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À La Une - Syrie

Après le revers subi à Alep, Assad bombarde les rebelles sans répit

Le pape François a dénoncé sur la place Saint-Pierre de Rome le nombre "inacceptable" de victimes civiles.

Un combattant rebelle recharge son fusil à Alep. FADI AL-HALABI/AFP

Le régime tentait dimanche d'éviter l'encerclement total des quartiers sous son contrôle à Alep après avoir subi un grave revers face à une coalition de rebelles et de jihadistes dans cette deuxième ville de Syrie et enjeu majeur du conflit. Toute la journée, les avions du régime de Bachar el-Assad et ceux de l'allié russe ont mené sans arrêt des raids sur les quartiers rebelles de la ville divisée, selon un correspondant de l'AFP dans le secteur. D'autres positions des insurgés au sud de la ville septentrionale ont été également la cible de dizaines de frappes de l'armée de l'air syrienne ces dernières heures, selon une source militaire citée par les médias d'Etat.

Samedi, les rebelles aidés du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra ayant renoncé à son rattachement à el-Qaëda) ont renversé la situation à Alep en brisant le siège imposé depuis le 17 juillet à leurs quartiers dans l'est, et en encerclant les zones tenues par le régime à l'ouest.
Le régime a reconnu implicitement la menace qui pèse sur ses quartiers où les habitants ont commencé à stocker de la nourriture. "Nos forces se sont redéployées après avoir absorbé le choc de l'attaque de milliers de mercenaires et elles ont trouvé une voie alternative pour permettre l'acheminement de nourriture et de carburant" vers les quartiers gouvernementaux, a assuré la télévision d'Etat.

L'armée et ses alliés -combattants iraniens et du Hezbollah libanais, outre l'aviation russe- "ont subi une très sérieuse défaite" à Alep, a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'alliance de groupes rebelles et jihadistes a affirmé avoir pris le quartier gouvernemental de Ramoussa, à la périphérie sud d'Alep, qui lui a permis de faire la jonction avec les quartiers rebelles de l'est, où étaient assiégés quelque 250.000 habitants par le régime.

(Lire aussi : Alep : pourquoi les Américains ont décidé de ne pas bouger)

Anxiété dans le secteur prorégime

Selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, des rebelles évacuaient un petit groupe de civils, la plupart des femmes et des enfants, d'un endroit présenté comme à Ramoussa.
En outre, les rebelles ont diffusé des photos de sept camionnettes remplies de fruits et légumes entrant dans leurs secteurs à Alep. Mais la route qui permet de désenclaver ces secteurs reste dangereuse pour les civils, a souligné M. Abdel Rahmane. Selon lui, c'est maintenant au tour des quartiers prorégime d'être "assiégés". "Il n'y a plus de route sûre pour les civils se trouvant dans ces quartiers pour entrer ou sortir de la ville".

Des habitants de ce secteur ont indiqué à l'AFP qu'une foule de gens s'était pressée au marché pour acheter de la nourriture et de l'eau en prévision d'un siège. "Le prix du sac de pain a été multiplié par quatre passant de 200 (0,36 euros) à 800 livres syriennes (1,4 euros). Nous avons peur de ce qui arrivera si la route reste coupée longtemps", a affirmé à l'AFP Walaa Hariri, 48 ans, dans le quartier de Fourkane.
"Les enfants ont été à l'école mais ils étaient très nerveux. Au lieu des cours normaux, l'instituteur leur a appris comment réagir en cas de bombardements", a ajouté cette mère de quatre enfants.
L'agence Sana a fait état de 10 civils tués samedi dans des bombardements rebelles.

(Lire aussi : Clinton pourrait-elle changer la donne en Syrie ?)

'Inacceptable'

Selon l'OSDH, au moins 130 civils ont été tués depuis le début de la contre-offensive lancée le 31 juillet par les groupes rebelles à partir du sud d'Alep pour briser le siège de leurs quartiers dans la ville, selon l'OSDH.

Le pape François a dénoncé sur la place Saint-Pierre de Rome le nombre "inacceptable" de victimes civiles à Alep. "Il est inacceptable qu'autant de personnes sans défense -et tant d'enfants- aient à payer le prix de ce conflit".
Signe de la violence des affrontements dans cette bataille vitale pour les deux camps, 700 combattants ont été tués en une semaine, toujours selon l'ONG.

Autre développement important, des combattants arabes et kurdes soutenus par l'Occident ont remporté une victoire contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en s'emparant de leur fief de Manbij, à quelque 60 km au nord-est d'Alep.


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