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Liban - Événement

Les coopératives locales du Akkar à l’honneur à Beyrouth

L'association libanaise Mada a organisé hier la Journée du Akkar dans le Bois des Pins, à Beyrouth. Partenaire de coopératives locales dans la région du Akkar, elle a permis aux petits agriculteurs et artisans locaux d'exposer et vendre leurs produits dans la capitale, en coopération avec l'Union européenne.

Les stands sont fin prêts, ils n’attendent plus que les visiteurs.

À l'ombre des pins de Horch Beyrouth, se dressaient hier de grosses structures gonflables pour enfants, surplombées d'une impressionnante montgolfière verte. Si les bambins y ont trouvé leur bonheur, les plus grands, eux, ont semblé plus intéressés par les miels, pâtisseries ou confitures exposés. Sur toute une allée des jardins se succédaient une vingtaine de stands en bois, débordant de produits traditionnels du Akkar.

Contribuant évidemment au sport national – la nourriture –, ces coopératives vendaient également des produits artisanaux : constructions en bois ou en perles, paniers en osier, savons, vêtements... Au bout de l'allée, un stand avait même des allures d'agence de voyages, celui de Discover Akkar's nature : entre forêts, montagnes, canyoning et veillées autour d'un feu de camp, l'association propose des excursions adaptées aux amateurs de la nature comme de sensations. Mais le point de rendez-vous était incontestablement le restaurant Tawlet de Kamal Mouzawak, où des femmes du Akkar servaient des plats régionaux.

Dose de fierté
Cette journée du Akkar est une première, mais sera reconduite dans le futur, affirme l'association Mada. Elle est l'une des réalisations concrètes du projet « Amélioration des conditions de vie pour les petits agriculteurs du Akkar », mis en place par Mada et financé par l'Union européenne et son Instrument de voisinage et de partenariat (IEVP). Commencé en 2014, ce projet vise à améliorer les pratiques agricoles des très petites exploitations du Akkar. L'idée est qu'une telle amélioration permet aux producteurs d'en retirer de plus gros bénéfices et à la communauté de se développer, tout en intégrant des principes écologiques et durables, concernant l'irrigation en particulier.

Comme l'explique Delphine Compain de l'association Mada, le projet se concentre principalement sur les producteurs de pommes, également bien représentés lors de cette journée. « Les pommes ne faisaient pas l'actualité il y a deux ans, quand le projet a été lancé. Entre-temps, et grâce à l'aide de l'Union européenne, nous avons eu le temps de planter des variétés de pommes différentes et d'installer de nouveaux systèmes d'irrigation, selon le principe du goutte à goutte. Ce système est moins demandeur en eau que les précédentes techniques d'irrigation. Or l'eau, notamment dans le Akkar, est le nerf de la guerre », affirme-t-elle.

Il ne s'agit pourtant pas que d'améliorations techniques. C'est tout le système de production et de vente qui a été repensé, pour être à la fois plus efficace et plus écologique. « Le résultat, c'est aussi que ces très petits exploitants n'ont plus à passer par de gros intermédiaires pour la vente de leur produits, et en récupèrent toute la valeur ajoutée, ainsi qu'une certaine dose de fierté. »

Travailler ensemble
Créée en 2000, l'association Mada souhaite agir comme « un agent de développement durable local au Liban-Nord ». En menant des études, en conseillant les entreprises et exploitations locales, ou en organisant ce type d'événements, elle cherche à tirer cette région économiquement sinistrée vers le haut. En 2006, elle sonnait déjà l'alarme en lançant son projet «Forgotten Akkar». C'est en effet l'une des régions les plus pauvres du Liban, avec 63 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté en 2013, selon un rapport de la Banque mondiale.

La responsable de l'organisation explique que l'intérêt des ONG et des programmes de développement pour la région sont récents : le Akkar a malheureusement pris plus d'importance grâce à la crise des réfugiés. Limitrophe de la Syrie, la région a accueilli un nombre grandissant de réfugiés depuis 2011. Ce lourd changement démographique a créé des tensions et accentué le marasme économique.
L'association, en étroite collaboration avec l'Union européenne, a aussi dû conduire une action pédagogique, au sein de laquelle s'inscrit cette journée : « Il s'agit de faire comprendre à ces populations qu'elles ont tout intérêt à travailler ensemble, pour renforcer leurs positions respectives sur le marché. » Le 6 novembre, une journée similaire sera organisée à Halba, chef-lieu de la région, en présence de représentants de l'Union européenne et du ministère de l'Agriculture.


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