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Économie - Liban - Compte rendu

Inspection mécanique : la grogne des transporteurs monte d’un cran

Les chauffeurs de camion, bus et taxi ont annoncé une grève ouverte, jusqu'à ce que l'État décide de reprendre le contrôle des centres d'inspection mécanique.

Les chauffeurs de camion, bus et taxi ont totalement bloqué hier l’accès des employés et usagers aux quatre centres d’inspection mécanique des véhicules du pays. Photo Nasser Trabulsi

La mobilisation des syndicats du secteur du transport terrestre pour réclamer la nationalisation de la gestion des centres d'inspection mécanique est encore montée d'un cran hier. Après avoir déjà organisé cinq manifestations depuis fin juillet – date de l'attribution à la joint-venture Autospect/SGS du marché pour la modernisation des centres existants et la construction d'une dizaine d'autres –, les chauffeurs de camion, bus et taxi ont totalement bloqué hier l'accès des employés et usagers aux quatre centres d'inspection mécanique des véhicules du pays (Hadeth, Saïda, Zahlé et Zghorta) à l'aide de véhicules immobilisés, ce qui a causé la fermeture de ces centres.
Et contrairement aux manifestations précédentes, il ne s'agit plus d'une action ponctuelle mais d'une grève ouverte. « La mobilisation se poursuivra dans les 4 centres et ne s'arrêtera que lorsque le Conseil des ministres prendra la décision adéquate. Nous verrons ce qui se passera lors de la prochaine session de jeudi », a affirmé le président de la Fédération des syndicats du transport terrestre, Bassam Tleiss. « Nous exigeons que l'État reprenne le contrôle des centres existants et qu'il procède lui-même à la construction des nouveaux. Les revenus générés par l'inspection doivent être directement versés au Trésor et non à des sociétés privées », a répété à L'Orient-Le Jour M. Tleiss.

Décision du CE cette semaine
Les syndicats protestent également contre l'augmentation des tarifs qui seront imposés par le nouveau prestataire. Autospect/SGS prévoit de facturer l'inspection d'une voiture à 33 dollars – contre 22 dollars actuellement – et celle d'un camion à 79 dollars au lieu de 58 dollars. « Par exemple, pour le tarif de l'inspection d'une voiture, les 11 dollars additionnels incluent six dollars supplémentaires versés à l'État (dont un pour la TVA) et 5 autres dollars qui serviront à la modernisation des 4 centres existants et la construction de 8 nouveaux régionaux et 5 frontaliers », avait précisé à L'Orient-Le Jour l'avocat d'Autospect/SGS Nabil Maad.
Pour rappel, alors que le contrat liant l'État au prestataire précédent, la société Fal, a pris fin le 1er juillet, c'est toujours cette société qui assure de facto la gestion des centres. Le 30 août, le Conseil d'État (CE) a en effet demandé de mettre en sursis l'exécution du contrat, le temps de se prononcer sur les recours présentés par trois candidats malheureux – dont Fal – de l'appel d'offres. En attendant, la haute juridiction administrative devrait se prononcer cette semaine sur la demande de l'OGCR qui lui réclame de revenir sur sa décision du 30 août et de permettre à la joint-venture Autospect/SGS de débuter ses travaux.
La décision finale du CE sur les recours des candidats devrait, elle, intervenir, dans quelques mois. Et même en cas d'annulation du marché, l'hypothèse d'un retour à la case départ avec l'organisation d'un nouvel appel d'offres est celle qui devrait tenir la corde. « Une nationalisation est impossible : pour tout projet de cette ampleur, quelle que soit sa nature, l'État se dirige vers des sociétés spécialisées dans le domaine concerné », a insisté auprès de L'Orient-Le Jour Ayman Abdelghafour, haut fonctionnaire à l'Organisme de gestion de la circulation routière (OGCR), affilié au ministère de l'Intérieur, qui a commandité l'appel d'offres.

La mobilisation des syndicats du secteur du transport terrestre pour réclamer la nationalisation de la gestion des centres d'inspection mécanique est encore montée d'un cran hier. Après avoir déjà organisé cinq manifestations depuis fin juillet – date de l'attribution à la joint-venture Autospect/SGS du marché pour la modernisation des centres existants et la construction d'une dizaine...
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