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Politique - Crise au Liban

À Ersal, près de 200 réfugiés syriens ont quitté le Liban à bord d'un convoi de « retour volontaire »

« J’ai peur que mon époux ne soit arrêté une fois arrivés en Syrie, mais nous n’avons pas d’autre choix », confie une Syrienne qui s'apprête à rentrer.

À Ersal, près de 200 réfugiés syriens ont quitté le Liban à bord d'un convoi de « retour volontaire »

Des réfugiés syriens rassemblés à Ersal (caza de Baalbeck) avant d'être rapatriés, le 14 mai 2024. Photo Mohammad Yassine

Environ 200 réfugiés syriens ont quitté le Liban mardi matin en direction de la Syrie, par le biais de la localité de Wadi Hmayyed, à Ersal (caza de Baalbeck), à bord d'un convoi de « retour volontaire » organisé par la Sûreté générale libanaise (SG) en coordination avec les autorités syriennes, le premier du genre depuis novembre 2022. 

Les candidats au retour ont commencé à affluer dès 5h30 du matin à Ersal, en présence du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). L'enregistrement des réfugiés par la SG a commencé vers 7h30, selon notre correspondante dans la région, Sarah Abdallah. Quelques 320 réfugiés étaient initialement inscrits au départ dans cette localité frontalière de la Syrie.

Un autre convoi devait également quitter le Liban au même moment par la localité de Qaa (caza de Baalbeck), mais seulement une dizaine de personnes se seraient présentées, selon une source de la SG qui a souhaité rester anonyme.

La procédure est la même que les années précédentes. Les candidats au « retour volontaire » se sont inscrits au préalable auprès de la SG libanaise qui, elle, a envoyé la liste des noms aux autorités syriennes pour approbation.  

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Samar*, mère de deux enfants de deux ans et deux mois, a fui le Qalamoun en 2013, à cause de la guerre. Elle fait partie, avec son mari et ses enfants, du groupe parti de Ersal, mais c'est à contrecoeur qu'elle a pris le chemin du retour.

« Nous avons peur du régime. J’ai peur que mon époux ne soit arrêté une fois que nous serons arrivés en Syrie, mais nous n’avons pas d’autre choix. Nous avons peur ici aussi », confie la jeune femme. Son mari tente de la rassurer, il ne devrait pas se faire arrêter puisque le régime a accepté son nom.  « Au Liban, nous avons vécu dans une tente… C'était tellement difficile », lâche cet homme. « Nous partons car les Libanais ne nous supportent plus. Notre pays est toujours en guerre, mais nous ne pouvons plus rien faire au Liban. Nous partons vers l'inconnu. Nous ne savons pas ce qu’il va se passer », poursuit-il. 

Fin janvier, les autorités libanaises avaient annoncé que les Syriens souhaitant rentrer dans leur pays pouvait commencer à s'inscrire auprès de la SG. Le dernier convoi de ce type avait quitté le Liban le 5 novembre 2022, comme L'Orient-Le Jour avait pu le confirmer auprès de la SG en janvier dernier. Mais il n’avait attiré que quelques centaines de réfugiés et migrants alors que le gouvernement libanais ambitionnait, à l’époque, de rapatrier 15.000 Syriens par mois.

Plusieurs convois de « retour volontaire » avaient également été organisés entre 2018 à 2022, dans le but d'« aider » les Syriens, réfugiés au Liban depuis le début de la guerre dans leur pays en 2011, à rentrer chez eux. Ce procédé a souvent été critiqué par des organisations internationales comme Amnesty International, qui y voient des expulsions déguisées.

Le HCR, lui, rappelle dans une déclaration à L'OLJ que les opérations de retour sont uniquement organisées par la SG, mais que lui-même travaille avec les autorités libanaises et les candidats au retour, « en contactant et en conseillant les réfugiés, quand cela est possible, et en assurant une présence sur le terrain lorsque des départs sont prévus ».

Les politiciens libanais de tous bords appellent régulièrement au rapatriement immédiat des migrants et réfugiés syriens, qu'ils rendent responsables de la crise économique du Liban. Ils affirment que les conditions de sécurité permettent un tel retour, alors que les Nations unies et d'autres groupes de défense des droits avertissent que ce n'est pas le cas.

* Le prénom a été changé pour préserver l'anonymat de cette personne

Environ 200 réfugiés syriens ont quitté le Liban mardi matin en direction de la Syrie, par le biais de la localité de Wadi Hmayyed, à Ersal (caza de Baalbeck), à bord d'un convoi de « retour volontaire » organisé par la Sûreté générale libanaise (SG) en coordination avec les autorités syriennes, le premier du genre depuis novembre 2022. Les candidats au retour ont...
commentaires (3)

Ils sont juste partis en week-end et seront de retour lundi.

K1000

21 h 47, le 14 mai 2024

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Commentaires (3)

  • Ils sont juste partis en week-end et seront de retour lundi.

    K1000

    21 h 47, le 14 mai 2024

  • LA GRANDE AFFAIRE. 200 CENTS ONT QUITTE ! DANS MOINS D,UNE SEMAINE PLUS DE 200 NOUVEAU-NES ! TROUVEZ D,AUTRES STRATAGEMES. TEL QUE PROPOSE PAR LE SAYED H.N. OUVREZ LA MER ET LES EUROS AFFLUERONT. MAIS GARES AUX POCHES PROFONDES DES ESCROCS BIEN CONNUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 24, le 14 mai 2024

  • Dieu ait leurs âmes…

    Gros Gnon

    13 h 18, le 14 mai 2024

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