Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Appels à placer le nouveau gouvernement sous le signe de l'unité et de l'efficacité

Échange acerbe entre Hariri et Mikati.

Le chef de l'Etat libanais Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri (notre photo), plusieurs ministres du nouveau cabinet ainsi que des responsables politiques se sont exprimés lundi, au lendemain de l'annonce de la composition du gouvernement libanais d'union nationale. Photo Ani

Le chef de l'Etat libanais Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri, plusieurs ministres du nouveau cabinet ainsi que des responsables politiques se sont exprimés lundi, au lendemain de l'annonce de la composition du gouvernement libanais d'union nationale.

Aoun : "Les Libanais attendent que le gouvernement réponde à leurs attentes"
"Je ferai sorte que le Conseil des ministres agisse comme une équipe de travail harmonieuse et solidaire", a déclaré Michel Aoun auprès de visiteurs du palais présidentiel de Baabda, soulignant que la plupart des composantes politiques du pays sont représentées au sein du gouvernement malgré l'absence de certaines d'entre elles, en référence au parti des Kataëb.

Soulignant que le cabinet sera chargé d'"organiser les élections législatives à la date prévue", soit en mai 2017, le président Aoun a néanmoins ajouté que le gouvernement devra "traiter des sujets qui comptent pour les Libanais", citant les dossiers du pétrole et du gaz, de la lutte contre la corruption et les défis sécuritaires du pays. "Les Libanais attendent que ce gouvernement soit productif et réponde à leurs attentes", a-t-il déclaré.

La composition du nouveau gouvernement libanais a été annoncée dimanche soir, 45 jours après des consultations parlementaires menées par Saad Hariri, désigné le 3 novembre par M. Aoun. Le premier gouvernement du mandat du chef de l'État, élu le 31 octobre dernier, comprend 30 ministres dont huit ministres d'État, répartis à parts égales entre chrétiens et musulmans. Le cabinet regroupe l'ensemble de l'éventail politique, à l'exception du parti Kataëb qui a refusé que lui soit octroyé un portefeuille de ministre d'État.

Lundi, le leader des Kataëb, Samy Gemayel, a déclaré que son parti rejoint les rangs de l'opposition au gouvernement, estimant que ce dernier "ne nous ressemble pas". "Après avoir mis la main sur le pays, le 8 Mars a formé son gouvernement comme il le souhaitait", a déclaré M. Gemayel lors d'une conférence de presse, dénonçant une "capitulation". "Ce gouvernement ne nous ressemble pas et nous n'y nous voyions pas l'intégrer, a-t-il ajouté. Depuis le départ, il a été décidé que la voix souverainiste portée par les Kataëb ne devait pas entrer au gouvernement. Aujourd'hui, nous sommes heureux là où nous sommes", a-t-il déclaré. "Nous n'abandonnerons pas nos principes pour un portefeuille ministériel", a-t-il affirmé, exprimant son refus de jouer "les faux-témoins au sein de ce cabinet non consensuel".

 

(Lire aussi : Le gouvernement voit le jour : des nouveautés et quelques surprises)

 

Polémique Hariri-Mikati
Le chef du gouvernement Saad Hariri s'est également exprimé dans la journée, répondant aux critiques exprimées par l'ancien Premier ministre Najib Mikati envers le président du Conseil des ministres.

"La division profonde dont souffre le Liban s'est manifestée à nouveau à travers la composition du nouveau gouvernement", a déclaré M. Mikati. "Avec le début du mandat de Michel Aoun et à partir du moment où Saad Hariri a été chargé de former le nouveau cabinet, les Libanais ont été optimistes quant à l'établissement d'un véritable accord politique qui mettrait fin aux divisions que connaît le pays depuis 2005 (...). Mais l'amère réalité a fait surface rapidement, et nous voici à nouveau devant un gouvernement non homogène, dans tous les sens du terme", a-t-il ajouté. Cela confirme que le travail du Conseil des ministres ne sera pas facile surtout lorsqu'il s'agira d'aborder les questions controversées".

M. Mikati a ensuite demandé à M. Hariri à quel point ses prises de position, "annoncées par lui directement ou par le biais de députés qui lui sont proches, pour justifier son revirement avant l'élection (présidentielle), sont vraies". Il a aussi demandé "si son annonce concernant l'existence d'un accord sur une feuille de route pour la période à venir est réelle ou une simple justification sans aucune base".

"Nous lui demandons s'il reste effectivement attaché aux constantes politiques qu'il a répété ces dernières années et au nom desquelles il a mené des batailles, notamment le Tribunal spécial pour le Liban (qui juge les assassins de Rafic Hariri)", a également interrogé M. Mikati.

A cette question, M. Hariri a répondu à l'ancien Premier ministre via Twitter. "Oui, et vous êtes le premier à le savoir, sachant que nous n'avons déclenché aucune bataille mais que nous sommes ceux qui ont été victimes de guerres, d'assassinats et de traîtrise", a écrit M. Hariri.

Le prédécesseur de ce dernier, Tammam Salam, a, pour sa part, contacté M. Hariri, pour le féliciter de la formation de son nouveau gouvernement, lui souhaitant "la réussite dans sa future fonction surtout dans cette phase difficile que traverse le pays et qui requiert l'union de tous au service de l'intérêt national supérieur".

 

 

 

Dimanche soir, le secrétaire général sortant des Nations Unis Ban Ki-moon, a également félicité le nouveau Premier ministre, encourageant les dirigeants politiques du pays "à s'appuyer sur l'élan de l'unité nationale". Exprimant l'espoir que le nouveau gouvernement veille à ce que les législatives "soient menées dans les délais prescrits par la Constitution", M. Ban a indiqué que l'Onu espérait collaborer avec le nouveau cabinet pour "s'attaquer aux problèmes politiques, sécuritaires et humanitaires" et garantir la stabilité du Liban.

Même son de cloche pour l'ambassadrice des États-Unis au Liban, Elizabeth Richard, qui indiqué que son pays est "impatient de travailler avec Saad Hariri et son gouvernement". "Les Libanais sont confrontés à de nombreux défis et ils ont maintenant un cabinet qui peut se mettre au travail pour résoudre ces problèmes. Les États-Unis réitèrent leur engagement envers les Libanais et les institutions libanaises, ainsi que leur soutien pour la construction d'un avenir sûr, stable et prospère. Le Liban ne sera pas seul à relever les défis à venir", peut-on lire dans un communiqué publié lundi.

 

(Lire aussi : La composition du nouveau gouvernement)

 

Premières déclarations des nouveaux ministres
Plusieurs ministres nouvellement nommés se sont également exprimés dans la journée. Le nouveau ministre de la Culture, Ghattas Khoury, nommé par M. Hariri a déclaré que l'ensemble des formations politiques avaient l'intention de répondre aux aspirations de tous, ajoutant que la mission du nouveau gouvernement ne sera pas limitée à la supervision des prochaines législatives.

Le ministre de l'Environnement Tarek Khatib, nommé par le chef de l'Etat, a appelé à la "coopération de tous" pour renforcer son action au sein du ministère dont il a la charge. "Il en va de la responsabilité nationale", a-t-il renchéri.

"L'unité du Conseil des ministres décuplera sa productivité", a résumé le ministre d'Etat chargé des Affaires du Parlement, Ali Kanso, nommé par le Hezbollah et le mouvement Amal. De son côté, le ministre d'Etat chargé des Affaires présidentielles, Pierre Raffoul, nommé par Michel Aoun, a exprimé l'espoir que "les ministres collaboreront pour servir le Liban".

Pour sa part, Inaya Ezzeddine, ministre d'Etat pour la Réforme administrative et seule femme du gouvernement, a déclaré s'être donnée pour objectif de "renforcer la présence des femmes dans la vie politique et sociale".

 

Lire aussi

Gouvernement Hariri : ce qu'en dit la presse libanaise

Un gouvernement pour préparer les élections..., l’éclairage de Scarlett Haddad

Les cinq chantiers économiques prioritaires du gouvernement

Bientôt un observatoire de la corruption lancé par « Nous réclamons des comptes »

Le chef de l'Etat libanais Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri, plusieurs ministres du nouveau cabinet ainsi que des responsables politiques se sont exprimés lundi, au lendemain de l'annonce de la composition du gouvernement libanais d'union nationale.
Aoun : "Les Libanais attendent que le gouvernement réponde à leurs attentes""Je ferai sorte que le Conseil des ministres...

commentaires (1)

UNITÉ ET EFFICACITÉ sous la direction des forces de résistance.

FRIK-A-FRAK

16 h 41, le 19 décembre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • UNITÉ ET EFFICACITÉ sous la direction des forces de résistance.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 41, le 19 décembre 2016

Retour en haut