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À La Une - irak

Craintes pour les civils à Mossoul avant un nouvel assaut antijihadistes

Les troupes irakiennes et les jihadistes ont pris position des deux côtés du fleuve du Tigre qui divise la ville septentrionale.

Environ 750.000 civils habitant l'ouest de Mossoul sont confrontés à "un risque extrême", a averti mardi l'Onu avant un assaut des forces irakiennes pour reprendre au groupe Etat islamique (EI) cette partie de la deuxième ville d'Irak. REUTERS/Marius Bosch

Environ 750.000 civils sont confrontés à "un risque extrême" dans la partie occidentale de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, que les forces armées s'apprêtent à attaquer pour en chasser les jihadistes, a averti mardi l'Onu.

Près de 100 jours après le début de l'offensive d'envergure pour reprendre au groupe Etat islamique (EI) son dernier bastion majeur en Irak, les troupes gouvernementales et les jihadistes ont pris position des deux côtés du fleuve Tigre qui divise la ville septentrionale.
Il a fallu trois mois aux forces d'élite irakiennes pour reconquérir la quasi-totalité de la partie orientale de la ville au prix de violents combats, mais la bataille s'annonce plus dure dans la partie occidentale avec ses ruelles étroites, notamment dans la vieille ville, et face à des jihadistes mieux implantés.

"Nous espérons que tout sera fait pour protéger les centaines de milliers de personnes de la rive ouest du Tigre. Elles font face à un risque extrême et nous craignons pour leur vie", a déclaré Lise Grande, la coordinatrice humanitaire de l'Onu pour l'Irak, dans un communiqué.

 

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Avant de lancer leur offensive dans l'ouest de Mossoul, les forces irakiennes nettoyaient la dernière poche de résistance dans l'est, à Rachidiyah.

Des dizaines de milliers de militaires assiègent de toutes parts les jihadistes dans l'ouest de Mossoul, la ville où le chef de l'EI Abou Baqr al-Baghdadi avait fait en juillet 2014 sa première apparition publique en appelant les musulmans à lui "obéir".

Des habitants et des militants ont affirmé à l'AFP que l'EI avait forcé les civils le long de la rive occidentale à partir. "Le groupe nous a obligés à quitter nos maisons sans nous laisser prendre nos affaires" car la zone "va devenir un champ de bataille", a dit un habitant. "Ils ont installé des positions de tirs et ont posté des snipers sur les toits et aux fenêtres".

 

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100 bateaux détruits
De l'autre côté de la rive, sont déployées les forces d'élite irakiennes dont les équipes de génie s'activent à mettre des ponts flottants pour attaquer à travers le fleuve. Tous les ponts de Mossoul ont été détruits par l'EI ou par les bombardements de la coalition internationale antijihadistes menée par Washington qui a aidé les troupes irakiennes à reprendre deux-tiers du territoire conquis par l'EI en 2014.

"Depuis le début de leur lutte anti-EI, les forces irakiennes ont appris à établir des ponts, y compris sous le feu de l'ennemi", a assuré le colonel John Dorrian, porte-parole de la coalition. Celle-ci a par ailleurs indiqué dans un communiqué avoir détruit plus de 100 bateaux ces derniers jours afin d'empêcher les jihadistes de mener des actions par le Tigre.

Avant le début de l'offensive le 17 octobre, l'Onu avait mis en garde contre un exode massif, mais seuls 180.000 personnes ont fui Mossoul jusque-là, dont 20.000 ont déjà regagné leur foyer, selon l'organisation internationale. Il y avait deux millions d'habitants à Mossoul avant sa prise par l'EI.

"Nous ne pouvons pas écarter la possibilité d'un siège ou d'un exode en masse", a dit Mme Grande, en parlant des habitants dans l'ouest. "Jusqu'aujourd'hui, près de la moitié des victimes à Mossoul sont des civils. Et le risque que les familles encourent est terrifiant".
Aucun bilan de victimes -civils, soldats ou jihadistes- n'a été fourni depuis le début de l'offensive.

 

(Lire aussi : Le quotidien reprend ses droits dans l’est de Mossoul)

 

Attentat à Bagdad
Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) s'est inquiété, lui, de l'absence d'accès à l'ouest de Mossoul. "Ceux qui sont toujours coincés à Mossoul sont confrontés à un plus grand danger en raison des combats et des pénuries".

Une reprise totale de la ville porterait un coup très dur au "califat" proclamé en juin 2014 par l'EI, un groupe ultraradical responsable d'atrocités dans les territoires qu'il occupe en Irak et en Syrie voisine. Le prochain objectif majeur serait Raqqa, le principal bastion du groupe en Syrie, que des forces kurdes syriennes aidées de la coalition internationale cherchent à reprendre.

Même si l'EI a perdu beaucoup de terrain à la faveur de multiples offensives depuis plus d'un an, il garde une force de frappe en commettant des attentats meurtriers en Irak et en lançant des assauts en Syrie. Mardi, une voiture piégée a explosé dans un quartier de Bagdad, faisant trois morts. L'attentat n'a pas été revendiqué, mais il porte la marque de l'EI.

 

 

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