN ILOT DE PAIX ! FAUT ETRE LIBRE ET VRAI JOURNALISTE POUR OSER L,AFFIRMER...

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 44, le 11 février 2017

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