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Liban - Campagne

Vers une mobilisation populaire pour la réactivation de l’aéroport de Kleyate

Pour le conseiller d'Achraf Rifi, le Hezbollah refuse catégoriquement de casser le monopole de l'AIB.

Depuis que le risque aviaire menace l'aviation civile à l'Aéroport de Beyrouth (AIB), les appels à rouvrir l'aéroport René Moawad à Kleyate se sont faits de plus en plus nombreux. Dans le cadre de la mobilisation populaire pour la réactivation de cet aéroport, un sit-in organisé par la société civile au Akkar et la Fédération des municipalités du Sahel est prévu pour ce dimanche à Tall el-Hayat, un village limitrophe de Kleyate.
Bien qu'il encourage l'initiative, le général à la retraite Wehbé Katicha est loin d'être optimiste. « Pour réactiver un aéroport, il faut qu'il y ait une stabilité et un sens de la planification qui manquent à notre État », lance-t-il, assez réaliste, interrogé par L'Orient-Le Jour. « Néanmoins, la mobilisation est importante. Peut-être qu'à force de demander sa réouverture, on finira par le faire », dit-il.

Pour le responsable au sein des Forces libanaises, plusieurs obstacles pourraient entraver une éventuelle réactivation de l'aéroport de Kleyate. « Il s'agit surtout du mauvais état des routes reliant Tripoli au Akkar, et la longueur du trajet à parcourir entre le Akkar et la capitale », explique M. Katicha.
« La réactivation peut cependant se limiter au transport des marchandises entre le Liban et les pays arabes ou l'Europe, ce qui devrait créer environ 4 000 emplois aux habitants de la région, aider au développement du secteur agricole dans le Akkar et alléger le poids qui pèse sur l'AIB, seul aéroport du pays », affirme-t-il.
La section du Akkar au sein des Forces libanaises avait publié un communiqué de presse dans lequel elle affichait son soutien à l'initiative prise par la société civile de réclamer la réactivation de l'aéroport de Kleyate, et appelé les sympathisants à participer au sit-in.

 

Obstacles surmontables
« Il faut qu'il y ait un deuxième aéroport au Liban au cas où l'activité à l'AIB serait suspendue », précise, à L'OLJ, Mouïn Merhebi, ministre d'État pour les Affaires des réfugiés. « L'ouverture de l'aéroport de Kleyate n'est pas envisageable pour le moment, mais il est possible entre-temps d'entamer les préparatifs en vue de sa réactivation, en attribuant à une société bien précise la tâche de mener les études nécessaires pour cela », affirme M. Merhebi.

Selon lui, le principal obstacle à la réactivation de l'aéroport serait la guerre syrienne. « L'aviation civile libanaise vole à une altitude de 12 kilomètres lorsqu'elle pénètre dans l'espace aérien syrien afin de garantir la sécurité des passagers. Or l'aéroport de Kleyate est relativement proche des frontières syriennes, donc au moment de l'atterrissage, l'avion ne pourra pas s'élever à cette altitude », explique M. Merhebi.
Pour ce qui concerne les autres obstacles, notamment les routes menant au Akkar, le ministre considère qu'il s'agit d'un plan exhaustif pour le Akkar. « Le projet de construire 17 des 31 kilomètres d'une autoroute, envisagé depuis 1993 pour relier Tripoli au Akkar, sera attribué à une société bien déterminée le mois prochain », assure M. Merhebi. « Les travaux pour le développement du Akkar longtemps marginalisé devraient faire partie d'un même plan global », ajoute-t-il.
Le courant du Futur a appelé ses sympathisants à participer au sit-in, estimant que « la réactivation de l'aéroport de Kleyate est un droit pour les habitants du Akkar ».

 

(Pour mémoire : Les ordures entassées près de l’aéroport attirent les oiseaux et nuisent au trafic, prévient Kabbani)

 

Le prétexte de la guerre syrienne
Pour Assaad Béchara, le conseiller de l'ancien ministre Achraf Rifi, la guerre syrienne n'est qu'un prétexte pour ne pas rouvrir l'aéroport. « L'aéroport est prêt à être rouvert à n'importe quel moment, et n'exige que l'attribution du projet de sa réactivation à une société convenable », affirme-t-il. « De plus, les zones proches de Kleyate ne sont pas touchées par la guerre et sont sous le contrôle du régime », poursuit-il, toujours à L'OLJ.

« Supposons que c'est une raison pertinente, qu'est-ce qui a donc empêché la réactivation de l'aéroport depuis la fin de la guerre civile libanaise jusqu'en 2011, au début de la crise syrienne ? » s'interroge-t-il. Pour M. Béchara, le Hezbollah serait le principal bénéficiaire du maintien de la fermeture de l'aéroport de Kleyate, pour que l'AIB qu'il contrôle reste le seul aéroport du pays. « Le Hezbollah ne voudrait certainement pas qu'il y ait une activité dans un aéroport sur lequel il ne possède aucun pouvoir et qui échappe à sa supervision », explique-t-il.

 

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