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Moyen Orient et Monde - Décryptage

Syrie : avec ou sans les Américains à Astana ?

Dans une semaine, ils vont se retrouver face à face, les yeux dans les yeux. Après presque 6 ans de guerre, les membres du régime syrien et les principaux groupes rebelles devraient se réunir le 23 janvier courant à Astana, en présence des deux parrains du régime, la Russie et l'Iran, et du principal parrain de l'opposition, la Turquie. « Tous les groupes rebelles y vont. Tous ont donné leur accord », a affirmé hier Mohammad Allouche, un dirigeant du groupe rebelle Jaich al-islam (l'Armée de l'islam), surtout implanté dans la banlieue de Damas.

« Astana s'inscrit dans un processus pour mettre fin à l'effusion de sang commise par le régime et ses alliés. Nous voulons mettre fin à leurs séries de crimes », a-t-il ajouté. Réunir dans la même pièce les deux ennemis n'est pas une mince affaire. Mais aucun des deux n'a réellement le choix. L'opposition est extrêmement fragilisée par sa défaite à Alep et ne peut pas se permettre de boycotter ces négociations et de perdre ainsi le soutien de la Turquie. Sous la pression des Russes, qui veulent convertir leurs gains militaires en gains politiques, le régime syrien n'a lui non plus pas d'autres choix que de les accepter. Mais il y trouve finalement son compte. Les discussions porteront exclusivement sur des questions militaires et viseront à établir un cessez-le-feu durable. Pas question donc de négocier un quelconque compromis politique avec une opposition toujours qualifiée de « terroriste » par Bachar el-Assad et sérieusement diminuée. « Les protagonistes discutent de questions militaires parce que ce sont les seules sur lesquelles ils peuvent s'entendre. Les Russes n'ont à mon sens aucune intention sérieuse de discuter de réformes politiques », explique Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie, à l'AFP. « Ce qui nous a poussé à donner notre accord à Astana, c'est que le thème exclusif des pourparlers consiste à renforcer le cessez-le feu ; la délégation (rebelle) sera donc purement militaire », a confié à l'AFP Oussama Zabou Zeid, conseiller juridique des factions rebelles. Un cessez-le-feu dont seraient exclues les forces terroristes, donc l'État islamique (EI), le Fateh el-Cham (ancien front al-Nosra), les Kurdes du PYD (Parti de l'Union démocratique) mais également, a priori, le Hezbollah.

 

(Lire aussi : Les factions de l’opposition syrienne, entre optimisme et pessimisme face à une solution politique)

 

L'Iran sous pression
Frustrés de ne pas être invités à Astana, des centaines de Kurdes ont manifesté hier dans la ville de Qamichli. « Puisque nous sommes présents pour combattre le terrorisme (de l'EI), il faut que nous soyons présents sur la table des négociations », ont-ils scandé. Ils sont pour l'instant les grands perdants de la réunion d'Astana, dont ils ont été exclus à la demande d'Ankara. Mais les jeux ne sont pas encore faits. L'arrivée au pouvoir de Donald Trump, dont l'administration a été invitée à participer aux négociations mais qui n'a toujours pas donner sa réponse, pourrait bien changer la donne. En organisant des négociations le 23 janvier, trois jours seulement après l'investiture du 45e président américain, Moscou, Téhéran et Ankara voulaient mettre Washington devant le fait accompli. Mais les Turcs, dont les relations avec l'administration Obama se sont largement refroidies ces derniers mois, attendent beaucoup du futur locataire de la Maison-Blanche, beaucoup moins enclin que son prédécesseur à critiquer les dérives autoritaires du président Erdogan. Pour Ankara, la présence américaine permettrait de rééquilibrer la balance, alors que, dans le cas contraire, la Turquie se retrouverait seule face aux deux parrains du régime. Même si cela remettrait une partie de son leadership en question, Moscou pourrait également être favorable à la présence américaine. Non seulement parce qu'ils devront intégrer les Américains à un moment ou un autre pour que le processus de paix soit crédible, mais aussi parce que l'équipe de conseillers du milliardaire américain a laissé entendre qu'ils laisseraient les Russes gérer la situation en Syrie. Les Iraniens seraient sous pression en cas de présence américaine à Astana. Si la stratégie de Donald Trump en Syrie reste extrêmement floue, même pour ceux qui sont censés l'appliquer, un point semble mettre toute la future équipe dirigeante d'accord : la nécessité d'endiguer l'expansion iranienne au Moyen-Orient.

Qu'il décide d'envoyer ou non une délégation à Astana, l'entrée en scène du président élu est attendu par tous les autres acteurs sans que personne ne sache vraiment à quoi s'en tenir. Dans une crise aussi complexe, où les alliances sont fragiles et parfois contradictoires, sa totale imprévisibilité, voire son amateurisme, pourrait faire du dégât. Ce dont la Syrie n'a vraiment pas besoin...

 

 

 

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Dans une semaine, ils vont se retrouver face à face, les yeux dans les yeux. Après presque 6 ans de guerre, les membres du régime syrien et les principaux groupes rebelles devraient se réunir le 23 janvier courant à Astana, en présence des deux parrains du régime, la Russie et l'Iran, et du principal parrain de l'opposition, la Turquie. « Tous les groupes rebelles y vont. Tous ont donné...

commentaires (4)

GROS PROGRES QUE DE DIRE TURQUIE "PRINCIPAL" PARRAIN ...ON DEVINE QUI SONT LES AUTRES . BRAVO. Des cas des règlements de compte et des divergences qui tracassent sérieusement les bactéries Nosra et en prévoit la dislocation prochaine, se font jour. Plusieurs chefs tués en 2016 à Idlib et ceci est un signe précurseur qui annonce la fin de Nosra. Les défaites , surtout à Alep ont dissuadé d'autres bactéries de rejoindre ce groupe et la multiplication des bactéries les a fragilisé de plus en plus . Ensuite sur les propos de la bactérie la plus recherchée branche syrienne d'al-Qaïda, le dénommé "Abdellah Al Mahisseni ". L'homme qui dirige Jaïsh al-Fatah avait reconnu l'échec des efforts censés coaliser les bactéries contre l'armée syrienne. Il avait même accusé les chefs terroristes d'avoir causé cet échec. L'article conclut Nosra n'est plus à la recherche d'une quelconque alliance avec d'autres bactéries car ses chefs ne cessent de vouloir s'infiltrer dans le corps d'autres milices et d'en prendre le commandement. De très profondes divergences dans les rangs de chaque groupe s'ajoutent aux divergences opposant les bactéries les unes aux autres. Il y a quelques jours, des cas d'intoxication dans les rangs des bactéries Nosra à Idlib. Des commentaires de plus en plus nombreux n'écartent pas que Nosra finisse par être phagocyté par l'ASL, un autre groupe de bactéries WAHABITES .

FRIK-A-FRAK

11 h 31, le 17 janvier 2017

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Commentaires (4)

  • GROS PROGRES QUE DE DIRE TURQUIE "PRINCIPAL" PARRAIN ...ON DEVINE QUI SONT LES AUTRES . BRAVO. Des cas des règlements de compte et des divergences qui tracassent sérieusement les bactéries Nosra et en prévoit la dislocation prochaine, se font jour. Plusieurs chefs tués en 2016 à Idlib et ceci est un signe précurseur qui annonce la fin de Nosra. Les défaites , surtout à Alep ont dissuadé d'autres bactéries de rejoindre ce groupe et la multiplication des bactéries les a fragilisé de plus en plus . Ensuite sur les propos de la bactérie la plus recherchée branche syrienne d'al-Qaïda, le dénommé "Abdellah Al Mahisseni ". L'homme qui dirige Jaïsh al-Fatah avait reconnu l'échec des efforts censés coaliser les bactéries contre l'armée syrienne. Il avait même accusé les chefs terroristes d'avoir causé cet échec. L'article conclut Nosra n'est plus à la recherche d'une quelconque alliance avec d'autres bactéries car ses chefs ne cessent de vouloir s'infiltrer dans le corps d'autres milices et d'en prendre le commandement. De très profondes divergences dans les rangs de chaque groupe s'ajoutent aux divergences opposant les bactéries les unes aux autres. Il y a quelques jours, des cas d'intoxication dans les rangs des bactéries Nosra à Idlib. Des commentaires de plus en plus nombreux n'écartent pas que Nosra finisse par être phagocyté par l'ASL, un autre groupe de bactéries WAHABITES .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 31, le 17 janvier 2017

  • SANS... CE SERAIT DU BLA... BLA... BLA... UNIQUEMENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 45, le 17 janvier 2017

  • A Astana ,les principaux groupes terroristes djihadistes , ont peut de chance d'être des interlocuteurs crédibles , d'ailleurs , il semble que les USA , n'ont pas vraiment besoin de crédibiliser les divers djihadistes devenu "rebelles" , car la nouvelle administration US , va sans doute refermer le dossier syrien à ce niveau......

    M.V.

    07 h 43, le 17 janvier 2017

  • Cela leur fait donc SIX ans de "guerre civile". NOUS, on en a eu droit à QUINZE ! Ainsi, "qu'il décide d'envoyer ou non une délégation à Astana, l'entrée en scène du président américain élu est attendu par tous les autres acteurs sans que personne ne sache vraiment à quoi s'en tenir : Sa totale imprévisibilité, voire son amateurisme, pourrait faire du dégât. Ce dont la Syrie n'a vraiment pas besoin...." ! Si, si, "elle en a besoin", pour atteindre comme NOUS, la QUINZAINE de "guerres civiles". Khâââï ! Qu'âllâh y'ghâmîïïï !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 07, le 17 janvier 2017

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