Biel Dreamin’, avec José Feliciano...

Salle pleine, le public attend avec effervescence les tubes planétaires du crooner latino, interprète d'un des morceaux les plus cultes, le fameux Che Sera, que Mike Brant reprendra en Qui saura...
Après une présentation numérique de son parcours, José Feliciano entre en scène sous les ovations de ceux qui murmurent les paroles de Listen to the Falling Rain. Dès le début, les applaudissements fusent : les sourires se dessinent sur les lèvres aux premières notes de ces morceaux que beaucoup connaissent par cœur...
Le chanteur a l'aisance de ceux qui en ont sous le pied. Sa voix toujours puissante surprend encore. Musicien chevronné, couronné de prix (il a remporté un Grammy Award en 1983 pour Me enamore), il navigue d'un style à l'autre, passant du jazz à la pop, puis au rock.
Les esprits avisés assurent qu'un véritable artiste se reconnaît par sa capacité à donner le tempo aux instruments, et non l'inverse. Hier soir, José Feliciano a bien démontré que les cordes de sa guitare suivaient les vibrations, rugissements et chuchotements voilés des mots de ses chansons. Instinctivement, le public se balance et frémit aux rythmes langoureux ou entraînants de Ain't no sunshine, California Dreamin', Angela et Che sera. Il faut dire que ses mélodies provoquent toujours un mouvement d'ondulation des corps – sa voix y est aussi pour beaucoup, son accent hispanique qui traîne, aussi...
José Feliciano, artiste intergénérationnel et sans frontières, réussit souvent à catapulter les spectateurs dans ces 70s ouatées et un peu woodstockées qu'ils adoraient. En leur rappelant au passage que l'été est bel et bien là. Et c'est très bien ainsi.