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Culture - Festival de Zouk / Rencontre

André Hajj, un vaillant soldat du quart de ton

L'Orchestre libanais de musique arabe orientale, dirigé par le chef d'orchestre et compositeur libanais, fait son entrée à Zouk ce 21 juillet. Une première, où quarante musiciens donneront la réplique au soliste violoniste Jihad Akl.

André Hajj, directeur artistique et chef de l’orchestre libanais de musique arabe orientale.

À quarante-neuf ans, allure jeune, grosse chaîne en or au cou, espadrilles bleu pétrole, tee-shirt moulant, cheveux sel et poivre longs retenus par une queue de cheval dans la nuque, arabe guttural, André Hajj est tout vitalité, énergie et enthousiasme. Rencontre, pour parler de style lyrique levantin, prosodie musicale occidentale et rythmes doux et sensuels avec ce fonceur qui s'inscrit d'emblée dans la lignée de feu Walid Gholmieh dont il clame continuer le travail et l'esprit. Il rêve déjà que la musique arabe et orientale aura sa place d'écoute absolue et ses lettres de noblesse, non seulement au Liban et dans les pays arabes mais en pays étrangers et européens. Car ici, en terre d'Orient, c'est encore le chant qui l'emporte sur la musique pure. Une autre bataille à livrer et à gagner... Et dont il se fait le vaillant soldat !

Directeur artistique et chef de l'orchestre libanais de la section arabe orientale il n'en est pas moins compositeur. À son actif deux CD (Simplement musique et Amaken –Places –) dans les bacs et vingt-cinq partitions signées de sa plume qui ont vu le jour sous les feux de la scène et empli les salles de leurs mélodies, dont cet opus Yabka el-Watan (Et reste la patrie), dédié à Gebran Tuéni le jour de son décès. Et qui résonnera devant les fausses ruines de Zouk, dévoilant au soir la superbe baie de Kaslik-Jounieh....
Dans ce même concert (un autre pointe déjà à l'horizon et ce sera incessamment à Zahlé) on applaudira aussi des œuvres, entre autres, dans des arrangements pour la circonstance, de Wadih el-Safi, des frères Rahbani, d'Oum Koulsoum et de Warda
al-Jazaiiriya...

Féru des livres d'histoire (ses compagnons de chevet et des moments de détente sont Philippe Hitti, Kamal Deeb et Kamal Saliba), amoureux de toutes les musiques du monde mais il parle volontiers de Rachmaninoff et Mozart, André Hajj n'en confesse pas moins que c'est la musique arabe qui a ses faveurs, son cœur et sa préférence.

 

(Lire aussi : Zouk Mikael 2016 sera résolument lyrique)

 

La musique est « tout pour moi »
Son secret ? Sa mère ! Une mère qui jouait aussi bien de l'accordéon que de l'harmonium et qui lui a insufflé très tôt le goût des gammes, des notes, des mélodies. «C'est bien au cœur de la musique arabe que j'ai grandi. D'ailleurs, la musique est tout pour moi. Je ne peux concevoir une vie sans musique!» lance-t-il d'un trait, sans
prendre souffle!

Dans le tourbillon de l'activité de cet artiste, déjà plusieurs manifestations musicales d'envergure, parrainées par le Conservatoire national supérieur de musique. Et on nomme dans le sillage de ce parcours les divers hommages rendus, entre autres, aux ténors des compositeurs dont Zaki Nassif, les Rahbani, Élie Choueiri, Marcel Khalifé, Nasri Chamseddine, Ahmad Kaabour, Najah Salam, Farid el-Atrache, Ihsan
al-Mounzer...

Et on n'a pas tout nommé. Car on ne saurait aussi passer sous silence l'accompagnement opéré à des vedettes du chant arabe telles que Soumayya Baalbacki, Oumayma al-Khalil, Ghada Chbeir, Joseph Issa, Mohammad Mohsen, Karima Sikli... Et on annonce d'office la date à retenir pour les mélomanes: l'hommage qui sera rendu le 29 décembre prochain à Toufic el-Bacha.

 

(Lire aussi : Petites confidences d’art lyrique à trois voix...)

 

Quelle musique émeut André Hajj ? C'est sans hésiter qu'il revient sur Walid Gholmieh, non l'administrateur ou le chef d'orchestre, mais le compositeur. Non celui des symphonies, mais des ritournelles qui s'ancrent dans les mémoires et qui ont encore donné plus de soleil à la voix de Sabah. Et il parle de ces charmants airs du terroir, frais et légers, anthologie d'un certain folklore charmant tels Oul Lal helwé et Nasr Hob...
Et il revient à la charge, comme pour conclure cette conversation à bâtons rompus : « Oui, j'écoute diverses musiques et toutes me parlent. Je le redis, je ne peux vivre sans musique, qui n'est guère une valeur ajoutée. La musique me pénètre comme de l'électricité. Elle est tout pour moi », répète-t-il, encore et encore. On veut bien le croire...

 

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