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Liban - Législatives

Machnouk appelle Aoun à revoir ses positions sur la loi électorale

Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a appelé hier le président de la République, Michel Aoun, à remettre en question ses positions sur les discussions en cours au sujet de la loi électorale, estimant que M. Aoun jouit d'assez de popularité pour qu'il ne se force pas à adopter des discours « populistes » touchant à une nouvelle loi électorale.
« Très populaire, le président de la République, Michel Aoun, n'est pas obligé de prendre certaines positions en vue de gagner davantage de popularité », a déclaré M. Machnouk, lors d'un entretien accordé à la chaîne al-Arabi.
Rappelant qu'un facteur essentiel de l'élection de M. Aoun à la plus haute magistrature de l'État « est son leadership chrétien », le ministre de l'Intérieur a estimé que le président Aoun « doit être le parrain de tous les projets de loi électorale, sans être obligé de prendre des positions basées sur une recherche de popularité ».
Insistant sur le devoir d'impartialité qui s'impose au président de la République, M. Machnouk a estimé que le chef de l'État « est le président de tous les Libanais, de toutes leurs options, de toutes leurs idées électorales, sans qu'il lui soit possible d'être le président d'une seule idée, que celle-ci soit le scrutin majoritaire ou la proportionnelle ».
« Bien sûr, il peut donner son avis et appuyer telle ou telle orientation dans le cadre d'un Conseil de ministres, mais il ne doit pas être partie prenante dans les querelles politiques, et son poste et ses propos ne doivent pas devenir des questions de controverses », a encore insisté le ministre de l'Intérieur.
Évoquant en outre « le tandem chrétien » (Forces libanaises-Courant patriotique libre), M. Machnouk a estimé que le duo « doit s'entendre avec les autres parties », soulignant que « nul ne peut supprimer l'autre au Liban où la mentalité d'exclusion n'a pas sa place ».
En réponse à une question sur une rupture de l'entente entre M. Aoun et le Premier ministre, Saad Hariri, que causerait éventuellement leur divergence de vues sur la loi électorale, M. Machnouk a affirmé que « chaque partie est soucieuse de préserver l'entente politique, partie intégrante de la stabilité du pays », estimant que « toutes les composantes politiques qui participent au pouvoir n'ont pas intérêt à rendre malaisée la situation du sexennat et du gouvernement ».

Prolongation du délai ?
À la question de savoir quelle serait son attitude face à l'impossibilité de parvenir à un accord sur la loi électorale, M. Machnouk a affirmé qu'en sa qualité de ministre de l'Intérieur, il devra, dans ce cas, appliquer la loi actuelle en vertu de laquelle les élections auront lieu le 21 mai, précisant toutefois qu'il fixera cette date comme dernier délai pour parvenir à un accord sur la loi électorale. « Les protagonistes auront donc les mois de février, de mars, d'avril, et la moitié du mois de mai pour s'entendre », a-t-il expliqué, indiquant qu'après cette prolongation du délai, il faudra fixer une nouvelle date pour les élections.
L'entretien télévisé s'est ensuite penché sur la situation sécuritaire. « Notre pays est l'un des rares au monde qui a pu mener des opérations préventives grâce auxquelles des actes terroristes ont été mis en échec de manière précoce », a indiqué le ministre de l'Intérieur, avant d'ajouter : « Notre pays fait également partie des États qui ont pu, en des temps record de plus ou moins 72 heures, appréhender des individus impliqués dans l'organisation d'attentats. »
Sur la coordination sécuritaire entre le Liban et la Syrie, M. Machnouk a affirmé que celle-ci existe depuis 6 ans et revêt une forme limitée. La qualifiant d'efficace, il a estimé qu'« elle a produit des résultats sérieux par le biais du directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, qui avait été mandaté par le gouvernement de l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, et ensuite par ses successeurs, le gouvernement de Tammam Salam, et le gouvernement actuel ».
Commentant par ailleurs les affirmations du chef de l'État, lors d'un entretien avec la chaîne française LCI, selon lesquelles « sans le régime du président syrien Bachar el-Assad, la région serait une seconde Libye », M. Machnouk a souhaité que M. Aoun « révise ses positions même si sa lecture stratégique du dossier syrien diffère du nôtre, sachant qu'il est le président de tous les Libanais, tant les Libanais qui accusent le régime syrien des pires crimes que ceux qui combattent pour que ce régime perdure ».
Enfin, sur l'utilité de la poursuite du dialogue entre le courant du Futur et le Hezbollah, le ministre de l'Intérieur a estimé que ce dialogue « a préservé dans une grande mesure la stabilité dans le pays », relevant qu'« il s'agit du seul dialogue entre sunnites et chiites dans la région ».

Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a appelé hier le président de la République, Michel Aoun, à remettre en question ses positions sur les discussions en cours au sujet de la loi électorale, estimant que M. Aoun jouit d'assez de popularité pour qu'il ne se force pas à adopter des discours « populistes » touchant à une nouvelle loi électorale.« Très populaire, le...

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