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Lifestyle - Vient de paraître

Racha Bassoul « démystifie la perception de la cuisine libanaise »

En quittant le Liban où elle a vécu jusqu'à l'âge de vingt ans, Racha Bassoul emporte avec elle les goûts et les arômes de son enfance, souvenirs qui lui appartiennent. Ces émotions culinaires sont traduites dans son premier ouvrage de recettes : « Mon Liban, ma cuisine - Petites bouchées et grands plats, » qui vient de paraître aux éditions Flammarion-Québec, avec une belle préface de Jean-Philippe Tastet et des photographies de Jean Longpré. Il sera présenté en novembre à Beyrouth au Salon du livre.

Racha Bassoul, fière de ses racines.

Ce livre se concentre sur « l'influence de cette tradition culinaire sur ma manière de cuisiner, avec le riche canevas sur lequel j'ai pu tisser mes propres couleurs avec tout ce que j'amassais au fil de mes expériences. C'est cette expérience que je raconte avec la volonté de démystifier la perception de la cuisine libanaise en lui donnant ses lettres de noblesse », indique l'auteure dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour, à New York. Née dans la Békaa, cette mère de deux enfants qui a quitté le Liban pour la Grèce avant de s'installer en 1990 à Montréal « préfère rester éloignée des feux de la rampe ». Son premier ouvrage révèle « une véritable passion pour la cuisine. Il représente pour moi une sorte de pont mental que je traverse constamment entre ma terre natale et mon pays d'adoption », décrit-elle.

Convivialité
Nostalgique de « la cuisine exceptionnelle » de sa mère, Racha Bassoul va à la recherche des saveurs traditionnelles familiales. « Ce sont des parfums qui se dégageaient tout le temps chez nous », dit-elle en souriant. « J'ai emmagasiné en moi les goûts, les arômes et les saveurs de mon enfance. Lorsqu'on est loin, on essaie de reproduire tout ce qui nous manque », note-t-elle. Loin d'être un recueil de recettes traditionnelles, Mon Liban, ma cuisine - Petites bouchées et grands plats raconte l'histoire de la cuisine libanaise, « riche par son histoire mais simple par sa préparation. Une cuisine de famille, de convivialité et de partage. Cela ne veut pas dire qu'elle ne peut pas être élégante aussi », relève-t-elle.

Cuisine généreuse
Ayant ouvert un restaurant à Montréal en 2001, Racha Bassoul met la clé sous le paillasson en 2010 « pour raisons de santé ». Lorsqu'elle s'est engagée dans la restauration, elle ne se doutait pas que la cuisine libanaise à Montréal était « dictée par les saisons, avec un hiver long de six mois, un marché différent et des produits naturels plus rares. J'ai appris à mettre en valeur les mets de saisons, confie-t-elle. J'ai donc ouvert le restaurant sans savoir dans quelle direction j'allais. Je savais toutefois que ce sera toujours une cuisine de marché influencée naturellement par mes racines. »

Ce livre est avant tout un recueil de documents et d'émotions lié à notre gastronomie. « Une indication et non pas des recettes fixes à suivre à la lettre. C'est aussi une invitation à respecter le plus possible les cadeaux de notre mère nature et à ne pas gaspiller. Parce que ces produits sont des messagers saisonniers. Notre cuisine est généreuse et ensoleillée à la fois, le soleil étant son principal ingrédient. Je m'attache à travailler les fruits et les légumes au mieux de leur saison. C'est une mélodie subtile qui nourrit mon inspiration et me fait dire que toutes ces choses sont bonnes justement parce qu'elles sont simples. »

Traditions culinaires
Racha Bassoul met en exergue la richesse du terroir libanais qui regorge de produits savoureux. Elle souligne les qualités du thym (zaatar) qui accompagne et parfume les viandes, poulets et salades, et qui « donne aussi une dimension différente d'un mets à un autre ». Elle met l'accent sur une nouvelle approche délicieuse des hommos, falafel, mtabal et chiche taouk, si populaires au Canada, et aussi sur l'importance de l'huile d'olive, des fines herbes fraîches ou séchées, de l'ail, du citron et des épices, caractéristiques du régime alimentaire libanais.

Cette cuisinière de talent ne cache pas toutefois « une faiblesse pour le pain », quitte à lui consacrer un chapitre entier. « Son odeur est réconfortante. L'adage français dit : "bon comme un pain chaud ". Et aych en arabe signifie vie. On peut aller loin avec un morceau de pain, en l'associant à la salade et la soupe », relève-t-elle. Ce livre fait référence à de nombreuses recettes à concocter qui contribuent à la renommée culinaire du Liban et à la fierté nationale. Il reflète aussi les coutumes et les traditions du pays selon les religions, tels le mezzé, les mets du carême, les maamouls que l'on consomme à Pâques et les khouchaf durant le ramadan, ou le moghli pour célébrer l'arrivée d'un nouveau-né, ainsi que la amhiyyeh avec l'apparition des premières dents de bébé.

« Grande fierté »
Quel cheminement avec la maison d'éditions Flammarion-Québec ? « Un ami commun m'a mis en contact avec l'éditrice chez Flammarion. Je lui ai proposé le manuscrit. Elle a aimé le projet, d'autant plus qu'il n'existe pas beaucoup de livres en français sur la cuisine libanaise au Québec. Le livre a pris plusieurs directions avant le résultat final, souligne-t-elle. J'éprouve une grande fierté d'avoir réussi non seulement à m'imprégner de la sensibilité de mes parents, mais aussi à la transmettre à mes enfants avec ce livre qui réunit un bon nombre d'histoires que je voulais raconter et des images que je souhaitais partager. »

 

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