La 41e séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République libanaise a une nouvelle fois tourné court jeudi, le quorum des deux-tiers (86 députés sur 128) n'ayant pas été atteint. Une 42e séance a été fixée au 13 juillet prochain.
Le scrutin reste bloqué par la présence de deux candidats déclarés à l'élection présidentielle : le chef du bloc parlementaire du Changement et de la réforme, le général Michel Aoun, soutenu par le Hezbollah et les Forces libanaises, et le chef du courant Marada, Sleiman Frangié, soutenu pour sa part par le Courant du Futur. Or, malgré cela, ces deux candidats, ainsi que le Hezbollah, ne se rendent pas aux séances électorales de la Chambre.
Dans ce contexte, le vice-président des FL, Georges Adwan, a estimé jeudi que la solution à la crise présidentielle pouvait passer par un dialogue entre le Futur et M. Aoun. Il s'exprimait à l'issue d'un entretien au Parlement avec le chef du bloc parlementaire du Courant du Futur, Fouad Siniora, et le député du mouvement Amal, Ali Bazzi.
Mardi, le leader des FL, Samir Geagea, avait indiqué que le dialogue entre sa formation politique et le parti sunnite tournait notamment autour d'un éventuel ralliement de ce dernier à la candidature de M. Aoun.
La présidence est vacante depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman. Le président de la Chambre Nabih Berry avait convoqué les députés à une première séance plénière le 23 avril 2014. Celle-ci n'avait pas débouché sur l'élection d'un nouveau chef de l'État, aucun des candidats n'ayant obtenu le nombre de voix nécessaires. Tous les tours suivants ont tourné court, faute de quorum.
(Lire aussi : Volonté commune franco-iranienne de trouver une solution à la crise libanaise)
Non à un "Doha libanais"
M. Adwan a également déclaré que "la mise en œuvre de l'initiative de Nabih Berry, passant par l'adoption rapide d'une nouvelle loi électorale", pouvait constituer une issue à la crise présidentielle.
Mais les leaders politiques libanais et les commissions parlementaires mixtes, qui discutent depuis plusieurs semaines, n'ont toujours pas réussi à s'entendre sur le mode de scrutin et la loi à adopter avant les élections législatives, prévues en principe dans un an. Un débat auquel se greffe celui de la primauté du scrutin présidentiel ou législatif.
De son côté, Ahmad Fatfat, député du Futur, s'est prononcé contre un "Doha libanais", en référence à l'accord global obtenu entre toutes les forces politiques en 2008 ayant abouti à la tenue des élections présidentielle et législatives. "Un Doha libanais est absolument exclu. S'ils cherchent une solution, qu'ils se rendent au Parlement que nous ne quitterions qu'après l'élection d'un président", a déclaré M. Fatfat lors d'une conférence de presse place de l'Etoile.
Cette prise de position de M. Fatfat rejoint celle de M. Geagea qui avait également exprimé son rejet d'"un accord de Doha libanais qui outrepasserait la Constitution et les institutions", rappelant qu'il s'était positionné contre l'accord de Doha conclu en 2008.
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commentaires (5)
LE HEZBOLLAH QUI NE VEUT PAS DE PRESIDENT NE NOMME AOUN QUE PARCE QUE IL EST CERTAIN QUE LES AUTRES Y OPPOSERONT LEUR VETO... NOMMER ET PROPULSER AOUN C,EST ALLER CONTRE LES VOEUX REELS DU HEZB... LE HAKIM L,A COMPRIS... ESPERONS QUE LES AUTRES AUSSI LE COMPRENDRONT... N,EN DEPLAISE AUX NAIFS QUI NOUS CHANTENT QUE LE HEZB VEUT EN REALITE AOUN, DONC UN PRESIDENT DANS LE PAYS...
LA LIBRE EXPRESSION
21 h 22, le 24 juin 2016