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À La Une - Diplomatie

L'administration Trump réfrène les ardeurs d'Israël sur la colonisation

L'Etat hébreux temporise en renvoyant pour plus de clarté à la rencontre entre le président américain et le Premier ministre Benjamin Netanyahu le 15 février aux Etats-Unis.

Après une rafale d'annonces sur la colonisation, Israël s'est entendu signifier par la nouvelle administration Trump que tout n'était pas permis et qu'elle préservait ses options pour l'insaisissable paix israélo-palestinienne. Photo AFP / AHMAD GHARABLI

Après une rafale d'annonces sur la colonisation, Israël s'est entendu signifier par la nouvelle administration Trump que tout n'était pas permis et qu'elle préservait ses options pour l'insaisissable paix israélo-palestinienne.

Les Palestiniens ont cependant vu un motif d'alarme supplémentaire dans la réaction jeudi soir de la Maison Blanche, la plus directe sur cette question ultrasensible depuis l'investiture le 20 janvier du président Donald Trump.
Pour eux, il rompt avec la politique historique des Etats-Unis et délivre un feu vert à la construction de logements israéliens en territoire palestinien occupé, du moment qu'elle reste circonscrite à l'intérieur des colonies existantes.

"La construction de nouvelles colonies ou l'expansion de celles existantes au-delà de leurs frontières actuelles pourrait ne pas aider à atteindre (l')objectif" de la paix, a dit la Maison Blanche après avoir laissé faire pendant deux semaines.

Israël a temporisé en renvoyant pour plus de clarté à la rencontre entre M. Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu le 15 février aux Etats-Unis.

Depuis le 20 janvier, Israël a procédé à cinq annonces de colonisation portant sur plus de 6.000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées. Mercredi il a annoncé son intention de construire ce qui serait, selon l'organisation anti-colonisation la Paix maintenant, la première colonie nouvelle impulsée par un gouvernement israélien depuis 1992.

 

(Lire aussi : L'évacuation d'Amona achevée, le lobby des colons est plus fort que jamais)

 

Pas de 'revirement'
M. Netanyahu a ouvertement présenté l'arrivée de M. Trump au pouvoir comme une "chance formidable" après huit années de "pressions énormes" de l'administration Obama au sujet de l'Iran et des colonies.
L'Onu juge illégales les colonies et une grande partie de la communauté internationale y voit un obstacle majeur à la paix, ce que conteste le gouvernement israélien.
Tout en soulignant que l'administration Trump "n'a pas pris de position officielle sur les activités de colonisation", le porte-parole de la Maison Blanche a souligné que Washington ne considérait pas l'existence de colonies comme un obstacle à la paix.

 


Danny Danon, ambassadeur israélien à l'Onu, a salué ces derniers mots comme une rupture avec l'administration Obama. Pour le reste, il n'a pas vu de "revirement" de la part de l'administration Trump.
"Le communiqué est très clair et signifie en substance: attendez la rencontre avec le Premier ministre (...) à ce moment-là nous déterminerons notre politique", a-t-il dit à la radio publique.
Il a paru laisser entendre que le gouvernement pourrait tempérer ses ardeurs jusqu'au 15 février.

Pour Shmuel Rosner, expert des relations entre les deux pays, la salve de décisions israéliennes était dictée par un contexte. M. Netanyahu faisait face à la surenchère de sa droite, stimulée non seulement par la présidence Trump, mais par un ordre de la justice intimant au Premier ministre de démolir une colonie dite "sauvage".
L'évacuation de cette colonie, Amona, a causé un psychodrame israélien cette semaine.

 

(Lire aussi : Ce que disent les faits, l'édito d'Emilie Sueur)

 

'Flou et inacceptable'
La Maison Blanche a fait savoir à M. Netanyahu qu'il était allé assez loin et qu'il ne devait pas préempter la politique de M. Trump, un homme qui rêve de résoudre le conflit sur lequel tous les autres se sont cassé les dents, a dit à l'AFP M. Rosner.
La Maison Blanche "a signifié clairement à Israël qu'il ne devait pas surestimer la bonne volonté de l'administration Trump et partir du principe qu'il n'y avait pas de limite", a-t-il ajouté.

Les Palestiniens, eux, s'alarment. Hanane Achraoui, membre de la direction palestinienne, a dénoncé auprès de l'AFP un communiqué "flou et inacceptable" qui autorise les Israéliens à construire à l'intérieur des colonies existantes.
"Cela va à l'encontre de cinquante années de politique claire des Etats-Unis", a indiqué un officiel palestinien sous couvert de l'anonymat, "quiconque prétend que les colonies ne sont pas un obstacle à la paix se sert de faits alternatifs, ou bien ignore complètement la réalité de la colonisation et de l'occupation israéliennes".

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967 et plus de 600.000 colons israéliens vivent une coexistence souvent conflictuelle avec environ trois millions de Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

 

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Après une rafale d'annonces sur la colonisation, Israël s'est entendu signifier par la nouvelle administration Trump que tout n'était pas permis et qu'elle préservait ses options pour l'insaisissable paix israélo-palestinienne.
Les Palestiniens ont cependant vu un motif d'alarme supplémentaire dans la réaction jeudi soir de la Maison Blanche, la plus directe sur cette question...

commentaires (1)

De la diversion pure. Faut être né de la dernière pluie pour le croire.

FRIK-A-FRAK

23 h 06, le 03 février 2017

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Commentaires (1)

  • De la diversion pure. Faut être né de la dernière pluie pour le croire.

    FRIK-A-FRAK

    23 h 06, le 03 février 2017

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