Le Conseil des ministres réuni sous la présidence de Tammam Salam, le 12 juillet 2016, au Grand Sérail. Photo Dalati et Nohra.
Des ministres libanais ont brossé mardi un portrait en demi-teinte de la situation financière du Liban, estimant que celle-ci était difficile mais non dramatique. Le Conseil des ministres était réuni au Grand Serail sous la présidence du chef du gouvernement, Tammam Salam, pour étudier un rapport du ministre des Finances, Ali Hassan Khalil.
Dans son rapport de 41 pages, le ministre des Finances dresse le constat de la détérioration de la situation financière du pays et propose des solutions. La dette publique s'élève à 71 milliards de dollars et le Liban accuse un déficit annuel de quatre milliards de dollars. Dans ce document, M. Khalil met également en garde contre les répercussions de la crise politique, l'absence de chef d'Etat en particulier.
"La crise financière actuelle est d'ordre structurel mais elle reste circonscrite grâce à la présence de l'Etat et de ses institutions", a déclaré M. Khalil lors d'une conférence de presse à l'issue de la séance. "Afin de résoudre la crise financière, il faut adopter un budget au Parlement car sa non-adoption a conduit à une accumulation de grandes erreurs", a-t-il poursuivi, soulignant que le Liban souffre d'une croissance faible et d'un fort taux de chômage. Le Liban n'a pas voté de budget depuis 2006.
Le ministre a également souligné la nécessité d'adopter une nouvelle grille des salaires pour les employés de la fonction publique. "Certains continuent d'envisager la question de la grille des salaires de manière négative. Si cette nouvelle grille est adoptée avec un ensemble de mesures qui permettrait de la financer, ses conséquences sur l'économie du pays seraient positive", a-t-il déclaré.
"Renforcer l'économie coûte de l'argent. Mais ce coût ne sera pas supporté que par la classe moyenne et les plus pauvres", a assuré M. Khalil. "Nous avons présenté plusieurs propositions afin d'augmenter les recettes, de réduire les dépenses et les déficits et d'améliorer la gestion de la dette", a-t-il ajouté sans précisions.
Situation financière "pas si mauvaise que cela"
Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a de son côté salué le rapport "significatif" présenté par M. Khalil, estimant toutefois à l'issue du Conseil des ministres que "la situation financière du pays n'est pas si mauvaise que cela".
Le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, est allé dans le même sens, déclarant que la situation était "délicate mais pas dramatique" et exprimant son opposition à la création ou à l'augmentation d'impôts ou de taxes.
Pour sa part, le ministre du Travail, Sejaan Azzi, a indiqué que le Conseil des ministres n'avait pas évoqué le dossier de l'exploitation du pétrole et du gaz. "La stabilité politique, qui passe par l'élection d'un président, est la seule solution pour régler la situation financière du pays", a-t-il dit par ailleurs.
De son côté, le ministre de l'Education, Elias Bou Saab, a annoncé que le Conseil des ministres avait décidé de débloquer de l'argent au profit de son ministère en vue de financer une partie des indemnités dues aux enseignants à la retraite.
Un prochain Conseil des ministres, consacré aux affaires courantes, aura lieu jeudi prochain. La situation financière du Liban sera à nouveau examinée lors d'une prochaine réunion du gouvernement, le 18 juillet.
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Même en la présence du hezb résistant ? C'est pas dans les habitudes de la maison Liban de dire ça . Alors on publie cette fois ci. ?
17 h 36, le 12 juillet 2016