Le président libanais Michel Aoun est revenu sur son début de mandat lors d'une interview accordé samedi soir à la télévision française.
"Rendre l'Etat fort"
"Il n'y a plus un instant à perdre", a déclaré Michel Aoun, élu à la tête de l'Etat le 31 octobre, dans un entretien accordé à la chaîne d'info française LCI. "Nous avons beaucoup à faire, notamment sur les plans économique et sécuritaire", a-t-il ajouté, expliquant qu'il "craint toujours les incursions de kamikazes au Liban". Michel Aoun a déclaré qu'il fallait "rester vigilant" et "renforcer l'armée", rappelant qu'un attentat kamikaze avait été déjoué la semaine dernière dans le quartier de Hamra, à Beyrouth, saluant sur ce plan l'action des forces de sécurité.
Déclarant qu'on ne "change pas de nature avec l'âge", M. Aoun a affirmé avoir emmagasiné de "l'expérience" et être devenu plus "sage", qualités nécessaires selon lui "pour éviter de grandes erreurs". "C'est la dernière chance", a-t-il déclaré.
"Il faut rendre l'Etat fort, a-t-il ajouté. Il faut créer un système fort car si les hommes sont plus forts, alors c'est la pagaille. J'ai fait le serment de respecter la Constitution et les lois", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la crise des réfugiés syriens, le président libanais a déclaré que ces derniers "doivent regagner la Syrie". "Nous ne pouvons pas les recevoir indéfiniment. Nous les avons accueillis pour des raisons humanitaires", a-t-il souligné.
(Lire aussi : La mise en demeure de Aoun, une incitation plus qu’une menace)
"Modèle libanais"
Estimant que "la bataille d'Alep a fait basculer l'équilibre en faveur du gouvernement syrien", Michel Aoun estime que c'est 'un "compromis politique" qui mettra fin à la guerre, prévoyant à ce propos le maintien de Bachar el-Assad".
Par ailleurs, Michel Aoun a déclaré que le président américain Donald Trump "inquiète d'abord les Américains". Il a estimé dans ce cadre que le président russe Vladimir Poutine "combat les extrémistes" au Moyen-Orient, soulignant que "le monde doit repenser ses systèmes de défense et de sécurité et se remettre en cause".
Interrogé sur le sort des chrétiens d'Orient, le président libanais a déclaré que le Liban n'était pas en mesure de les accueillir à cause du "lourd fardeau" que représentent les réfugiés syriens installés sur son territoire.
"Le modèle libanais multiconfessionnel, face aux tentations extrémistes, sera celui que le monde finira par adopter", a lancé M. Aoun. "C'est le pluralisme qui vaincra", a-t-il ajouté.
Interrogé sur son avenir, le chef de l'Etat a confié qu'il ne pensait pas accomplir un deuxième mandat présidentiel.
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commentaires (4)
"Interrogé sur son avenir(?), Äâoûn a confié qu'il ne pensait pas accomplir un deuxième mandat(!) présidentiel." ! Il n'est still pas sûr qu'il serait impossible qu'il puisse l’accomplir, vu qu'il en a déjà 83 ans et presque 90 dans 6 ans ? Il ne manque pas d'air, l'impossible !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
09 h 59, le 30 janvier 2017