Rechercher
Rechercher

Culture - Cimaises

Quand les pins, parfois, deviennent mimosas

Sous l'intitulé « Dots and Pixels », la galerie Alice Mogabgab* présente jusqu'au 9 septembre trois artistes utilisant la même technique picturale du point.

La « Forêt des Pins » en dots jaunes.

Pour Nathalie Grenier, Léopoldine Roux et Li Wei, exposés à la galerie Alice Mogabgab, c'est une peinture qui semble avoir été posée rapidement, dans l'urgence de l'inspiration.
Toutes proportions gardées, on ne peut que penser à la série de la cathédrale de Rouen de Monet en regardant les Cathédrale I et Cathédrale II de Nathalie Grenier. Sous une pluie de points, émergent les esquisses des structures architecturales : les teintes grises en pointillé font de l'édifice religieux un monument vaporeux et évanescent. L'usage des dots donne paradoxalement à des éléments imposants et solides une impression d'éphémère. Cette légèreté de traits, on la retrouve dans l'ADN des œuvres d'inspiration asiatique de Li Wei. Posés à l'encre de Chine sur de la soie, les points picturaux formant des symétries deviennent transparents à certains endroits. Ils réussissent même à dérouter le spectateur, qui ne sait plus vraiment comment définir leur véritable couleur.

Peinture vs histoire
L'exposition Dots and Pixels brouille donc les frontières entre la peinture et les techniques digitales. Les ronds monochromes aux couleurs tranchantes de Léopoldine Roux s'entassent jusqu'à former des empâtements en relief. De près, le regard se perd dans cet univers de taches constellées, happé par ces couleurs estivales, comme de virevoltants cotillons de fête. Mais lorsqu'on s'en éloigne, l'œil opère par un effet d'optique de vibrants mélanges de couleurs.
Dans toute sa rondeur, le point s'impose en muse. Comme si elle poussait le spectateur à regarder la réalité différemment, Léopoldine Roux surprend par ses Postcards. Qui aurait dit qu'une carte postale et du vernis à ongles feraient une œuvre d'art? Comme l'amour, l'art est enfant de bohème, qui aime défier les lois. Sur ces cartes postales de 1920, les myriades de points vernis donnent une autre dimension au passé. Les pins des photographies de Beyrouth deviennent mimosas, démesurés et féeriques. L'artiste a réussi à sublimer une simple carte et à détourner le sujet premier de la photo: les feuilles pop des arbres éclipsent «les dépôts (longilignes) des isolés coloniaux».
La peinture prend alors le pas sur l'histoire. Un point c'est tout.

* Achrafieh, face à l'ABC, 1er étage au-dessus de Noura. Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi de 10h à 19h, et samedi de 10h à 13h. Tél. : 01/204984.

Pour Nathalie Grenier, Léopoldine Roux et Li Wei, exposés à la galerie Alice Mogabgab, c'est une peinture qui semble avoir été posée rapidement, dans l'urgence de l'inspiration.Toutes proportions gardées, on ne peut que penser à la série de la cathédrale de Rouen de Monet en regardant les Cathédrale I et Cathédrale II de Nathalie Grenier. Sous une pluie de points, émergent...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut