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Liban - Loi électorale

Réactions mitigées à un nouveau projet de scrutin mixte

Le président du Conseil, dimanche soir, en compagnie de Samir Geagea à la Maison du Centre.

Dans le tintamarre entourant la réforme électorale, deux leitmotivs inconciliables résonnent: celui de la proportionnelle et celui du maintien la loi de 1960, quitte à y apporter des amendements.

L'option de la proportionnelle intégrale est défendue de plus en plus énergiquement par le Hezbollah. Celui-ci est soutenu plus ou moins ouvertement par le président de la Chambre qui tantôt préconise une nouvelle loi satisfaisante pour tous, et omet toute mention de la proportionnelle, et tantôt se prononce explicitement en faveur de la proportionnelle. Ses oscillations s'expliqueraient par sa volonté de prendre en compte le refus de la proportionnelle par le Rassemblement démocratique, estime une source centriste.

Le chef de l'État se fait lui aussi, avec plus ou moins de constance, le relais du projet souhaité par le Hezbollah. Lorsqu'il a dit préférer le vide à une nouvelle rallonge du mandat parlementaire, il a en même temps plaidé pour la proportionnelle, laissant entendre que celle-ci serait la seule alternative au vide. Et l'échec rapide du projet de scrutin mixte attribué à Gebran Bassil a comme justifié le fait que Baabda réincorpore ponctuellement à ses discours le leitmotiv de la proportionnelle.
En contrepartie, le ministre de l'Intérieur a toujours l'intention d'agir en vertu de la loi de 1960 tant qu'une nouvelle loi n'est pas approuvée. Le Rassemblement démocratique en défend le maintien, quitte à y apporter des amendements. Même si ces amendements, « qui porteraient vraisemblablement sur le découpage des circonscriptions », restent à préciser, reconnaît une source parlementaire.

 

(Lire aussi : Aoun : Il ne faut pas avoir peur du débat sur la loi électorale)

 

Entre la proportionnelle et le maintien de l'ancienne loi, il y aurait une tentative récente d'accorder les sons discordants, en mettant sur le tapis un nouveau projet fondé sur le mode de scrutin mixte, mais qui, cette fois, serait « remanié de manière à satisfaire toutes les parties, y compris le Rassemblement démocratique », précise, confiante, une source des Forces libanaises (FL).
Cette nouvelle idée aurait fait son chemin dimanche soir à la Maison du Centre, où le chef du courant du Futur, Saad Hariri, recevait le président des FL, Samir Geagea, assurent des sources concordantes informées de la réunion.

Les milieux FL se disent convaincus que cette fois serait la bonne et qu'une nouvelle loi électorale, fondée sur le scrutin mixte, « verra le jour dans les deux semaines à venir ».
Mais une source proche du courant du Futur se montre plus sceptique quant à la finalité du projet en question. « Ce projet sera en quelque sorte livré aux scalpels de toutes les parties politiques, c'est-à-dire à leurs magouilles », dit la source. Deux conséquences sont donc strictement envisageables: soit ce projet finira par être entériné par tous, en dépit de ses failles, auquel cas la réforme électorale ne serait que de pure forme ; soit il sera contesté par Baabda, qui pourrait alors saisir l'occasion de se résigner à l'impasse sur la réforme électorale.

Chose significative hier, le chef de l'État s'est abstenu de se prononcer devant ses visiteurs en faveur d'un mode de scrutin particulier. Il s'est contenté d'encourager le débat en réitérant la promesse qu'une nouvelle loi électorale verra le jour prochainement. Omettre toute référence à la proportionnelle lui servirait d'abord à le prémunir des retombées qu'auraient sur lui des positions trop ambitieuses. « Le président Aoun n'est pas inquiet et il est confiant que les législatives se tiendront à la date prévue », insistent d'ailleurs des milieux de Baabda cités par notre correspondante Hoda Chédid. D'ailleurs, le ministre Nouhad Machnouk n'a de cesse d'adresser des messages au président pour lui rappeler qu'il n'a plus rien à prouver. « Le leadership du président est bien établi », a-t-il encore déclaré hier.

 

(Lire aussi : Machnouk appelle Aoun à revoir ses positions sur la loi électorale)

 

Mais au-delà de nuances de pure forme, la position du chef de l'État hier pourrait aussi augurer d'un éventuel compromis sur la loi électorale dans les deux semaines à venir. Mais ce compromis reste tributaire d'au moins deux paramètres qui sont pour l'heure incertains: la disposition du Hezbollah à avaliser ce compromis (le dossier électoral était en tout cas au menu du 40e round de dialogue bilatéral Hezbollah-courant du Futur hier soir à Aïn el-Tiné) ; et la possibilité, pour le Rassemblement démocratique, de concéder un mode de scrutin mixte, à l'heure où les milieux de cette coalition continuaient de défendre hier « la mise en application de Taëf, sinon le maintien de l'ancienne loi avec amendements ».

Du reste, l'option d'un scrutin mixte n'est pas envisageable pour les Kataëb. « Ce mode est incompatible avec les caractéristiques du pays », assure une source du parti, même si elle estime que « le projet de scrutin mixte égalitaire entre la proportionnelle et le scrutin majoritaire qui avait été présenté par le président de la Chambre était le plus équilibré des projets mixtes, en termes de découpage des mohafazats et de répartition à 50 %-50 % entre scrutin majoritaire et proportionnelle au niveau de chaque circonscription ».

Refusant catégoriquement l'ancienne loi – nette divergence avec le Rassemblement démocratique, avec laquelle ils s'étaient solidarisés contre « le projet Bassil » –, les Kataëb défendent désormais trois options, qui seraient par ordre de préférence: la circonscription uninominale (objet de la proposition de loi soumise par ce parti), la formule « one person one vote » et– « si les autres parties y tiennent » – la proportionnelle, conclut la source.

 

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Sonnette d'alarme... Par Chibli Mallat

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commentaires (4)

Cessons de rêver de la Suisse ! Le Liban, avec ses IRRESPONSABLES-INCAPABLES CORROMPUS actuels est malheureusement à des millions d'années-lumière d'y ressembler... Irène Saïd

Irene Said

15 h 24, le 07 février 2017

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Commentaires (4)

  • Cessons de rêver de la Suisse ! Le Liban, avec ses IRRESPONSABLES-INCAPABLES CORROMPUS actuels est malheureusement à des millions d'années-lumière d'y ressembler... Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 24, le 07 février 2017

  • Avec l'entrée du mot "libanisation" dans les dictionnaires, je souhaiterais ajouter au mot "élection" les significations suivantes : Loi de 1960, loi de 1960 amendée, proportionnelle, proportionnelle intégrale, scrutin mixte, scrutin mixte égalitaire, rouleaux-compresseurs et découpage des circonscriptions...

    Un Libanais

    14 h 09, le 07 février 2017

  • L,HYBRIDATION NE PAIE PAS... LE PROJET FERZLIOTE SEUL VALABLE POUR LA BONNE ET JUSTE REPRESENTATION DE TOUTES LES COMMUNAUTES... LA SUISSE, QUOI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 45, le 07 février 2017

  • Vraiment marre de revoir continuellement ces mêmes personnes, souriantes comme si de rien n'était...alors que tout, absolument tout va mal dans notre pauvre pays ! Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 54, le 07 février 2017

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