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Liban - La situation

Le désastre écologique du Litani interpelle les responsables

Avec une longueur de 170 km et un débit qui atteint 750 millions de mètres cubes par an, le Litani est le plus long et le plus grand fleuve du Liban. Photo tirée du site officiel de l’Office national du Litani

L'état de pollution du Litani sur la majeure partie de ses 170 kilomètres, soulevé il y a quelques jours par le président de la Chambre, Nabih Berry, a ravi la vedette hier à tous les sujets inscrits à l'ordre du jour du Conseil des ministres. C'est au point qu'une commission a été chargée du suivi de la question. Cette commission, a expliqué le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, travaillera en étroite collaboration avec les FSI. Celles-ci devront mettre fin à toutes les pratiques polluantes qui ont transformé ce fleuve en égout à ciel ouvert.

Mercredi, Nabih Berry avait tiré la sonnette d'alarme, appelant les autorités compétentes à assumer leurs responsabilités et à protéger le fleuve du sable des carrières qui avaient jauni ses eaux, au grand désespoir des propriétaires de cafés et de parcs aménagés sur les rives du fleuve à Tayr Felsay et à Sir (Liban-Sud).
Ces derniers ont d'ailleurs appelé à manifester pacifiquement, lundi prochain, pour protester contre les « activités illicites » responsables de la pollution des eaux du fleuve, utilisé comme déversoir par toutes les carrières en amont des sites touristiques. M. Berry avait également dénoncé l'utilisation du cours d'eau, en amont du lac de Qaraoun, où son cours serpente et, par endroits, stagne, ainsi que sur le lac artificiel lui-même, pour y déverser toutes les eaux usées des villes et villages situés de part et d'autre de ses rives.

De leur côté, des municipalités, minimisant les dégâts que ces eaux usées peuvent provoquer, attribuent une grande partie de la pollution à des petites industries de la Békaa, comme les tanneries, qui y déversent leurs déchets et sont responsables de l'odeur nauséabonde qui en émane à certains endroits.
M. Berry avait jugé la situation suffisamment alarmante pour réclamer que le dossier soit classé prioritaire et soit inclus dans l'ordre du jour des séances parlementaires jugées « de nécessité » et pouvant déroger à la règle constitutionnelle de la priorité absolue allant à l'élection d'un président.

Mais M. Berry est loin d'être le seul à s'alarmer de l'imprévoyance qui a conduit à ce désastre écologique. « C'est une catastrophe écologique ! Un programme national doit être financé pour traiter ce dossier d'une manière globale », a lancé hier le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan.
De son côté, le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a indiqué que les nappes phréatiques et l'agriculture étaient menacées si les mesures nécessaires n'étaient pas prises.

Pour sa part, le ministre en charge du Développement administratif, Nabil de Freige, a dénoncé l'égout à ciel ouvert qu'est devenu le Litani. « La pollution la plus grave ne provient pas des carrières, mais des eaux usées qui se déversent dans le fleuve », estime toutefois le ministre, qui se montre sensible à l'augmentation en nombre des « usagers » du fleuve, du fait de la présence massive de réfugiés syriens dans la Békaa.
Et de souligner l'urgence de l'installation de stations d'épuration aux embouchures des canaux qui s'y déversent. Et M. de Freige de se souvenir qu'il y a environ une dizaine d'années, un prêt bonifié à 0 % d'intérêt avait été proposé au Liban par l'Italie à cette fin.

Dans les années 80, se souvient aussi le ministre, la Suède s'était proposée de nettoyer la vase qui s'était déposée au fond du lac de Qaraoun, après avoir constaté qu'elle était toxique sur une épaisseur de 45 cm.
M. de Freige fait également état des maisons qui ont été construites dans le lit même du fleuve, dans des secteurs affectés par une baisse saisonnière régulière du débit du fleuve.
C'est à cet ensemble de données que la commission formée hier devra s'attaquer, sachant que les FSI auront du mal à mettre fin à des pratiques pour lesquelles il faudra trouver des substituts.

 

Pour mémoire
Menaces d'escalade des riverains contre la pollution du Litani par les carrières

L'état de pollution du Litani sur la majeure partie de ses 170 kilomètres, soulevé il y a quelques jours par le président de la Chambre, Nabih Berry, a ravi la vedette hier à tous les sujets inscrits à l'ordre du jour du Conseil des ministres. C'est au point qu'une commission a été chargée du suivi de la question. Cette commission, a expliqué le ministre de l'Intérieur,...

commentaires (2)

Messieurs les ministres: - de l'Environnement - de l'Agriculture - de l'Intérieur vous tous, Responsables des 10'452 km2 de notre pays, le Liban, n'en avez-vous pas assez de toutes ces catastrophes écologiques qui apparaîssent jour après jour ? Est-ce si difficile de gérer convenablement notre petit pays? Comment font les autres Nations ? Pourtant, nous savons que beaucoup de pays et organisations de demandent qu'à nous aider...mais pour danser...il faut être deux ! Irène Saïd

Irene Said

10 h 35, le 15 juillet 2016

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Commentaires (2)

  • Messieurs les ministres: - de l'Environnement - de l'Agriculture - de l'Intérieur vous tous, Responsables des 10'452 km2 de notre pays, le Liban, n'en avez-vous pas assez de toutes ces catastrophes écologiques qui apparaîssent jour après jour ? Est-ce si difficile de gérer convenablement notre petit pays? Comment font les autres Nations ? Pourtant, nous savons que beaucoup de pays et organisations de demandent qu'à nous aider...mais pour danser...il faut être deux ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 35, le 15 juillet 2016

  • ILS S,EN FOUTENT LES SIMSIOTES... ILS SONT OCCUPES A REMPLIR LEURS POCHES CAR C,EST DANS LES EAUX FLOUES ET TROUBLES QU,ON PECHE LE PLUS LE POISSON -FRIC- !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 23, le 15 juillet 2016

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