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Liban - Ressources hydrauliques

La campagne de nettoyage du Litani lancée en grande pompe

Des activités ont été organisées hier tout le long du fleuve et des discours ont appelé à une application stricte des lois pour protéger le principal cours d'eau du pays.

Les opérations de nettoyage du fleuve se sont multipliées hier, lors de lancement de la campagne nationale de dépollution. Ici à Khardali. Photo Ani

Hier dimanche a été la journée du Litani par excellence. En plusieurs points du fleuve, des activités de nettoyage de ce cours d'eau pollué depuis des décennies ont été organisées.

Quelques jours seulement après l'adoption par le Parlement d'une loi sur le financement des activités destinées à dépolluer le fleuve (construction de réseaux d'égouts sur les rives, nettoyage de l'eau...), des discours alliant fermeté et récupération politique (les noms du président du Parlement Nabih Berry et du Premier ministre Tammam Salam ont été évoqués à de nombreuses reprises) ont été prononcés, surtout par des membres du bloc parlementaire du Hezbollah, mais aussi par le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk. La nécessité de mettre en application la loi de manière rapide a été martelée à longueur de journée.

La campagne nationale pour la protection du fleuve Litani a pris pour point de départ officiel le village de Temnine el-Tahta, dans le caza de Baalbeck, avec une conférence de presse et un rassemblement populaire, en présence du ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan (Hezbollah), du député Ali Mokdad (du même bloc) et de plusieurs responsables municipaux. M. Hajj Hassan a fait un bilan de l'incroyable taux de pollution du fleuve et du lac artificiel de Karaoun, estimant que l'une des clés du succès devrait être de compléter la construction des stations d'épuration des eaux usées sur toutes les rives du fleuve (qui traverse trois mohafazats : la Békaa, Nabatiyé et le Sud).

Le ministre a également évoqué le problème des déchets, qu'ils soient municipaux ou industriels ou même hospitaliers, qui sont jetés sans traitement dans le fleuve. Il a donné des indications sur ce que prévoit la loi concernant les industries qui ne se plieront pas aux exigences des critères environnementaux, affirmant que suivant qu'elles appartiennent aux catégories une, deux ou trois, elles risqueront la fermeture en 2017, 2018 ou 2019 si elles demeurent récalcitrantes. Il a enfin parlé des empiètements sur les biens-fonds publics du fleuve par les constructions, les remblais, etc. De manière plus générale, M. Hajj Hassan, partant du fait que l'impact du changement climatique se fait sentir sur le taux de précipitations et de ressources hydrauliques disponibles, a revendiqué « la nécessité d'une politique claire de gestion de l'eau », avec l'installation de l'infrastructure nécessaire.

 

(Pour mémoire : Le CNRS enfonce le clou : le Litani se meurt)

 

Pénalisation
Insistant davantage sur la fibre politique, Nawaf Moussaoui, député du Hezbollah, a insisté sur « l'entente politique qui a permis à ce vaste chantier d'être lancé », espérant qu'« elle s'étendra sur d'autres domaines ».

Il s'exprimait dans le cadre d'une autre activité de nettoyage du fleuve, à Kassimiyé (Sud), en présence de membres du Hezbollah et d'Amal. Il a salué « l'adoption de la première loi spécialement conçue pour la protection du Litani », rappelant que la partie sud du fleuve bénéficiera d'un budget de 450 millions de dollars. Il a assuré que « les efforts se poursuivront pour aider le gouvernement à assurer les quelque 900 millions de dollars nécessaires pour appliquer cette loi », rappelant qu'« un budget de 100 millions de dollars a déjà été voté pour la construction de stations d'épuration ».

Au cours d'une tournée dans les villages du Litani, le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk a insisté sur la responsabilité partagée de la pollution du Litani entre la population, les industries, etc. Il a appelé à une application stricte des lois et à la pénalisation des responsables, ainsi qu'à la fermeture des industries illégales qui jalonnent les rives du fleuve. Il a rappelé que le programme de lutte contre la pollution du fleuve a été estimé à 1 100 milliards de livres, sans compter un prêt de la Banque mondiale de 55 millions de dollars pour le nettoyage du lac Karaoun.

Toutefois, toujours selon le ministre, il n'est pas possible de mener à bien un tel programme sans recourir à une série de mesures-clés : la réalisation des projets décidés, une vision claire des mécanismes de financement, le respect des critères environnementaux par les institutions, le contrôle strict et la pénalisation des contrevenants, l'amélioration de la coordination entre les autorités concernées, l'institutionnalisation de la gestion du bassin, le développement de l'opération de surveillance du fleuve, la sensibilisation à l'importance de sa protection et le retour chez eux des déplacés syriens (qui amplifient le problème, bien qu'ils n'en soient pas la cause).

 

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