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Liban

Enfin une loi sur la dépollution du Litani !

La proposition de loi initiale portait sur le seul lac du Qaraoun, dont le taux de pollution est au-delà de toutes limites, selon les experts. Mais le texte définitif a porté sur l’ensemble des 170 kilomètres du fleuve. Photo Saïd Maarawi, archives

Il aura fallu des tonnes de poissons morts dans le lac artificiel du Qaraoun cet été, sans compter le changement de la couleur du Litani au Sud en raison de pratiques contestées de propriétaires de carrières, pour attirer l'attention sur un problème qui dure pourtant depuis des décennies : celui de la pollution, provenant de sources multiples (déchets, eaux usées, rejets industriels, formation d'algues mortelles...), du plus grand fleuve libanais. Résultat de la polémique qui a éclaté cet été : une loi sur la dépollution du Litani, notamment sur le financement de cette vaste opération, vient d'être adoptée hier au Parlement.
Autant le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk que le député Nawaf Moussaoui ont salué cette initiative. M. Moussaoui a rappelé que la route a été longue, puisque la première proposition de loi portait sur le nettoyage du seul lac artificiel du Qaraoun, mais que suite à un débat au sein de la commission parlementaire des Travaux publics, il a été décidé de retenir le principe du nettoyage de tout le cours du fleuve qui s'étend, rappelons-le, sur deux mohafazats, le Sud et la Békaa. « En collaboration avec la commission des Finances, nous avons pu nous entendre, avec l'ensemble des représentants des blocs parlementaires, sur une proposition de loi qui engage le gouvernement à assurer les fonds pour la dépollution de ce fleuve dans un délai de sept ans, a-t-il souligné. Le gouvernement libanais devra assurer ces fonds par le biais de dons ou de prêts. Pour l'aider en cela, la loi stipule qu'il y aura un plafond de fonds à assurer annuellement. »
Les chiffres, c'est le ministre de l'Environnement qui les a fournis lors de sa courte intervention hier en marge de la séance parlementaire. Il a précisé que l'ensemble des fonds atteint les 1 100 milliards de livres libanaises, destinés à financer des projets qui permettront de combattre les sources de pollution du fleuve. M. Machnouk a précisé que, dans ce cadre, le Parlement a approuvé la signature d'un protocole avec la Banque mondiale, d'une valeur de 55 millions de dollars, afin de lancer des projets de réseaux d'égouts et de dépollution sur les rives du fleuve.
Précisément, M. Moussaoui a indiqué que la dépollution ne se limitera en aucun cas aux seules eaux du fleuve, mais consistera en la construction de toute l'infrastructure nécessaire sur ses deux rives en vue de tarir les sources de polluants, évoquant la création d'usines de traitement de déchets (incinération au besoin), l'installation de réseaux d'égouts et de stations d'épuration près des industries, etc.
Notons que la Campagne nationale pour la protection du bassin du Litani tiendra une conférence de presse aujourd'hui, en présence du ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan, afin de faire le point des derniers développements et de lancer l'opération de nettoyage du fleuve qui débutera dimanche.

Il aura fallu des tonnes de poissons morts dans le lac artificiel du Qaraoun cet été, sans compter le changement de la couleur du Litani au Sud en raison de pratiques contestées de propriétaires de carrières, pour attirer l'attention sur un problème qui dure pourtant depuis des décennies : celui de la pollution, provenant de sources multiples (déchets, eaux usées, rejets...

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