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À La Une - Conflit

En Syrie, plusieurs groupes rebelles s'unissent face à Fateh el-Cham

La Turquie va étudier le projet Trump de "zones de sécurité" pour accueillir les déplacés.

Des membres du groupe islamiste Ahrar el-Cham. Photo d'archives Reuters

Six factions rebelles en Syrie se sont unies jeudi face au Front Fateh el-Cham, l'ex-branche d'el-Qaëda, jusque-là leur allié, aggravant la fracture entre les deux camps que des affrontements inédits opposent depuis trois jours. Cinq groupes, regroupant des milliers de combattants, ont rejoint les rangs d'Ahrar el-Cham, un influent mouvement rebelle, ont-ils annoncé dans deux communiqués.

Des combats se poursuivaient jeudi dans le nord-ouest entre des groupes insurgés et Fateh el-Cham, connu précédemment sous le nom de Front al-Nosra. Ces violences se sont embrasées en début de semaine parallèlement aux négociations de paix d'Astana au Kazakhstan auxquelles ont participé des factions rebelles mais dont était exclu Fateh el-Cham. Le groupe jihadiste les a alors accusées d'avoir conclu un accord pour "combattre Fateh el-Cham et l'isoler" et a affirmé sa volonté de "faire avorter les complots".

Dès mardi, les jihadistes ont attaqué une base contrôlée par le groupe rebelle Jaich al-Moujahidine dans la province d'Idleb. Les combats se sont propagés dans cette région ainsi que dans celle voisine d'Alep. "Notre révolution bénie a été visée au cours des dernières heures par une série d'agressions qui ont pu aboutir à la confrontation totale", indique jeudi le communiqué d'Ahrar el-Cham. Il avertit que "toute attaque contre les membres du mouvement ou ses bases sera considérée comme une déclaration de guerre".
Parmi les cinq groupes rebelles, figurent Jaich al-Moujahidine et Soukour el-Cham.

 

(Lire aussi : À Astana, l’entente sur la consolidation de la trêve masque un échec politique)

 

Depuis des années, Fateh el-Cham est l'allié des rebelles face au régime, notamment dans la province d'Idleb (nord-ouest), dernier grand bastion des adversaires du président Bachar el-Assad. Cette alliance a été une source d'embarras pour les soutiens occidentaux de les rebelles dit modérés.

Fateh el-Cham est visé depuis des semaines par des frappes aériennes menées notamment par la coalition antijihadiste dirigée par les Etats-Unis, qui ont coûté la vie à plus de 130 de ses membres. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), le groupe jihadiste soupçonne des rebelles d'avoir fourni des informations à la coalition sur ses positions. Aussi bien Fateh el-Cham que le groupe Etat islamique (EI), son rival, sont exclus de la trêve depuis le 30 décembre.

 

 


Ankara va étudier le projet Trump de "zones de sécurité"

Par ailleurs, la Turquie a indiqué qu'elle suivrait de près le projet évoqué par le président américain Donald Trump de création de "zones de sécurité" pour accueillir les déplacés syriens.

Dans un entretien à la chaîne ABC News paru mercredi soir, M. Trump a affirmé que le gouvernement américain mettrait en place des zones sécurisées pour accueillir les Syriens déplacés. Selon des médias américains, le Pentagone devra établir sous 90 jours un plan en vue d'établir de telles zones en Syrie ou dans des pays frontaliers.

"Nous avons vu cela", a déclaré lors d'une conférence de presse à Ankara Hüseyin Müftüoglu, porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères. "Ce qui est important, ce sera le résultat de cette étude, le type de recommandation qui en sortira", a-t-il poursuivi. "Nous suggérons (la création de zones de sécurité) depuis le début. Jarablous en est le meilleur exemple", a-t-il précisé, affirmant que des milliers de Syriens étaient en train de retourner dans cette ville reprise en août à l'EI par les rebelles syriens soutenus par l'armée turque.

Ankara appelle régulièrement à la création de "zones de sécurité" ainsi que de zones d'exclusion aérienne en Syrie, afin de limiter les arrivées de réfugiés en Turquie. La Turquie, qui parraine avec la Russie et de l'Iran un accord pour consolider le cessez-le-feu en Syrie, accueille quelque 2,7 millions de Syriens ayant fui la guerre.

 

(Lire aussi : À Astana, Moscou veut être à la fois arbitre et acteur du conflit syrien)

 

Les Kurdes syriens invités à rencontrer Lavrov 
Sur le plan diplomatique, les Kurdes syriens du Parti de l'Union démocratique (PYD) ont annoncé avoir été invités à rencontrer vendredi à Moscou le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

"Notre représentant viendra de France" pour cette rencontre, a annoncé jeudi à l'agence de presse russe Ria-Novosti un représentant du PYD, Abd Salam Ali, qui sera également "peut-être présent". "Nous voudrions discuter des pourparlers entre syriens qui ont eu lieu à Astana et parler de la participation des représentants du PYD aux négociations à Genève", prévues le 8 février sous l'égide de l'Onu, a-t-il précisé.

Cette annonce intervient alors que la Turquie avait vivement rejeté l'éventualité que les Kurdes syriens du PYD, qu'elle considère comme une formation "terroriste", participent aux négociations d'Astana. Grâce à elles, les perspectives de résolution du conflit syrien sont "bonnes", à condition de "travailler, travailler et encore travailler", a déclaré jeudi Sergueï Lavrov, cité par RIA Novosti.

Le chef de la diplomatie russe avait annoncé mercredi avoir invité l'opposition syrienne pour l'"informer de ce qui s'est passé à Astana". Mais plusieurs opposants syriens, comme les membres de la Coalition nationale syrienne (CNS), la principale formation de l'opposition en exil, n'ont pas encore indiqué s'ils se rendront vendredi à Moscou. Des opposants syriens ont déjà plusieurs fois été reçus à Moscou mais cela n'a jamais été le cas pour des rebelles contrôlant des territoires en Syrie.

 

 

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Six factions rebelles en Syrie se sont unies jeudi face au Front Fateh el-Cham, l'ex-branche d'el-Qaëda, jusque-là leur allié, aggravant la fracture entre les deux camps que des affrontements inédits opposent depuis trois jours. Cinq groupes, regroupant des milliers de combattants, ont rejoint les rangs d'Ahrar el-Cham, un influent mouvement rebelle, ont-ils annoncé dans deux...

commentaires (2)

Ça y est ! Ces jours sont comptés à cet aSSaSSin aSSadique bääSSyrien, enfin !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

18 h 07, le 26 janvier 2017

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Commentaires (2)

  • Ça y est ! Ces jours sont comptés à cet aSSaSSin aSSadique bääSSyrien, enfin !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 07, le 26 janvier 2017

  • Ah bon ?????? Ces mêmes groupes qui s'unissaient contre les soldats du héros Bashar El ASSAD ?????? Comment cela est il possible ??????

    FRIK-A-FRAK

    17 h 48, le 26 janvier 2017

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