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Lifestyle - This is America

Après Merry Christmas, c’est Happy Kwanzaa !

En décembre, on célèbre Thanksgiving, on se prépare pour Noël et, entre Noël et la nouvelle année, on dit « Happy Kwanzaa », en clôture de l'année américaine.

Une fête chargée de symboles. Le premier : un chandelier à sept branches. Photo tirée du site officiel de Kwanzaa

Les Afro-Américains fêtent cette année le cinquantenaire de la Kwanzaa, une prolongation de l'essence de l'esprit de Noël, qu'ils ont associée à la solidarité familiale et communautaire, telle que pratiquée sur le continent africain dont ils sont originairement issus.

Ce travail de mémoire, effectué à travers des rituels culturels, est le symbole du panafricanisme des années soixante et de sa popularité aux États-Unis. Cette fête, qui est une célébration culturelle et non religieuse, baptisée Kwanzaa, mot swahili signifiant « les premiers fruits », a été lancée en 1966 par Maulana Karenga, (de son vrai nom, Ronald McKinley Everett), doyen du département des Études africaines à la California State University. Par le biais de cette célébration spécifique, qui a lieu entre le 16 décembre et le premeir janvier, il a voulu, «donner aux Noirs une alternative aux commémorations existant déjà et qui puisse leur permettre de s'adonner à des réjouissances propres à leurs ancêtres», s'inspirant pour cela de la tradition africaine des «premiers fruits», en swahili Matunda ya kwanza.

Depuis, durant une semaine, la plupart des Afro- Américains se mettent à l'heure des «sept principes de l'héritage des origines» qui, selon Karenga, constitue une «philosophie africaine communautariste». Ce temps de réflexion est ainsi consacré à ces principes dont on a gardé le nom swahili et qui se présentent ainsi: Umoja : l'unité; Kujichagulia : l'auto détermination; Ujima: le travail collectif et la responsabilité ; Ujamaa: la coopération économique ; Nia: le but. Celui de développer la communauté et restaurer la grandeur du peuple; Kuumba: la créativité et enfin Imani: la foi en soi, en la famille et la justice de la cause.

 

Un lien avec le continent africain
Quant au rituel, il est tout en allégories. On allume, l'une après l'autre, les sept bougies d'un chandelier à sept branches, le Kinara, et l'on prononce une pensée pour chacun des sept jours de la semaine. Les bougies sont noires, rouges et vertes, des couleurs du nationalisme parafricain. Puis, l'on promet de donner le meilleur de soi sur le plan personnel, familial et collectif. On décore la maison avec des épis de maïs (symbole des enfants de la maison). On boit dans une coupe commune et on étend par terre une natte dont le tissage serré est là pour rappeler les liens étroits qui réunit le peuple africain. On s'habille aussi à l'africaine, sans oublier de confectionner des pâtisseries (dont une galette aux grains de sésame), selon les recettes de l'arrière-arrière-arrière grand-mère.

La célébration de la Kwanzaa était devenue si populaire que ses adeptes, contestant la commercialisation de l'âme de Noël, se sont vus confrontés à cette même problématique: le marketing en force de cartes postales, d'objets et de cadeaux ayant trait à leur fête.

Néanmoins, dans le cadre de ce cinquantenaire, Mark Antony Neal de la Duke Université fait remarquer que « si l'intérêt pour cette fête a quelque peu décru, c'est parce que l'héritage culturel Noir est aujourd'hui beaucoup plus accessible que dans les années 80. Ne serait-ce que par le biais de l'Internet et parce qu'il est devenu un cursus universitaire ». Sans compter l'immense et spectaculaire Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine, relevant du Smithsonian Institution, inauguré en septembre dernier et dont la bâtisse, qui a coûté 540 millions de dollars, abrite des collections totalisant environ 37 000 objets. Le service postal US avait émis, en 1977, un timbre commémoratif. Le Centre Kennedy s'est également mis de la partie, programmant chaque année une soirée baptisée spirit of Kwanzaa, réminiscences des arts scéniques africains.

 

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Ce travail de mémoire, effectué à travers des rituels culturels, est le symbole du panafricanisme des années soixante...

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