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Liban - L’éclairage

Spéculations sur l’impact sur le Liban de l’ère Trump

Le président Donald Trump. Reuters/Kevin Lamarque

L'ère nouvelle inaugurée par l'entrée en fonctions du nouveau président américain Donald Trump peut-elle fragiliser la relance du processus institutionnel au Liban et compromettre le redressement politique rendu possible par l'élection de Michel Aoun à la présidence ?

C'est la question que se posent analystes et stratèges locaux, qui tentent d'anticiper l'impact que pourrait avoir l'approche musclée par Washington de l'accord sur le nucléaire signé par l'administration Obama avec l'Iran sur la stabilité politique au Liban et sur sa sécurité.

Les analyses tiennent comptent, naturellement, du fait que la nouvelle administration américaine « plaisante » moins que la précédente sur les violations par l'Iran de cet accord, comme ce fut le cas dernièrement avec un essai de tir balistique par Téhéran.

Ils savent aussi que Washington tient le « bras armé » du Hezbollah pour une créature des gardiens de la révolution iraniens, ni plus ni moins, et qu'elles élaborent leur stratégie en conséquence, sachant que le Liban est l'un des espaces arabes où l'Iran souhaite étendre son idéologie et son hégémonie, sous couverture de lutte contre l'impérialisme américain.

 

(Lire aussi : Le Hezbollah scrute avec inquiétude la nouvelle politique américaine au Moyen-Orient)

 

Cette approche se vérifie d'ailleurs dans les déclarations faites dernièrement par les autorités religieuses iraniennes, notamment par le guide de la révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, qui affirment que la politique du président Trump révèle « le véritable visage » des États-Unis.

C'est ainsi que certains ont conclu que les signes d'hostilité manifestés dernièrement contre la Finul dans certaines régions méridionales s'inscrivent dans le cadre des premiers « signaux » d'hostilité émis par l'Iran en direction de Washington. Les analystes estiment que le Liban-Sud pourrait être choisi comme « espace de confrontation » avec les États-Unis, et comme terrain propice pour riposter aux contraintes politiques, militaires et économiques qui pourraient viser l'Iran.

Les analystes observent en outre que la réponse iranienne aux nouvelles contraintes américaines pourraient être politiques, et se refléter dans le ralentissement de la cadence des contacts et tractations en ce qui concerne l'élaboration d'une nouvelle loi électorale au Liban.

Dans les sphères des Forces libanaises, on anticipe par ailleurs l'impact sur le Liban du retour de Syrie des milliers de combattants du Hezbollah, à mesure que la solution politique fera son chemin en Syrie. Où donc, s'interroge-t-on dans ces milieux, se reconvertiront les responsables militaires du Hezbollah ? Et où se replieront les dizaines de blindés que le parti chiite a déployés, lors d'une parade militaire en Syrie, il y a quelques mois ?

 

(Lire aussi : Des entités basées au Liban touchées par les sanctions US)

 

En tout état de cause, ces milieux suivent de près les résultats des pourparlers d'Astana, supputant les chances de voir ces négociations parrainées par la Russie, l'Iran et la Turquie déboucher sur un cessez-le-feu réel et durable et peut-être une feuille de route politique. Sachant du reste qu'à un certain moment, un sommet Poutine-Trump doit permettre aux États-Unis de pondérer les résultats de ces efforts et permettre à Washington de placer clairement son mot à ce sujet.

À Beyrouth, on suit de près enfin les développements internes en Syrie, en épiloguant notamment sur les rumeurs portant sur la santé du président Assad. Rumeurs qu'un cliché le montrant dans son fief de Qardaha, à l'entrée d'un restaurant, ne suffit pas à dissiper entièrement. Ces rumeurs ont été alimentées par le fait que Bachar el-Assad ne s'était plus montré au palais présidentiel de Damas, ces dernières semaines, et que le parlementaire français Gérard Bapt, président de l'association d'amitié France-Syrie, venu dans la capitale syrienne pour le rencontrer, n'avait pu le faire. Toujours est-il que ces rumeurs sont associées, dans certains cercles à Beyrouth, à une information faisant état de la formation d'un « conseil militaire » qui assurerait une transition politique en Syrie ; spéculations nourries elles-mêmes par l'information faisant état du retour au pays du brigadier général Manaf Tlass, fils de l'ancien chef d'état-major de l'armée syrienne, Moustapha Tlass. Officier de la Garde républicaine, Manaf Tlass, qui faisait partie des cercles proches du régime, avait fait dissidence en 2012 et s'était réfugié à Paris.

 

 

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C'est la question que se posent analystes et stratèges locaux, qui tentent d'anticiper l'impact que pourrait avoir...

commentaires (5)

Walid Fares saurait tres bien conseiller Trump

Bery tus

17 h 50, le 08 février 2017

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Walid Fares saurait tres bien conseiller Trump

    Bery tus

    17 h 50, le 08 février 2017

  • Selon mes modestes infos , il semble que Donald Trump , a choisi un conseiller d'origine libanaise...pour le Moyen Orient ... pls wait and see...

    M.V.

    14 h 31, le 08 février 2017

  • LE LIBAN SOUFFRIRA A CAUSE DES PRETENDUS DIVINS... MA FI MAZEH AVEC CELUI-LA... IL TRUMPONNE AIGREMENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 41, le 08 février 2017

  • "Un cliché le montrant dans son fief de Qardaha...." ! Et, incessamment, ce sera plutôt un cliché le montrant caché lui et sa dulcinée Äâsmâh en sus de sa Boû(m)thâïnâh.... à Alma-Ata !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 35, le 08 février 2017

  • Spéculations ? Alors spéculons. En général quand on spécule, ce qui est spéculé n'arrive jamais . Quoi qu'on dise pas la suite , 6 ans de complot n'ont pas pu venir à bout de la résistance héroïque du héros et INDEBOULONNABLES Bashar et ses alliés du hezb résistant, que trump ou trump pète pas . Tout ce qu'il leur restera c'est encore des basses propagandes inopérantes .

    FRIK-A-FRAK

    08 h 17, le 08 février 2017

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