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À La Une - conflit syrien

A Astana, Téhéran veut peser face au nouvel axe russo-turc

"L'Iran défenseur de Bachar el-Assad paraît en ce moment marginalisé par les Russes, au bénéfice de la Turquie qui soutient les rebelles", estime un expert français.

Selon le président iranien Hassan Rohani, la tenue de pourparlers à Astana est "un premier pas réussi" et la preuve de "l'influence" des pays qui, avec la reprise du contrôle total d'Alep par l'armée syrienne et de ses alliés, ont imposé un cessez-le-feu en Syrie. REUTERS/Lucas Jackson/File Photo

L'Iran, allié politique et militaire majeur de la Syrie, voit la rencontre d'Astana comme un premier pas vers la paix mais aussi le moyen d'asseoir son influence régionale face au rapprochement entre la Russie et la Turquie.
Cette réunion qui débute lundi dans la capitale du Kazakhstan sous l'égide de Moscou, Ankara et Téhéran, souligne le rôle de l'Iran dans les efforts diplomatiques en vue de résoudre la crise syrienne au détriment notamment des Etats-Unis, écartés de ces pourparlers.

Selon le président iranien Hassan Rohani, la tenue de ces pourparlers est "un premier pas réussi" et la preuve de "l'influence" des pays qui, avec la reprise du contrôle total d'Alep par l'armée syrienne et de ses alliés, ont imposé un cessez-le-feu en Syrie.

"En tant que principal soutien au gouvernement légal syrien dans la lutte contre le terrorisme", l'Iran "jouera un rôle actif à la conférence d'Astana", a annoncé Ali Shamkhani, coordinateur des actions politiques, sécuritaires et militaires avec la Russie et la Syrie.
Dans le même temps, il a mis en garde contre la "tactique" qui consisterait pour les groupes rebelles armés "d'utiliser le cessez-le-feu et les négociations politiques pour se renforcer en hommes, en moyens financiers et en armement".


(Lire aussi : Assad appelle les rebelles à rendre les armes contre une amnistie à Astana)

 

Méfiance à Téhéran
Le récent rapprochement entre Moscou et Ankara - soutien de groupes rebelles qui seront présents à Astana - suscite la méfiance à Téhéran.
Tabnak, un site dirigé par Mohsen Rezaee, ancien commandant des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne, s'est ainsi demandé si "l'inclusion de la Turquie dans les tentatives de mettre fin à la guerre en Syrie" ne pouvait pas constituer "une menace" pour l'Iran.

Pour François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran, spécialiste du Moyen-Orient, "l'Iran défenseur de Bachar el-Assad paraît en ce moment marginalisé par les Russes, au bénéfice de la Turquie qui soutient les rebelles".
A l'inverse, Ali Montazeri, expert iranien de la Syrie interrogé par l'AFP, estime que la Russie "n'y fera rien sans l'aval de l'Iran". "Les Russes savent que s'ils veulent avoir une présence stratégique forte en Syrie, condition d'une présence plus forte dans toute la région, notamment au Liban ou en Irak, il est nécessaire de coopérer avec l'Iran".

Moscou et Téhéran sont plus "des partenaires tactiques que des alliés stratégiques", note pour sa part Ali Vaez, d'International Crisis Group (ICG). Il note que "la Russie ne semble pas partager les principales priorités de l'Iran en Syrie".

L'Iran chiite veut avant tout le maintien au pouvoir du régime alaouite (branche du chiisme) d'Assad, ou au moins une transition maîtrisée pour éviter que la Syrie ne tombe aux mains des jihadistes sunnites ou d'un gouvernement proche de son grand rival régional, l'Arabie saoudite sunnite alliée aux Etats-Unis.

 

(Lire aussi : Syrie : avec ou sans les Américains à Astana ?)

 

Lourd tribut iranien
Accusé de "soutien au terrorisme" et isolé sur la scène internationale, l'Iran a longtemps été écarté des conférences organisées à Genève sous l'égide de l'Onu sur le conflit syrien depuis son déclenchement en 2011.
La conclusion de l'accord sur son programme nucléaire en juillet 2015 avec six grandes puissances, dont la Russie et les Etats-Unis a changé la donne. Trois mois plus tard, peu après le début de l'intervention militaire russe, l'Iran participait pour la première fois à une conférence internationale sur la Syrie à Vienne.

C'était la reconnaissance de son rôle incontournable dans toute résolution du conflit.
Car outre son soutien économique et politique au régime Assad, l'Iran a déployé en Syrie des "conseillers militaires", mais également des milliers de combattants "volontaires" venus d'Afghanistan, d'Irak et du Pakistan. Le général Ghassem Soleimani, chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, y joue un rôle central, ainsi qu'en Irak.

Un millier de combattants envoyés par l'Iran sont morts en Syrie, avait annoncé en novembre 2016 le chef de la fondation des martyrs et vétérans iraniens.
La Syrie est reconnaissante à l'Iran pour ce soutien: lors d'une visite cette semaine à Téhéran, le Premier ministre Imad Khamis a signé des accords octroyant notamment à son allié une licence de téléphonie mobile, ainsi que 10.000 hectares de terres destinées à l'agriculture et à la création d'un terminal pétrolier.

 

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L'Iran, allié politique et militaire majeur de la Syrie, voit la rencontre d'Astana comme un premier pas vers la paix mais aussi le moyen d'asseoir son influence régionale face au rapprochement entre la Russie et la Turquie.Cette réunion qui débute lundi dans la capitale du Kazakhstan sous l'égide de Moscou, Ankara et Téhéran, souligne le rôle de l'Iran dans les efforts diplomatiques en...

commentaires (2)

ILS ONT ANNONCE HIER QU,ILS REFUSENT D,INVITER LES U.S. LE MEME JOUR LES RUSSES LES INVITENT...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 32, le 20 janvier 2017

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Commentaires (2)

  • ILS ONT ANNONCE HIER QU,ILS REFUSENT D,INVITER LES U.S. LE MEME JOUR LES RUSSES LES INVITENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 32, le 20 janvier 2017

  • Quand on vous dit que l'Iran est la NPR il ne faut pas en douter une seule seconde. Et voir la nouvelle alliance russo turc comme dirigée contre l'Iran NPR n'est qu'une vue de l'esprit- mal orientée. Bonne nuit les enfants ne forcez pas trop sur les bonbons.

    FRIK-A-FRAK

    01 h 07, le 20 janvier 2017

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