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À La Une - Syrie

La trêve prolongée à Alep, les écoles rouvrent

Des familles regagnent leurs foyers dans la partie orientale de la ville.

Des manifestants anti-régime dans les rues du quartier de Bustan al-Qasr, dans la partie est de la ville d'Alep, le 5 mai 2016. AFP / KARAM AL-MASRI

La trêve entre rebelles et régime a été prolongée de trois jours dans la métropole syrienne divisée d'Alep, où des familles rentraient chez elles samedi et les écoles du secteur rebelle rouvraient après deux semaines de fermeture due aux bombardements sanglants.

Une trêve initiée par Moscou et Washington dans la deuxième ville dévastée de Syrie, censée expirer samedi à 01H01 locales a été prolongée de 72 heures, jusqu'à mardi 00H01 (lundi 21H01 GMT), a annoncé Moscou, allié du régime de Bachar al-Assad.

Encouragées par l'arrêt des bombardements qui ont fait près de 300 morts du 22 avril au 5 mai, des familles ont commencé à regagner leurs foyers dans la partie orientale d'Alep, contrôlée par les rebelles, selon un correspondant de l'AFP sur place.
"J'ai décidé de rentrer avec ma famille après que des proches m'ont rassuré que le calme était revenu", a affirmé à l'AFP Abou Mohammad, père de six enfants, dans le quartier de Kallasseh. "Nous avions fui car il y a eu des massacres ici, les raids aériens (du régime) étaient inouïs", dit-il, espérant ne pas devoir se déplacer de nouveau.

A la faveur de la trêve, les écoles ont rouvert dans ce même secteur, soumis pendant une dizaine de jours à des raids aériens intensifs du régime. "Presque tous les élèves sont revenus en classe, à part ceux qui ont fui leurs quartiers", a indiqué à l'AFP Bara', un enseignant en primaire dans une école du quartier Chaar. "Je suis très impatient de revoir mes élèves".

 

(Lire aussi : Alep, une bataille déterminante pour l'avenir de la Syrie)

 

Fronts de guerre
La trêve temporaire à Alep (nord) est entrée en vigueur jeudi, après qu'une cessation des hostilités dans l'ensemble du pays entre régime et rebelles appliquée depuis le 27 février a volé en éclats dans la ville.

Principal champ de la guerre qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans, Alep revêt une importance capitale et hautement symbolique. Pour les analystes, si le régime s'empare des quartiers rebelles, il remporterait la guerre déclenchée par la répression de manifestations proréformes.

Quant aux rebelles, un échec à Alep signifierait un coup quasi-fatal, alors que la montée en puissance des jihadistes du Front Al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) et du groupe Etat islamique qui contrôlent de vastes territoires, a éclipsé leur influence.

A l'initiative de Moscou, la trêve "dans la province de Lattaquié (nord-ouest) et dans la ville d'Alep a été prolongée de 72 heures à partir du (samedi) 7 mai à 00H01 locale" (vendredi à 21H00 GMT), a annoncé la Défense russe.
"Les Etats-Unis sont engagés à maintenir cette trêve aussi longtemps que possible", a déclaré le département d'Etat américain. L'objectif est "d'arriver au point où la cessation des hostilités sera pleinement respectée à travers (toute) la Syrie".

En effet, la guerre se poursuit ailleurs dans la province d'Alep ainsi que dans les gouvernorats de Deir ez-Zor (est), Damas, Homs (centre) et Deraa (sud), entre régime et rebelles, régime et jihadistes ou encore entre insurgés et jihadistes venus en grande partie de l'étranger.

 

(Reportage : Alep reprend vie après deux semaines de tueries)

 

Sont impliqués également dans le conflit, les Russes, le Hezbollah libanais et l'Iran au côté du régime, et la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis qui soutient les rebelles et cible par air principalement l'EI, redoutable organisation responsable d'exactions horribles et d'attentats meurtriers en Occident.

Selon l'OSDH, l'EI a accroché sur la muraille d'un jardin de la ville de Deir ez-Zor les cadavres de 10 soldats tués dans de violents combats.

Alors que le ciel syrien est encombré, la polémique se poursuit sur une attaque contre un camp de déplacés jeudi dans la province d'Idleb (nord-ouest), qui a fait 28 morts dont des femmes et des enfants selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'OSDH a affirmé que le camp avait été la cible de raids aériens sans identifier de responsable, alors que les militants antirégime accusent l'aviation du pouvoir. Damas a démenti et Moscou a dit qu'aucun avion n'avait survolé jeudi la zone du camp et parlé d'une possible "attaque d'artillerie, utilisée dans la zone par les terroristes d'Al-Nosra". Les Etats-Unis, prudents, ont dit ne pas être en position "de dire ce qui s'est passé" exactement. Londres et Paris ont accusé le régime.

La province d'Idleb est contrôlée par Al-Nosra et ses alliés. Ce groupe jihadiste est exclu, au même titre que l'EI des trêves. La coalition internationale concentre ses frappes sur l'EI alors que le pouvoir cible rebelles et jihadistes et la Russie des groupes rebelles et les jihadistes.
Les Occidentaux, qui veulent concentrer le combat sur les jihadistes, tentent en vain depuis des mois de trouver un règlement au conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 270.000 morts, poussé à la fuite des millions de personnes et provoquant un désastre humanitaire ayant atteint l'Europe.

 

Repère 

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