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Liban - Réfugiés

La communauté internationale s’engage à réinstaller 1,2 million de réfugiés dans les prochaines années

Le sommet qui se tiendra lundi à New York réunira plus de 100 chefs d'État et de gouvernement.

Des réfugiés syriens à Ersal. Ahmad Shalha/Reuters

Les regards des Libanais et du monde sont dirigés vers les travaux du sommet des Nations unies pour les réfugiés et migrants qui se tiendra lundi 19 septembre au siège de l'Onu, à New York, d'autant qu'il devrait, selon une déclaration récente du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), « changer la donne en renforçant la protection des réfugiés et des migrants ».

Lors de ce sommet, qui réunit des chefs d'État et de gouvernement (plus de 100 ont déjà confirmé leur présence), la déclaration de New York pour les réfugiés et migrants, approuvée en août par les 193 États membres des Nations unies, sera officiellement adoptée. Il sera suivi le lendemain par un second sommet organisé par le président américain Barack Obama, avec pour objectif de mobiliser des fonds de la communauté internationale.

« La déclaration de New York est historique », a insisté Kamal Amakrane, directeur politique du bureau du président de l'Assemblée générale de l'Onu, lors d'un point de presse tenu hier à la Maison des Nations unies à Beyrouth par vidéoconférence. « C'est un élan très important sur lequel nous voulons construire un avenir meilleur pour les réfugiés et les migrants, comme pour toutes les communautés concernées », a-t-il poursuivi, précisant que ce sommet n'est qu'une première étape, la suivante consistant à préparer la conférence internationale pour la migration.

Affirmant que la question des réfugiés et des migrants est « humanitaire », une « responsabilité politique des États membres et des Nations unies » et « une question d'urgence qui nécessite des réponses à tous les niveaux, opérationnel, politique et financier... », M. Amakrane a rappelé que ce dossier « n'est pas nouveau ». « Il y a toujours eu des hauts et des bas lorsqu'il s'agissait de répondre aux attentes de ces communautés très vulnérables », a-t-il ajouté. L'an dernier toutefois, « la communauté internationale a été choquée par l'ampleur, la gravité et les retombées de cette crise ».

 

(Lire aussi : Washington se défend de demander au Liban d'implanter les Syriens sur son sol)

 

La déclaration de New York
M. Amakrane a par la suite exposé le processus qui a mené à la déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants et à l'organisation du sommet. Il a ainsi rappelé qu'en septembre 2015, suite à la sonnette d'alarme tirée dans les différents pays du monde face à la crise des réfugiés et des migrants, le président de l'Assemblée générale des Nations unies, en étroite coordination avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, « a décidé d'entreprendre un processus pour encourager la coordination et la coopération entre les États membres », parce que seule une telle coopération « peut apporter des solutions réelles aux attentes logistiques, financières et politiques ».

En décembre 2015, l'Assemblée générale décide d'organiser un sommet « encourageant des réponses communes et une meilleure coopération entre les États membres ». Elle demande au secrétaire général de l'Onu de préparer un document qui permet de « jeter des bases solides » pour cette réunion. Celui-ci est venu mettre l'accent sur « les défis, les solutions possibles et les espaces de coopération pour les États membres, la société civile, le secteur privé, les banques de développement international, les institutions financières internationales... ».

Puis a commencé la préparation du sommet et la rédaction d'un document final. Au terme d'un « débat animé », la déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants a été adoptée par les 193 États membres de l'Onu comme « le fil conducteur de la réponse de la communauté internationale à la crise actuelle des réfugiés et des migrants et des moyens de répondre à d'autres crises dans le futur ».
Ce document « réitère l'obligation des États membres à protéger les droits des réfugiés et des migrants sans considération par rapport à leur statut légal », précise M. Amakrane. Il souligne également « l'engagement des États membres vis-à-vis des populations fragiles, à savoir les enfants, les jeunes filles, les femmes et les personnes âgées », constate-t-il, notant dans ce cadre que conformément à cette déclaration, les enfants devraient avoir accès à l'éducation dès les premiers mois de leur arrivée dans les pays hôtes.

De plus, dans le cadre de la déclaration, « 1,2 million de personnes seront réinstallées dans les années prochaines ». Aussi, les États membres « se sont engagés à mener campagne contre la xénophobie et le rejet des autres ». Une campagne sera lancée prochainement à cet effet avec pour thème « Ensemble pour le respect de la sécurité et de la dignité de tous ». « La déclaration met aussi en avant l'apport positif de ces communautés dans les économies des pays qui les reçoivent », fait remarquer M. Amakrane, précisant que l'Onu œuvrera auprès des États membres pour organiser des sessions susceptibles d'aider les réfugiés et migrants à « s'intégrer rapidement et facilement à travers des cours de langue, de formation professionnelle... ».

 

(Lire aussi : Ban Ki-moon à « L'Orient-Le Jour » « Nous avons besoin d'une solution globale au problème des réfugiés »)

 

Réponses floues
Le Liban pourrait espérer beaucoup de ce sommet, d'autant qu'il accueille sur son territoire le plus grand nombre de réfugiés par rapport à sa population. Toutefois, les réponses avancées hier par M. Amakrane lors du point de presse sont restées vagues.

Ainsi, interrogé par L'Orient-Le Jour sur l'engagement des Nations unies vis-à-vis du pays du Cèdre, M. Amakrane a noté que le Liban « a mis en avant de grands sacrifices pour assurer ses obligations internationales en faveur des réfugiés » et a « répondu courageusement et généreusement à cette crise ». « On ne peut s'attendre à ce qu'un seul pays réponde de ses propres efforts à la crise, poursuit-il. Cette déclaration apporte non seulement le soutien moral, mais aussi politique, logistique et financier aux pays qui reçoivent les réfugiés et qui sont en première ligne. » Il a expliqué que dans le contexte du partage des responsabilités, qui est un soutien économique et financier aux pays hôtes, des démarches sont entreprises avec la Banque mondiale et d'autres banques pour apporter des réponses aux problèmes vécus par le Liban.

À la question de savoir si la réinstallation des réfugiés englobera des réfugiés du Liban, M. Amakrane a noté que les détails de cette démarche « sont en train d'être finalisés ». Toutefois, a-t-il ajouté, l'objectif de cette réinstallation est de « répondre d'une manière responsable et constructive aux difficultés des pays qui sont en première ligne » et de « répondre de manière responsable aux nouveaux réfugiés, parce que la crise continue, que ce soit au Yémen, en Irak, en Afghanistan ou en Syrie ».

Quant aux appréhensions des Libanais concernant l'implantation des réfugiés, M. Amakrane a affirmé que les participants au sommet de lundi « sont engagés à soutenir les pays qui sont au premier rang et principalement le Liban, comme ils sont engagés à répondre aux attentes des pays concernés et à mettre en avant des décisions et des réponses non seulement financières, mais aussi politiques et techniques ». Et de conclure : « Dans le contexte de la responsabilité commune, il est clair que les attentes ne sont pas seulement sur les épaules du Liban, mais sur l'ensemble de la communauté internationale. La position libanaise a été partagée avec les Nations unies et nous allons travailler étroitement avec le Liban de manière à ce que toutes les réponses apportées soient constructives et positives pour le pays et les réfugiés qui s'y trouvent. »

 

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commentaires (2)

Donc, en clair, la question des "réfugiés et migrants" est devenue un gigantesque business, avec des "sommets" aux programmes mirobolants jamais vraiment appliqués, des créations d'organismes de tous genres, donc d'emplois, de banques et même la Banque Mondiale, donc des dollars...beaucoup de dollars !!! Mais, pourquoi ne pas tout simplement exiger de tous ceux qui ont contribué de par leurs actions au flux de ces réfugiés et migrants, ces pays dont les représentants vont se pavaner dès lundi à New York, d'arrêter de s'impliquer dans ces guerres en Syrie, en Irak etc. ? N'était-ce pas le but de la création de l'ONU...de veiller à la paix dans le monde ? Irène Saïd

Irene Said

12 h 39, le 16 septembre 2016

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Commentaires (2)

  • Donc, en clair, la question des "réfugiés et migrants" est devenue un gigantesque business, avec des "sommets" aux programmes mirobolants jamais vraiment appliqués, des créations d'organismes de tous genres, donc d'emplois, de banques et même la Banque Mondiale, donc des dollars...beaucoup de dollars !!! Mais, pourquoi ne pas tout simplement exiger de tous ceux qui ont contribué de par leurs actions au flux de ces réfugiés et migrants, ces pays dont les représentants vont se pavaner dès lundi à New York, d'arrêter de s'impliquer dans ces guerres en Syrie, en Irak etc. ? N'était-ce pas le but de la création de l'ONU...de veiller à la paix dans le monde ? Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 39, le 16 septembre 2016

  • Les réinstaller où????? Pourquoi est-ce qu'on ne reconstruit pas leur pays et les ramène chez eux??? Pourquoi tient-on tellement à vider la Syrie de ses habitants et les distribuer dans d'autres pays, par la force, et créer des conflits sociaux et sécuritaires sans fin???

    NAUFAL SORAYA

    08 h 43, le 16 septembre 2016

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