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Liban - Décryptage

Présidentielle : un chemin semé d’embûches...

Le Liban politique retient son souffle en attendant la semaine prochaine. Les milieux proches de Rabieh précisent en effet que Saad Hariri avait réclamé un délai d'une dizaine de jours (qui expire donc la semaine prochaine) pour annoncer publiquement sa décision. Celle-ci devrait en principe aller dans le sens de l'adoption de la candidature du général Michel Aoun à la présidence. Si ce scénario devait se vérifier, le Hezbollah devrait aussitôt entamer une médiation entre le chef du bloc du Changement et de la Réforme et le président de la Chambre Nabih Berry, qui serait couronnée par une visite de Michel Aoun à Aïn el-Tiné, ainsi qu'une autre entre « le général » et le chef des Marada, sachant que le problème de ce dernier serait désormais avec le chef du courant du Futur qui avait adopté sa candidature avant de le lâcher comme il l'avait fait avec le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, peu de temps auparavant.
Conformément à ce scénario, le Liban devrait être doté d'un président de la République avant le 31 octobre, ou au plus tard avant le 8 novembre, date de l'élection présidentielle américaine.

Mais tout au long de cette longue semaine, bien des choses peuvent changer. Les luttes politiques battent leur plein en sourdine, notamment au sein de la rue sunnite. Officiellement, le chef du courant du Futur reste le leader incontesté, mais plusieurs personnalités sont mécontentes de ses choix et cherchent à le mettre en difficulté, au sein d'une rue actuellement en pleine tourmente. Selon certaines sources, ce serait l'ancien Premier ministre Fouad Siniora qui tirerait les ficelles et serait ainsi derrière le refus déclaré de certaines personnalités du courant d'accepter « l'option Aoun ». Mais pour d'autres, ce serait plutôt l'Arabie saoudite qui continuerait à avoir une position ambiguë au sujet du dossier présidentiel libanais, faisant montre publiquement d'un désintérêt sceptique, alors que dans les coulisses, elle serait opposée à l'élection de Michel Aoun à la présidence.

Le « tweet » du chargé d'affaires saoudien hier faisant l'éloge de la « sagesse » de l'ancien ministre et candidat non déclaré officiellement à la présidence Jean Obeid serait un indice en ce sens. Ce « tweet » coïncide avec le maintien en état d'arrestation du cheikh Bassam Tarras par la justice militaire, en dépit des protestations (qui restent tout de même limitées) de certaines factions sunnites, avec à leur tête la Jamaa islamiya et le Rassemblement des ulémas musulmans. Or il est apparu que ce cheikh est en relation avec des autorités religieuses saoudiennes qui lui ont permis d'obtenir un contrat d'éducateur dans des écoles religieuses à Djeddah. Soupçonné d'être un maillon important dans les réseaux terroristes au Liban, avec un prolongement en Syrie et en Turquie, le cheikh Tarras avait été arrêté une première fois par la Sûreté générale avant d'être relâché par la justice sous la pression de certains groupes sunnites. Mais il semblerait que des services occidentaux auraient demandé aux autorités libanaises concernées de l'arrêter de nouveau pour l'interroger sur ses liens avec des réseaux terroristes. Cette fois, c'est donc le service de renseignements des FSI qui s'est chargé de la mission et le cheikh est encore en état d'arrestation. Il devrait faire l'objet d'un mandat d'arrêt délivré par le juge d'instruction militaire.

Le timing de cette arrestation et les remous qu'elle provoque dans certains milieux sunnites ne peuvent que rendre la mission de Saad Hariri plus difficile dans sa volonté de conclure un compromis avec le général Aoun, qui consisterait à l'élire à la présidence moyennant son propre retour au Sérail. Certaines sources affirment toutefois que l'arrestation du cheikh Tarras devrait plutôt être perçue comme un coup porté au ministre de la Justice démissionnaire Achraf Rifi qui est devenu un rival potentiel de Saad Hariri et se présente comme le véritable protecteur des droits des sunnites, tout comme il rallie autour de lui tous les mécontents de la politique dite de modération et d'ouverture du chef du courant du Futur, qui s'est concrétisée dans le dialogue bilatéral mené avec le Hezbollah sous l'égide de Nabih Berry. Cette interprétation se base aussi sur le fait que depuis l'arrivée de Nouhad Machnouk au ministère de l'Intérieur, il n'a eu de cesse de procéder à des permutations internes au sein des FSI pour neutraliser l'influence du général Rifi sur cette institution qu'il a dirigée pendant des années.

Que l'arrestation du cheikh Tarras et le fait que son sort dépende de la justice militaire sur laquelle le ministre de la Justice, démissionnaire ou pas, n'a aucune prise, s'inscrivent dans le cadre des luttes d'influences internes ou qu'ils aient une dimension régionale, voire internationale (un quotidien libanais a écrit hier que le cheikh Tarras est un « détenu international »), ne font que compliquer la mission de Saad Hariri. La campagne médiatique et diplomatique de plus en plus féroce entre l'Iran et l'Arabie saoudite, surtout après le dernier carnage qui a eu lieu à Sanaa, au Yémen, n'est pas non plus un facteur d'apaisement. Il est d'ailleurs probable que le prochain discours du secrétaire général du Hezbollah soit violent à l'égard de l'Arabie dans ce contexte régional compliqué. Ce qui permettra à ceux qui ne veulent pas d'un compromis présidentiel entre Aoun et Hariri de redoubler leurs critiques et leurs attaques... sous prétexte que « les sunnites ne peuvent pas voter en faveur de l'allié du Hezbollah qui, de son côté, fait tout pour maintenir la vacance présidentielle afin de mettre la main sur le pays ». En somme, le chemin de la solution est encore semé d'embûches...

 

 

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Le Liban politique retient son souffle en attendant la semaine prochaine. Les milieux proches de Rabieh précisent en effet que Saad Hariri avait réclamé un délai d'une dizaine de jours (qui expire donc la semaine prochaine) pour annoncer publiquement sa décision. Celle-ci devrait en principe aller dans le sens de l'adoption de la candidature du général Michel Aoun à la...

commentaires (5)

"...La Présidentielle: un chemin semé d'embûches..." posées par tous ces IRRESPONSABLES égoïstes et d'une lâcheté incroyable, tous: -les sunnites -les chiites -les chrétiens -les druzes, et les autres uniquement pour satisfaire leurs intérêts personnels et ceux de leurs commanditaires extérieurs. Alors que nous, le petit peuple pour lequel ils sont mandatés d'agir, subissons chaque jour les conséquences de leur agissements criminels: -l'économie en arrêt -l'exode de notre jeunesse vers des cieux plus -prometteurs pour leur avenir -les gens qui perdent leur emploi, et donc des -familles qui ne savent plus comment survivre -la mauvaise renommée de notre pays devant la -communauté internationale, etc. etc. Mais de tout cela, nos magnifiques IRRESPONSABLES s'enfoutent royalement, n'est-ce pas ? Irène Saïd

Irene Said

17 h 07, le 11 octobre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • "...La Présidentielle: un chemin semé d'embûches..." posées par tous ces IRRESPONSABLES égoïstes et d'une lâcheté incroyable, tous: -les sunnites -les chiites -les chrétiens -les druzes, et les autres uniquement pour satisfaire leurs intérêts personnels et ceux de leurs commanditaires extérieurs. Alors que nous, le petit peuple pour lequel ils sont mandatés d'agir, subissons chaque jour les conséquences de leur agissements criminels: -l'économie en arrêt -l'exode de notre jeunesse vers des cieux plus -prometteurs pour leur avenir -les gens qui perdent leur emploi, et donc des -familles qui ne savent plus comment survivre -la mauvaise renommée de notre pays devant la -communauté internationale, etc. etc. Mais de tout cela, nos magnifiques IRRESPONSABLES s'enfoutent royalement, n'est-ce pas ? Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 07, le 11 octobre 2016

  • J,AI LU L,ARTICLE SURTOUT LE PREMIER PARAGRAPHE ET JE GARDE LE SILENCE... IL DIT TOUT ! AYEZ L,AMABILITE DE PUBLIER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 44, le 11 octobre 2016

  • Une HONTE! Cette election est une mascarade. En fait ce n'est plus une election mais une IMPOSITION....Le Liban merite-il cela??

    IMB a SPO

    14 h 05, le 11 octobre 2016

  • Rien n'est facile sous nos cieux, même si Scarlett nous rend les choses plus faciles à comprendre par son professionnalisme avéré . Donc comme ça , comme on le soupçonnait il y aurait un lien entre le félon et la bacterie wahabite commanditée à partie de jeddah ? Tiens tiens les occidentaux s'en sont rendus compte et ont demandé aux fsi d'agir de toute urgence ! Mais mon pauvre marquis de saad dans quelle galère tu t'es embarqué ? Prends vite la main tendue de l'alliance CPL/HEZB RÉSISTANT COMME LA FAIT GEAGIX VÉRITABLE BUTIN DE GUERRE DE CETTE ALLIANCE ET MET TOI À L'OMBRE AVANT QUE L'INÉVITABLE SE PRODUISE PAR CEUX QUE TU PENSES ÊTRE DE TON CAMP, mon petit. Tu as de la chance dans le fond parce qu'ayant été averti tu en vaux 2 à présent.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 36, le 11 octobre 2016

  • Une visite à Aïn el-Tiné, une visite chez les Marada, une visité à la Maison du Centre... Ainsi finissent les insultes, le mépris et les noms d'oiseaux et tout rentre dans l'ordre. Mais faites attention , le renard perd ses poils mais pas ses ruses !

    Un Libanais

    13 h 14, le 11 octobre 2016

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