Un soldat de l'armée syrienne, le 3 juillet 2016, sur le site de la citadelle d'Alep, inscrite au patrimoine de l'Unesco. Photo AFP / GEORGE OURFALIAN
L'armée syrienne a coupé de facto jeudi, après de violents combats, la dernière route d'approvisionnement des rebelles assiégés dans la ville d'Alep, malgré son annonce d'une trêve de 72 heures, selon une ONG.
Les forces du régime de Bachar el-Assad sont parvenues à s'emparer d'une position rebelle à un kilomètre de la route dite du Castello, dernier axe de ravitaillement des quartiers tenus par les rebelles dans l'est d'Alep, deuxième ville du pays en guerre, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les troupes loyalistes n'ont jamais été aussi proches de la route du Castello, désormais à portée de leurs tirs", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'ONG. "Si elles parviennent à consolider leurs positions, les quartiers insurgés seront totalement assiégés".
L'armée et ses alliés peuvent maintenant surveiller et tirer sur toute personne ou tout véhicule empruntant cette route, mais en fin d'après-midi les rebelles tentant de les repousser, d'après l'OSDH.
Selon le correspondant de l'AFP dans les quartiers rebelles, aucune personne n'est en mesure d'entrer ou de sortir de la métropole septentrionale. Des habitants qui s'étaient rendus via la route du Castello pour visiter leurs proches en province ne pouvaient pour le moment rentrer chez eux.
Divisée depuis 2012 entre secteurs prorégime (ouest) et secteurs rebelles (est), la métropole d'Alep est un enjeu principal du conflit.
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Depuis deux ans, le régime tente de s'emparer de la route du Castello. Ses troupes avaient coupé techniquement cette route en la bombardant par voie aérienne, mais c'est la première fois qu'elles se retrouvent aussi proches au sol.
Un porte-parole de Jaich al-Islam, influent groupe rebelle, a annoncé la mort de quatre de ses combattants dans la zone de combats, connue sous le nom d'al-Mallah.
Par le passé, les forces syriennes avaient dû reculer face aux contre-offensives menées les rebelles et les jihadistes du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda.
Les combats ont lieu malgré une nouvelle annonce de trêve par le régime décrétée de mercredi à vendredi à minuit locale (jeudi 21H00 GMT).
Déjà la veille, le régime avait poursuivi ses raids aériens et ses tirs d'artillerie contre les secteurs rebelles d'Alep, et les insurgés avaient bombardé les quartiers prorégime. Jeudi, trois civils ont péri dans des tirs rebelles, selon l'OSDH.
Selon un photographe de l'AFP dans les quartiers prorégime, ceux-ci ont été visés par des tirs de roquettes rebelles intenses avant que le calme n'y revienne dans l'après-midi. Mais peu d'habitants osaient sortir de chez eux.
Ces derniers mois, toutes les tentatives de faire respecter les trêves, notamment à Alep, ont échoué de même que les efforts d'un règlement du conflit qui a fait plus de 280.000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.
Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations réclamant des réformes, la révolte contre le régime s'est transformée en une guerre dévastatrice impliquant une multitude d'acteurs locaux, régionaux et internationaux, ainsi que des groupes jihadistes.
La province d'Alep est morcelée entre les différents protagonistes de la guerre, avec des régions contrôlées par le régime, d'autres par les rebelles ou encore par le Front Al-Nosra ou encore par les jihadistes rivaux de l'organisation Etat islamique (EI).
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Voilà qui va fâcher le fournisseur abdelrahman le londonien de osdh-pq et ses heureux acquéreurs de mauvaise (...). Il va falloir qu'il se trouve une connerie à raconter maintenant... genre "le président Assad est un grand mangeur de jambon!"
00 h 06, le 09 juillet 2016