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Liban - Loi électorale

Toujours à la recherche d’une formule consensuelle...

Selon l'ancien ministre Gaby Layoun, le CPL et Amal se sont entendus sur les étapes d'une éventuelle escalade si les efforts actuels étaient entravés.

Si le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a assuré à plusieurs reprises que les législatives se tiendront dans les délais (mai 2017), il a rappelé hier (son) « obligation de finaliser les listes électorales 90 jours avant la date du scrutin ».

Dans une déclaration à la LBCI, M. Machnouk a noté que pour que les législatives se tiennent le 21 mai, les collèges électoraux devraient être convoqués avant le 21 février prochain ». Le ministre de l'Intérieur a même été plus loin. Il a adressé des notes aux mohafez pour leur demander de s'assurer que les bureaux de vote (principalement des écoles officielles) sont fins prêts pour recevoir les électeurs.
Ce tableau fait dire à certains que le scrutin de mai prochain se tiendra conformément à la loi de 1960 actuellement en vigueur, d'autant plus que l'on manque de temps pour s'entendre autour d'une nouvelle loi électorale.

Les diverses formations politiques, elles, ne perçoivent pas les choses sous cet angle. Bien au contraire, une grande majorité des protagonistes restent optimistes quant à la possibilité de voter une nouvelle loi, en dépit des appréhensions du chef du Parti socialiste progressiste (PSP), le député Walid Joumblatt, soucieux de maintenir son leadership historique à Aley et dans le Chouf. Le leader druze a ainsi appelé hier à l'adoption d'une formule électorale « à même de préserver les équilibres politiques et régionaux ». Sur son compte Twitter, il exprime l'espoir « que les pôles du pouvoir et les forces politiques comprennent les demandes du Rassemblement démocratique, en harmonie avec Taëf ».

Cet optimisme se fait particulièrement sentir dans les milieux aounistes, à l'heure où le président de la République, Michel Aoun, s'est engagé à accorder la priorité à la mise sur pied d'une nouvelle loi électorale, à même de renouveler la classe politique.
« Nous sommes actuellement dans une phase de concertations au sujet de la loi électorale avec plusieurs parties », a déclaré à L'Orient-Le Jour l'ancien ministre de la Culture Gaby Layoun, membre du bloc du Changement et de la Réforme. « Nous continuons à mener des contacts autour de ce dossier avec les Forces libanaises (FL) », a-t-il précisé. Concernant une éventuelle coordination tripartite entre le Courant patriotique libre, les FL et les Kataëb, l'ancien ministre s'est montré soucieux de mettre en garde contre tout caractère confessionnel que l'on serait amené à donner à une telle coordination : « Cela est possible, mais ne signifie pas que les chrétiens font face aux autres », souligne Gaby Layoun avant de poursuivre, sur un ton emprunt d'optimisme : « Le vote d'une nouvelle législation électorale est notre seul choix. Et il vaut mieux que toute entente politique autour de cette loi soit conclue à l'extérieur des institutions. »

Si l'ancien ministre croit en la possibilité qu'une nouvelle formule électorale voie le jour prochainement, sa formation ne semble pas écarter l'éventualité de ne pas atteindre cet objectif si précieux à Michel Aoun. « Nous nous sommes entendus avec le mouvement Amal (de Nabih Berry) sur les étapes d'une éventuelle escalade, si les efforts en vue d'aboutir à une nouvelle loi électorale seraient entravés », a confié M. Layoun.

« C'est le moment ou jamais »
Les Forces libanaises sont tout aussi optimistes. « C'est le moment ou jamais » semble être leur maître-mot concernant la loi électorale tant attendue. De sources au sein du parti dirigé par Samir Geagea, on apprend que la formation est déterminée à mener la bataille du nouveau texte jusqu'au bout, en dépit du bras de fer engagé actuellement autour de ce sujet épineux. « Nous refusons le retour à loi de 1960 et nous nous opposons à toute prorogation du mandat de la Chambre, ainsi qu'au fait de mettre les Libanais au pied du mur en les invitant à choisir cette alternative », ajoute-t-on de mêmes sources. « Nous insistons sur la tenue des législatives dans les délais et conformément à une nouvelle loi électorale, et c'est le moment ou jamais d'atteindre ce but », a-t-on aussi assuré.

En vertu de cette logique, les proches de M. Geagea font savoir à L'OLJ que les FL ne permettront pas les atermoiements en matière de loi électorale. Dans les mêmes milieux, on va même jusqu'à faire état de « sérieuses discussions à ce sujet en dehors des institutions, et avec le CPL, en vue de parvenir à une formule à même de satisfaire les deux formations ».
Les sources FL précitées sont soucieuses d'assurer dans ce cadre que le parti adopte une approche « pragmatique », en matière de législation sur ce sujet. Il serait donc prêt à « tourner la page » de la querelle avec les Kataëb, afin de pouvoir voter un nouveau texte. « Nous voulons rassembler le plus grand nombre d'opposants à la loi de 1960. Et nous estimons que la loi électorale devrait être une oasis de rencontre entre les différentes parties », note-t-on dans les milieux proches de Meerab.

« Préserver la diversité »
Du côté de Saïfi, les Kataëb semblent partager la même logique. C'est justement dans ce cadre qu'il conviendrait de placer la rencontre entre le chef du parti, le député Samy Gemayel, et le ministre de l'Information, Melhem Riachi (FL), au siège des Kataëb. Étaient également présents le député Nadim Gemayel et l'ancien ministre Alain Hakim. L'entretien a porté aussi bien sur la loi électorale que sur les développements locaux.

Joint par L'OLJ, M. Hakim a fait état d'une coordination entre son parti et la formation de M. Geagea, au sujet de la loi électorale. « Nous sommes prêts à discuter toutes les formules afin d'arriver à une entente élargie sur une nouvelle loi », a souligné l'ancien ministre de l'Économie avant d'assurer que « les Kataëb n'ont pas d'appréhensions et ne craignent pas les batailles électorales ». Selon Alain Hakim, « ce qui nous importe le plus reste la préservation de la diversité, qui permet à la société civile de prendre part à la vie politique du pays ».

 

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Dans une déclaration à la LBCI, M. Machnouk a noté que pour que les législatives se tiennent le 21 mai, les collèges électoraux...

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