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Cinema- - Festival

Non, tout le monde n’est pas mort

Lundi soir commençait la Semaine du film espagnol au Metropolis Empire Sofil, en collaboration avec l'Institut Cervantès à Beyrouth et l'ambassade d'Espagne. L'occasion de présenter sept films espagnols récents.

Un film traité avec légèreté et humour.

Todos están muertos, premier long métrage de la jeune réalisatrice espagnole Beatriz Sanchis, a ouvert cette Semaine du film espagnol. À travers la famille du jeune Pancho, le film aborde plusieurs thèmes autour de la famille, l'amour, la mort. Pancho est un adolescent qui vit avec sa mère et sa grand-mère. Sa mère Lupe est une ancienne rock-star qui ne se sera jamais remise du décès de son frère Diego, membre du même groupe de musique. Depuis, elle vit détachée du monde, agoraphobe ayant oublié jusqu'à l'existence des peignes, déléguant l'éducation de son fils à sa mère, se levant à midi et consacrant son temps à la préparation de tartes aux pommes. Mais un jour, alors que Pancho et sa grand-mère (d'origine mexicaine) se rendent à la fête des Morts, Lupe voit alors revenir Diego comme s'il revenait tout juste d'un concert. Sorte de fantôme avec lequel elle est la seule à pouvoir interagir. Une dernière chance de se dire au revoir, de se faire pardonner ?

Un mélange pertinent
Contrairement à ce que le titre du film pourrait faire croire, il s'agit ici plus d'un « feel-good movie » que d'un drame. Le film est traité avec légèreté et humour, et le happy end ne fait pas vraiment de doute. Le début se veut naturaliste. Le spectateur est témoin de la vie quotidienne de cette famille singulière et des relations entre ses membres. Puis arrive l'élément perturbateur Diego, qui est en soi un élément fantastique. La force du film réside donc dans ce mélange surprenant, néanmoins réussi, du naturalisme et du fantastique. Lupe est présentée comme un personnage tellement déconnecté de la réalité qu'il n'est pas surprenant de voir un fantôme dans sa réalité.

Cette cohabitation efficace est le fruit d'une réalisation soignée et bien léchée. L'ambiance des années 90 nous est bien restituée, soutenue par une bande-son accrocheuse. En revanche, le film pèche par certains aspects, notamment l'humour. Ce n'est pas aussi drôle que cela semble vouloir l'être. L'œuvre tire certes quelques rires et sourires au spectateur, mais pas plus. L'autre déception, voire frustration, est la fin du film. Alors que l'on sent venir un happy end depuis le début du film, le spectateur, qui se surprend à le désirer vraiment, reste sur sa faim. Le tout se terminant bien, mais trop doucement pour vraiment bouleverser émotionnellement le public.

Le vrai sujet du film ?
Arrêtons-nous un moment sur un sujet abordé par le film. Comme une parenthèse qui mérite d'être traitée plus longuement. Paquita, la grand-mère de Pancho, est la mère de Lupe et de Diego. Lupe et Diego sont donc frère et sœur. Et Pancho est le fils de Lupe et son père semble être Diego... Pancho serait-il donc le fruit d'un inceste ? Inceste et non désiré (on l'apprendra plus tard), c'est un peu lourd pour un ado, non ? Est-ce là la véritable raison de la négligence de Lupe sur son rôle de mère? C'est quand même un sujet (du moins) assez sérieux, qui mériterait d'être approfondi, or on passe dessus à la vitesse d'un gag un peu moyen. Vous avez dit bizarre ?

* Le festival se poursuit tous les soirs à 20 heures jusqu'au 20 novembre. En espagnol sous-titré en anglais.

 

 

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