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À La Une - Conflit

Avec l'entrée en vigueur de la trêve, les armes se sont tues en Syrie

L'accord américano-russe pourrait "être la dernière chance de sauver" la Syrie, martèle Kerry.

Un Syrien et son fils priant dans un cimetière dans la ville de Douma, à l'est de Damas, en Syrie, le 12 septembre 2016. AFP / Sameer Al-Doumy

Les armes se sont tues lundi soir en Syrie avec l'entrée en vigueur d'une trêve initiée par la Russie et les Etats-Unis, énième effort pour mettre un terme à plus de cinq ans d'un conflit dévastateur.

"C'est globalement calme sur tous les fronts, surtout dans les régions de Damas, d'Alep et d'Idleb, hormis quelques roquettes tirées dans le sud juste après le début de la trêve", a dit à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien ds droits de l'Homme (OSDH), en allusion aux principales zones de combats entre rebelles et régime.

L'accord américano-russe pourrait "être la dernière chance de sauver" la Syrie, a martelé le secrétaire d'Etat John Kerry, quelques heures après l'entrée en vigueur de la trêve à 19h00 locales (16h00 GMT).

L'opposition et la rébellion, en position de faiblesse sur le terrain, n'ont pas encore donné leur accord formel à la trêve et ont demandé des "garanties" à leur allié américain, alors que prévaut le scepticisme sur le succès de ce nouveau cessez-le-feu.
Le régime a, lui, donné son approbation à l'accord conclu vendredi par les Etats-Unis et la Russie, et a annoncé le gel de ses opérations militaires "sur le territoire pendant sept jours, de lundi à 16h00 GMT au 18 septembre à 21h00 GMT".

Comme lors de la précédente trêve fin février qui avait duré quelques semaines, les groupes jihadistes Etat islamique (EI) et Front Fateh el-Cham (ex-branche d'el-Qaëda), qui contrôlent de vastes régions du pays, en sont exclus.

Si elle tient, cette cessation des hostilités devra déboucher sur une collaboration inédite entre Moscou et Washington contre les deux groupes. Elle devra aussi permettre l'acheminement d'aides humanitaires sans entrave aux zones assiégées, notamment dans la ville divisée d'Alep (nord), principal front du conflit.

 

(Lire aussi : L’accord Kerry-Lavrov soulève plus de questions que de réponses)

 

"Pas beaucoup d'espoir"
Selon le correspondant de l'AFP dans la partie prorégime d'Alep, le dernier tir provenant du secteur rebelle a été entendu à 18h55 (15h55 GMT). Dans la partie rebelle, le calme règne depuis 17h00 (14h00 GMT).
En dépit de la fête musulmane de l'Adha, les rues des quartiers rebelles d'Alep sont restées quasiment vides, les magasins n'ayant pas de nourriture à vendre.

"C'est la journée la plus calme depuis que je me suis marié il y a une semaine", se réjouit Chadi Saber, 26 ans, attendant son tour chez le coiffeur. "J'espère que ça va durer pour avoir une lune de miel d'au moins une semaine".

Dans les quartiers gouvernementaux d'Alep, au contraire, il y avait plus d'animation. "J'ai regardé toute la journée ma montre et quand l'accord est entré en vigueur j'étais heureux. J'espère que cette trêve me permettra de revoir mon frère qui habite de l'autre côté", a déclaré Khaled al-Mouraweh, 38 ans.

 

(Lire aussi : Ahrar al-Cham dit « non » d’emblée à l’accord de cessez-le-feu)

 

Pour Hassan Abou Nouh, un militant de Talbissé, fief rebelle de la province centrale de Homs, l'important est de survivre. "Nous avons passé l'Aïd dans les abris. Nous n'avons pas beaucoup d'espoir. On espère que ça restera calme. Je veux juste rester en vie".

Les Etats-Unis et la Russie, parrains respectivement des rebelles et du régime, cherchent à travers l'accord de trêve de favoriser une reprise des négociations entre régime et rebelles pour arrêter l'effusion de sang qui a tué plus de 290.000 personnes, poussé à la fuite des millions de Syriens et favorisé la montée en puissance du redoutable groupe EI. "Nous pensons que la seule solution réaliste et possible au conflit est au bout du compte une solution politique", a dit M. Kerry.

Mais la tâche est très difficile, tant le conflit est complexe avec l'implication de nombreux acteurs.
D'ailleurs le président Bachar el-Assad a répété, malgré la trêve, sa "détermination à reprendre aux terroristes toutes les régions" du pays, éloignant toute perspective d'une solution politique rapide.

 

"La méfiance est grande"
En soirée, des groupes rebelles ont réitéré dans un communiqué leurs réserves concernant l'accord de trêve mais sans le rejeter formellement. Ils ont souligné leur "refus" que leur allié Front Fateh el-Cham continue d'être visé par les bombardements.

L'accord stipule d'abord un cessez-le-feu de 48 heures, renouvelables, dans toutes les régions à l'exception de celles où l'EI et le Front Fateh el-Cham sont présents. Mais il n'est pas précis sur les régions concernées par la trêve.

Pour M. Kerry, le régime devrait s'abstenir de mener des raids "dans toute zone où se trouve l'opposition et sur laquelle on s'est mis d'accord". Or dans plusieurs zones, les rebelles sont alliés au Front Fateh el-Cham considéré comme "terroriste" par Washington et Moscou. L'armée russe, qui aide militairement M. Assad, a annoncé qu'elle suspendait ses frappes "sur tout le territoire" à l'exception des zones où se trouvent les groupes "terroristes", sans préciser lesquelles.

Sur le plan de la coopération inédite russo-américaine, un responsable du Pentagone a souligné que "tout le monde est prêt pour appliquer rapidement cet accord si on dépasse le seuil" d'une semaine. Même si la trêve devait durer sept jours, cela n'impliquerait pas automatiquement le début de la coopération, a dit un autre responsable. "Les délais sont courts mais la méfiance est grande".

Pour leur part, les civils ont continué à payer un lourd tribut dans les violences. Avant le début de la trêve, 13 ont péri à Idleb (nord-ouest) et 13 dans la ville rebelle de Douma près de Damas où le correspondant de l'AFP a vu des enfants à la tête ensanglantée tremblant dans un hôpital de fortune.

 

 

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commentaires (5)

Le directeur du renseignement des USURPAT. en est sûr et certain : " nos interets ne pourraient être assurés à moins que l'Iran et le Hezbollah s'affaiblissent" . Selon le site Al Ahed, Amos Yadlin qui réagissait au cessez-le-feu conclu samedi par la Russie et les Etats Unis en Syrie, a affirmé que son pays ne peut voir ses intérêts être garantis sans que "l'axe Iran/ Hezbollah/Syrie" soit brisé. " C'est mauvais, très mauvais de voir l'Iran et le Hezbollah se renforcer en Syrie, a t il affirmé. Dans ce même droit file, le journal Maariv a publié un article où il souligne que la trêve Russie/USA en Syrie ne bénéficiera pas à lusurpie " : " C'est un cessez-le-feu qui ne va pas dans les intérêts israéliens puisqu'il fait de l'Iran, du Hezbollah et d'Assad les principaux gagnants". Maariv s'en prend ensuite à Obama, l'accusant d'avoir trahi les kurdes, d'avoir sauvé les bactéries et d'avoir conclu un accord qui permet à Assad de se renforcer. " La seule partie qui devrait s'inquiéter de cette trêve, c'est bien nous, fait remarquer le journal qui évoque l'un des termes de la trêve, " le refus des Etats Unis et de la Turquie d'exiger le départ du héros Assad". " Le fait que ces deux puissances acceptent de renoncer à son élimination de la scène politique syrienne constitue, à n'en pas douter, un acquis pour la Russie". Samedi, Kerry a annoncé à Genève avoir conclu un accord avec son homologue russe Sergueï Lavrov qui contribuera

FRIK-A-FRAK

16 h 00, le 13 septembre 2016

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Commentaires (5)

  • Le directeur du renseignement des USURPAT. en est sûr et certain : " nos interets ne pourraient être assurés à moins que l'Iran et le Hezbollah s'affaiblissent" . Selon le site Al Ahed, Amos Yadlin qui réagissait au cessez-le-feu conclu samedi par la Russie et les Etats Unis en Syrie, a affirmé que son pays ne peut voir ses intérêts être garantis sans que "l'axe Iran/ Hezbollah/Syrie" soit brisé. " C'est mauvais, très mauvais de voir l'Iran et le Hezbollah se renforcer en Syrie, a t il affirmé. Dans ce même droit file, le journal Maariv a publié un article où il souligne que la trêve Russie/USA en Syrie ne bénéficiera pas à lusurpie " : " C'est un cessez-le-feu qui ne va pas dans les intérêts israéliens puisqu'il fait de l'Iran, du Hezbollah et d'Assad les principaux gagnants". Maariv s'en prend ensuite à Obama, l'accusant d'avoir trahi les kurdes, d'avoir sauvé les bactéries et d'avoir conclu un accord qui permet à Assad de se renforcer. " La seule partie qui devrait s'inquiéter de cette trêve, c'est bien nous, fait remarquer le journal qui évoque l'un des termes de la trêve, " le refus des Etats Unis et de la Turquie d'exiger le départ du héros Assad". " Le fait que ces deux puissances acceptent de renoncer à son élimination de la scène politique syrienne constitue, à n'en pas douter, un acquis pour la Russie". Samedi, Kerry a annoncé à Genève avoir conclu un accord avec son homologue russe Sergueï Lavrov qui contribuera

    FRIK-A-FRAK

    16 h 00, le 13 septembre 2016

  • Comment mettr de "l'ordre" dans ce panière crabes" qui de plus "reçoivent des appuis extérieurs non négligeables et mènent de fait une guerre "par proxy" On. en a un modèle miniature, heureusement sans violences à ce jour, au Liban Décidément, ce qui manque c'est l'esprit civique...et ça, personne de l'extérieur ne peut l'impulser...ni ne veut l'impulser... Parce que cela irait à l'encontre de leurs visions ou de leurs intérêts regionaux

    Chammas frederico

    13 h 35, le 13 septembre 2016

  • Y a qu'à voir qui rit de cette trêve et qui pleure pour comprendre de qui elle est à l'avantage. Laissons les hurluberlus couiner. Les résistances ont accompli leur mission de stop au complot et les comploteurs repartiront la queue entre les jambes. Kai kai kai. .....

    FRIK-A-FRAK

    11 h 54, le 13 septembre 2016

  • ELLES REPRENDRONT DE PLUS BELLE... JUSQU,AUX DEPARTS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 50, le 13 septembre 2016

  • Je viens de voir une photo dans "Le Figaro" édifiante : Un au milieu d'une rue aux immeubles en ruines, dans le quartier de Salaheddin, près d'Alep. Nous avons connu cela au Liban Mais là c'est toute une ville détruite Comment et avec quels moyens vont ils reconstruire ces villes ? Il ne suffit ps d'une trêve. Il faut arrêter cette guerre. Profitant de la trêve obtenue, le fanfaron de Damas prêtant reconquérir toute la Syrie !!!! Alors qu'il est le principal obstacle à la recherche de la paix !!!!

    FAKHOURI

    00 h 11, le 13 septembre 2016

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