Rechercher
Rechercher

Liban - Sécurité

À Yanta, la zone limitrophe de la Syrie étroitement sécurisée par l’armée

L'armée a installé deux miradors à Yanta, dans la Békaa-Ouest, où les villages limitrophes de la Syrie sont sûrs et calmes au point que leur passé tumultueux est presque oublié.

L’un des miradors de l’armée surplombe la Syrie jusqu’à Damas.

La frontière libano-syrienne n'a jamais été aussi bien tenue. Il suffit d'aller à Yanta, dans la Békaa-Ouest, village perché à la frontière de Jdeidet Yabous, en Syrie, pour le constater.
Ici, la frontière demeure mal définie entre la Syrie et le Liban, voire entre la Syrie, Israël et le Liban, et cela si l'on prend en considération la proximité avec le mont Hermont, dont une partie se trouve au Golan.
Dans le courant de cette année, l'armée libanaise, dans le cadre de sa coopération avec le Royaume-Uni, a construit deux miradors qui surplombent la Syrie à partir de Yanta.
Selon les habitants de la localité, exclusivement druze, l'installation de ces miradors s'inscrit dans le cadre du même projet de surveillance des frontières que celui qui avait été mis en place il y a deux ans dans le jurd de Qaa où plusieurs miradors ont été construits. Selon les habitants de la localité également, l'un des miradors de Yanta est bâti sur une colline qui surplombe la Syrie jusqu'à Damas.

Au cours des quatre dernières années, plusieurs barrages ont été installés à Yanta et l'armée interdit désormais l'accès – à moins d'avoir une autorisation spéciale – à deux villages libanais, Halowa et Deir el-Achaër, également druzes, à la frontière avec la Syrie et qui pourraient poser de graves problèmes sécuritaires s'ils ne sont pas contrôlés.
En fait, ces deux localités abritent des miliciens palestiniens appartenant à la Saïka – pur produit du régime Assad créé dès le début des années soixante-dix pour contrer l'OLP – et au Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d'Ahmad Jibril, lui aussi pro-Assad.
« Si ces villages ne sont pas contrôlés, le régime syrien peut les utiliser comme abcès de fixation pour déstabiliser le Liban », relèvent de nombreux habitants de Yanta, qui assurent « se sentir en sécurité même s'ils sont à deux pas de la frontière syrienne ». D'ailleurs, sur la route menant à Yanta et dans les rues entourant le village, l'armée libanaise effectue des patrouilles à longueur de journée. Les jours se passent tranquillement dans cette localité presque vide et dont la plupart des habitants ont décidé il y a bien longtemps de partir pour le Canada et pour l'Amérique latine.


(Pour mémoire : Douze miradors érigés par les Britanniques pour repousser l'EI, al-Nosra et Cie)

 

À Yanta, Deir el-Achaër et d'autres villages de la région, notamment Kfarkouk et Dahr el-Ahmar – comme d'ailleurs dans toutes les localités de la Békaa, du Hermel et de Wadi Khaled, limitrophes de la Syrie –, la frontière avec ce pays voisin n'a jamais été tracée, mais les habitants savent par tradition et par expérience établir l'appartenance d'un terrain donné.
Il fut un temps où les habitants de ces localités pouvaient se rendre directement dans un village voisin en Syrie sans passer par les postes-frontières officiels, notamment Masnaa et Qaa. Cela a changé au début des années quatre-vingt, la Syrie interdisant un tel accès sur son territoire, à la suite du soulèvement des Frères musulmans à Hama.
Durant les années soixante-dix, ces villages de la Békaa-Ouest ont accueilli des marxistes-léninistes et des communistes à la gauche de Mao, ou encore toute sorte de terroristes luttant pour leur conception de la liberté, Carlos le Chacal étant le plus illustre d'entre eux.
Il est bien loin le temps où Yanta et Deir el-Achaër abritaient deux camps d'entraînement qui ont vu défiler l'OLP, la fraction Armée rouge, les brigades rouges, toute une panoplie de milices de gauche venues du monde entier, jusqu'au PKK d'Abdullah Ocalan...
Il ne faut pas oublier non plus les longues années de trafic de mazout, d'armes et d'autres produits et biens de consommation entre la Syrie et le Liban. Cela se faisait en empruntant des chemins en terre battue. Yanta seule en comptait seize.

Aujourd'hui, la sécurité est bien tenue à Yanta, Deir el-Achaër, Kfarkouk et Dahr el-Ahmar ; la frontière est mieux délimitée qu'avant 2005, date du retrait de l'armée syrienne du Liban. À cette époque, de nombreux Libanais de ces localités avaient été empêchés par les gardes-frontières syriens de se rendre dans leurs terrains situés au Liban ; ces derniers avaient prétexté que les lopins de terre en question se trouvaient en territoire syrien.
Actuellement, c'est la guerre en Syrie qui a en quelque sorte calmé le jeu sur cette frontière, les autorités syriennes étant trop prises par leur propre guerre, et l'armée libanaise ayant décidé de relever le défi de préserver la sécurité dans une région en ébullition.

 

Pour mémoire
De la nécessité, aujourd'hui plus que jamais, de délimiter les frontières avec la Syrie

Pour que les frontières libanaises soient enfin mieux gérées...

La frontière libano-syrienne n'a jamais été aussi bien tenue. Il suffit d'aller à Yanta, dans la Békaa-Ouest, village perché à la frontière de Jdeidet Yabous, en Syrie, pour le constater.Ici, la frontière demeure mal définie entre la Syrie et le Liban, voire entre la Syrie, Israël et le Liban, et cela si l'on prend en considération la proximité avec le mont Hermont, dont...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut