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Économie - Liban

L’État va subventionner les cultivateurs de pommes

Au total, l'État versera environ 26 millions de dollars d'aides, distribuées via le Haut Comité de secours, à cette filière en difficulté.

Le Conseil des ministres a adopté hier plusieurs mesures visant à aider les cultivateurs de pommes, en proie à d'importantes difficultés pour écouler leur production.

À l'issue de la réunion, le ministre du Travail Sejaan Azzi a annoncé des subventions à hauteur de 5 000 livres par caisse de 20 kilogrammes de pommes pour l'année 2016 « à verser directement aux agriculteurs. » Au total, l'État versera 40 milliards de livres libanaises (26 millions de dollars) à cet effet. En outre, le gouvernement va demander « aux bailleurs de fonds (internationaux) d'aider à acheter 500 000 caisses de 20 kilogrammes en coopération avec le ministère des Affaires sociales au profit des Syriens au Liban et en dehors du Liban », a ajouté M. Azzi. En annonçant lundi cette mesure, son collègue de l'Agriculture, Akram Chehayeb, avait précisé qu'il s'agissait de produits à l'apparence abîmée par la grêle mais à la qualité inaltérée.

Ces annonces sont le fruit d'une intense mobilisation des cultivateurs, de responsables politiques locaux et de syndicats agricoles depuis le début de la saison de la pomme (septembre à octobre), dont l'exportation a été mise à mal cette année, notamment à cause de la fermeture des frontières avec la Syrie et de la baisse du cours de la livre égyptienne, le principal marché à l'export.

Selon Antoine Hoyek, président de l'Association des agriculteurs, le prix de la caisse de pommes sur le marché libanais a par conséquent fortement chuté cette année. Elle se vend entre 3 500 (2,3 dollars) et 7 000 livres (3,6 dollars), contre 15 000 livres (10 dollars) l'année dernière. Bien que son syndicat ait initialement réclamé une subvention de 7 500 livres par caisse, M. Hoyek se déclare satisfait de la décision gouvernementale.

 

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Inspection des vergers par l'armée
Première étape de la mise en œuvre de ces annonces : l'inspection par l'armée des vergers de pommes dans tout le pays et l'estimation de leur production « avec l'aide des caïmacans, des municipalités, et ce sous supervision du ministère de l'Agriculture », selon M. Azzi. « Un haut responsable de l'armée vient de m'assurer que celle-ci est prête à se déployer », rapporte Antoine Hoyek. Cette procédure prendrait, selon lui, environ deux mois au total.

Ensuite, l'armée transférera ses données au Haut Comité de secours, une agence d'aide humanitaire rattachée au bureau du Premier ministre, initialement établie pour coordonner la reconstruction d'après-guerre en 2006. Cette dernière se chargera de verser les subventions aux agriculteurs.

Environ 26 000 personnes cultivent la pomme au Liban, estime Antoine Hoyek, qui se base cependant sur des chiffres de 2003. La production annuelle a atteint 160 000 tonnes en 2016, en hausse par rapport à l'année dernière (100 000 tonnes), précise le syndicaliste.

Avant l'adoption de ce plan, le ministère de l'Agriculture avait annoncé mardi plusieurs initiatives pour stimuler l'exportation des pommes à l'étranger. M. Chehayeb avait ainsi indiqué qu'un accord était sur le point d'être conclu avec les autorités égyptiennes pour assurer l'écoulement d'environ un tiers de la production de pommes libanaises sur leur marché, soit 50 000 tonnes. Cet accord a été négocié avec l'armée égyptienne, précise Antoine Hoyek, dont la signature par la partie égyptienne – attendue hier – n'a pas pu être confirmée en fin d'après-midi. « Si le Liban vend 50 000 tonnes de pommes à l'Égypte, 10 000 aux déplacés, il reste 100 000 tonnes à écouler sur le marché local, ce qui devrait être faisable », estime auprès de L'Orient-Le Jour une source au ministère de l'Agriculture.

Le ministre de l'Agriculture avait également annoncé mardi une baisse des taxes sur les importations en Russie ainsi que le démarrage de l'exportation de pommes vers la Jordanie dès le 18 octobre, alors que les exportations débutent normalement début novembre. Le 20 septembre, Akram Chehayeb avait émis une décision obligeant les importateurs de pommes, de poires et de pommes de terre surgelées à demander un permis préalable aux autorités.

 

 

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