Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Graves pénuries d'eau à Damas, l'Onu dénonce "un crime de guerre"

A Jablé, un fief du régime situé dans l'ouest du pays, un attentat à la voiture piégée fait 15 morts, en majorité des civils.

L'Onu a dénoncé jeudi comme un "crime de guerre" la privation d'eau potable infligée aux 5,5 millions d'habitants de la capitale syrienne Damas, où les pénuries s'aggravent en raison de combats entre régime et rebelles. Photo REUTERS/Khalil Ashawi

L'Onu a dénoncé jeudi comme un "crime de guerre" la privation d'eau potable infligée aux 5,5 millions d'habitants de la capitale syrienne Damas, où les pénuries s'aggravent en raison de combats entre régime et rebelles.

En cours depuis deux semaines à Wadi Barada, une localité rebelle proche de Damas, ces combats constituent une violation de la nouvelle trêve en Syrie censée ouvrir la voie à des négociations sous l'égide de la Russie, la Turquie et l'Iran, en vue d'un règlement du conflit.
Même si les violences ont cessé sur la plupart des fronts ou baissé d'intensité à la faveur du cessez-le-feu entré en vigueur le 30 décembre, elles continuent de tuer des civils. A Jablé (ouest) notamment, un fief du régime, un attentat à la voiture piégée a fait 15 morts en majorité des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

(Lire aussi : À Wadi Barada, la bataille de l'eau fait rage)


Bastion du régime de Bachar el-Assad, la capitale syrienne a elle été relativement préservée de la guerre qui ravage le reste du pays, mais ses habitants sont durement touchés par une grave pénurie d'eau depuis le 22 décembre.

Le régime tente ainsi de s'emparer de Wadi Barada où se trouvent les principales sources d'eau potable pour la capitale. Il accuse les rebelles de "contaminer au diesel" les réserves d'eau et de couper l'approvisionnement. Les insurgés affirment que les bombardements du régime ont détruit les infrastructures.

A Genève, Jan Egeland, chef du groupe de travail de l'Onu sur l'aide humanitaire en Syrie, a souligné qu'il était difficile de savoir quel camp était responsable de cette situation.
"A Damas seule, 5,5 millions de personnes ont vu leur approvisionnement en eau coupé ou bien réduit parce que les sources de Wadi Barada sont inutilisables en raison des combats ou d'actes de sabotage ou des deux", a-t-il dit.

"Nous voulons y aller, nous voulons enquêter sur ce qui s'est passé, mais avant tout, nous voulons rétablir l'eau", a-t-il poursuivi. "Le sabotage et la privation d'eau sont évidemment un crime de guerre, car ce sont les civils qui la boivent et ce sont des civils qui seront touchés par des maladies si elle n'est pas rétablie".

 

(Lire aussi : Trois députés français en Syrie pour le Noël arménien et une "probable" rencontre avec Assad)

 

Appel à l'Onu
"On se plaignait avant des coupures d'électricité, mais maintenant on s'aperçoit que c'est rien comparé à l'absence d'eau potable car l'eau c'est la vie", affirme Faez, un employé municipal de 50 ans habitant Damas.
Conséquence du manque d'eau dans la ville, le prix de l'eau minérale a flambé: le prix d'un pack de six bouteilles de 1,5 litre a quasiment doublé passant de 650 livres syriennes (1,3 USD) à 1.000 livres (2 USD).
"Je n'ai pas pu prendre de douche et faire de lessive depuis une semaine. Je préfère garder le peu d'eau dans mon réservoir pour la cuisine et la vaisselle", affirme Riham, une employée de 49 ans, habitant Doumar, un quartier du nord de Damas.

Depuis le 20 décembre, les troupes du régime aidées du Hezbollah libanais cherchent à reprendre aux rebelles la localité de Wadi Barada, à 15 km au nord-ouest de Damas, soumise à un déluge de feu, selon l'OSDH.
Le régime affirme que le groupe jihadiste Fateh el-Cham, exclu de l'accord de trêve, y combat avec les rebelles, ce que ces derniers nient.
L'opposition syrienne en exil a, elle, appelé le Conseil de sécurité de l'Onu à faire cesser "immédiatement" les "violations du régime".

Le conflit en Syrie, qui a fait plus de 310.000 morts depuis mars 2011, a également provoqué une grave crise humanitaire dans de nombreuses régions où des millions de personnes ont été déplacées, leurs maisons détruites et leurs biens perdus. Certaines villes ont été assiégées pendant des mois et manquaient de tout.

 

(Lire aussi : Téhéran demande à Ankara de ne pas "compliquer la situation" en Syrie)

 

"Continuer la guerre"
C'est la Turquie, soutien des rebelles, avec la Russie, alliée du régime syrien, qui ont parrainé le nouvel accord qui a permis l'entrée en vigueur de la trêve avant des négociations de paix prévues en principe fin janvier à Astana au Kazakhstan.

Pour le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, l'intensité des combats est nettement plus faible depuis le début du cessez-le-feu "malgré les violations", et "le bilan des pertes humaines a beaucoup baissé".
"Les adversaires évitent l'escalade pour ne pas être accusés par leurs parrains d'être responsables de l'échec de la trêve", selon lui.
Pour Karim Emile Bitar, chercheur à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) à Paris, "depuis quelques années, les cessez-le feu en Syrie sont devenus un moyen de continuer la guerre par d'autres moyens. Pour l'instant le dernier est branlant mais ne s'est pas effondré".

 

Lire aussi
Comment Poutine cherche à imposer sa paix en Syrie

Avec la trêve, Ankara veut protéger ses intérêts et éclipser Washington

« L’accord de cessez-le-feu en Syrie est le plus sérieux jamais obtenu »

L'Onu a dénoncé jeudi comme un "crime de guerre" la privation d'eau potable infligée aux 5,5 millions d'habitants de la capitale syrienne Damas, où les pénuries s'aggravent en raison de combats entre régime et rebelles.
En cours depuis deux semaines à Wadi Barada, une localité rebelle proche de Damas, ces combats constituent une violation de la nouvelle trêve en Syrie censée ouvrir la...

commentaires (3)

Tout comme ils avaient assoiffé, en leur Sale "temps", Bâïyroût la Belle Cité ! Khâââï ! Qu'âllâh y'ghâmmîïïï !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 42, le 07 janvier 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Tout comme ils avaient assoiffé, en leur Sale "temps", Bâïyroût la Belle Cité ! Khâââï ! Qu'âllâh y'ghâmmîïïï !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 42, le 07 janvier 2017

  • Wâllâââh ! Chance....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 57, le 06 janvier 2017

  • SI C,EST VRAI... ET IL RESTE A SAVOIR QUI EST DERRIERE... A QUI IL EN PROFITE... C,EST UN GRAVE CRIME DE GUERRE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 20, le 05 janvier 2017

Retour en haut