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Liban - Réfugiés syriens

La Ligue maronite appelle le gouvernement à plaider pour un partage juste des déplacés par pays

Les participants au congrès. Photo Ani

La Ligue maronite a clôturé mardi son congrès intitulé « Les réfugiés syriens... le chemin du retour », lors d'une cérémonie tenue à l'hôtel Habtoor – Sin el-Fil. De nombreuses personnalités politiques étaient présentes, dont notamment la ministre des Déplacés, Alice Chaptini (représentant l'ancien chef d'État Michel Sleiman), le ministre de l'Information, Ramzi Jreige (représentant le Premier ministre, Tammam Salam), Daoud Sayegh (représentant le chef du courant du Futur et ancien Premier ministre Saad Hariri), Mgr Samir Mazloum (représentant le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï), les ministres Gebran Bassil (Affaires étrangères), Rachid Derbas (Affaires sociales), Alain Hakim (Économie), Nabil de Freige (Développement administratif), la représentante du secrétaire général des Nations unies au Liban, Sigrid Kaag, l'ambassadrice de l'Union européenne à Beyrouth, Christina Lassen, aux côtés de plusieurs autres.

Au terme du congrès, la Ligue maronite a émis des recommandations pour résoudre la crise des réfugiés syriens. Elle a exhorté le gouvernement à reprendre l'initiative concernant ce dossier, de manière à élaborer un plan national clair et redynamiser le comité ad hoc formé en 2013 sous la présidence du Premier ministre pour gérer ce dossier en collaboration avec les donateurs et les organisations internationales.
La Ligue maronite a appelé le gouvernement à afficher son refus du principe du « retour volontaire » des réfugiés et entreprendre les contacts nécessaires pour préciser les zones sécurisées en Syrie, permettant ainsi le retour des déplacés.
Selon les participants à la conférence, le gouvernement devrait plaider pour un partage juste des réfugiés, en fonction de la superficie de chaque pays, du nombre de ses habitants et de son produit intérieur brut (PIB).
Il devrait aussi exercer un contrôle sévère sur les frontières pour empêcher l'entrée de nouveaux réfugiés et renvoyer tout exilé établi au Liban et qui se rend en Syrie.
La ligue a incité le gouvernement à faire face à un éventuel circuit économique syrien au Liban et distinguer l'émigration de guerre de celle de nature économique. Ainsi, il faudrait contrôler les aides de manière à ne pas motiver une nouvelle vague d'émigration.

 

(Lire aussi : Ban Ki-moon à « L’Orient-Le Jour » « Nous avons besoin d’une solution globale au problème des réfugiés »)

 

Le rôle de l'UE
Outre l'allusion au fardeau que supporte le Liban, les intervenants ont mis l'accent sur la responsabilité dont devrait s'acquitter la communauté internationale pour aider le Liban en matière de réfugiés, et l'importance du retour des réfugiés, pour qu'ils puissent contribuer à la reconstruction de leur pays.
C'est dans ce cadre que s'inscrit l'intervention de l'ambassadrice de l'UE, Christina Lassen. « Nous sommes conscients de la fragilité du dossier », a-t-elle dit avant de rappeler que « le Liban reçoit depuis des décennies des centaines de milliers de réfugiés palestiniens. Et c'est pour cette raison que l'UE s'est engagée à faire tout son possible pour l'aider à faire face à cette crise, sur le triple plan politique, financier et sécuritaire ». « L'UE devrait jouer son rôle dans la solution globale (de la crise syrienne) et œuvrer pour le retour des réfugiés et leur contribution à la reconstruction de la Syrie », a-t-elle noté.

« Le mot "implantation" n'existe pas »
De son côté, Sigrid Kaag a affirmé que « la solution à la crise des réfugiés syriens réside en une solution politique à la crise syrienne ». « Le cessez-le-feu conclu récemment entre les ministres des Affaires étrangères américain et russe vise à mettre fin aux hostilités et la reprise du dialogue dans le cadre des négociations de Genève, en quête d'une solution politique. Et c'est une chose importante et nécessaire », a estimé la diplomate onusienne avant de poursuivre : « Nous n'épargnons aucun effort pour soutenir les réfugiés en vue de leur retour pour contribuer à la reconstruction de la Syrie, quand les circonstances le permettront. Entre-temps, nous travaillons avec les partenaires internationaux pour aider le Liban. »
Et Mme Kaag d'ajouter : « La communauté internationale devrait multiplier ses efforts pour aider le Liban, qui est un modèle au Moyen-Orient et qui ne peut supporter seul la crise des réfugiés. »

 

(Lire aussi : Appel quasi unanime au retour des déplacés syriens dans les zones sécurisées en Syrie)

 

À son tour, Rachid Derbas a estimé que « l'approche de ce dossier adoptée par la communauté internationale a mené à l'effritement de la société syrienne ».
« Le mot "implantation" n'existe pas dans le vocabulaire du gouvernement et des forces politiques du Liban. Et toute évocation de ce sujet signifie que l'entité libanaise verra un changement global, criminel et brutal », a déclaré M. Derbas avant d'estimer que « le choix des zones sécurisées est débattu de plus en plus sérieusement ». Selon lui, « nous devons mener une campagne nationale, arabe et internationale dans ce sens ». Pour le ministre des Affaires sociales, « prendre soin de ces zones encouragera beaucoup de réfugiés à rentrer chez eux ». Il n'a pas manqué, toutefois, de souligner que « Libanais et Syriens s'accordent sur le fait que la Syrie est la nation finale de ses citoyens, tout comme le Liban est la nation finale de ses citoyens seulement ».

« Le gouvernement est responsable »
Le ministre des AE Gebran Bassil a ensuite pris la parole : « L'indifférence de la communauté internationale à l'égard du Liban dans ce domaine lui a interdit de prendre en considération la spécificité du Liban et le lourd fardeau de réfugiés qu'il supporte. » Selon M. Bassil, « les assurances internationales présentées au Liban devraient se traduire par des engagements concrets, parallèles à nos efforts visant à encourager les réfugiés à rentrer ». « Nous blâmons la communauté internationale pour avoir permis à la crise syrienne de s'aggraver, tout en gardant les réfugiés là où ils se trouvent, au lieu de leur permettre d'être la clé de la solution politique et humanitaire », a poursuivi le ministre des AE avant d'ajouter : « Le gouvernement libanais est responsable, parce qu'il tarde à prendre les mesures adéquates dans ce dossier. » « Il est évident que le plan gouvernemental élaboré en 2014 était théorique et n'a pas donné de résultats concrets, et le Liban ne peut continuer de la sorte », a-t-il encore dit.
Et Gebran Bassil d'ajouter : « Nous continuerons à appeler au retour des réfugiés. La crise est existentielle et menace l'État, la société et l'identité. » Selon lui, « la situation exige l'élaboration d'un plan national (que nous avons présenté depuis des mois) ». « Cela n'a pas besoin d'une décision gouvernementale, mais d'une décision politique que les protagonistes appliqueront dans leur domaine d'activité », a-t-il encore dit.

Enfin, Antoine Klimos, président de la Ligue maronite, a souligné que « le pays fait face à une menace existentielle du fait de l'émigration massive des réfugiés syriens, et c'est pour cela que le dossier des réfugiés est aujourd'hui une priorité pour la ligue ».

 

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commentaires (2)

PAUVRE LIBAN... TON CALVAIRE N,EST QU,A SON DEBUT... JUDAS EST ENCORE OCCUPE AILLEURS...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 45, le 15 septembre 2016

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Commentaires (2)

  • PAUVRE LIBAN... TON CALVAIRE N,EST QU,A SON DEBUT... JUDAS EST ENCORE OCCUPE AILLEURS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 45, le 15 septembre 2016

  • Un cri de détresse ...! 4 ans + , après le début des guerres civiles en Irak et Syrie...! ; Alors que c'était aux Européens et plu globalement aux occidentaux initiateurs, du fameux printemps arabe aux conséquences funestes ....d'interpeler la ligue arabe et ses pays membres ...pour négocier , et établir des quotas et surtout une aide d'urgence ..! pour mieux répartir la charge , que représente les centaines de milliers de réfugiés civils ...!

    M.V.

    13 h 27, le 15 septembre 2016

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